
Pourtant, dès le début, Bib (appelons-le par son petit nom maintenant que nous sommes entre nous) et Zarth (parce que c'est moins pénible à prononcer) constatèrent que le lac énigmatique s'était évaporé, preuve que la malédiction du Jacou9 frappe parfois là où l'on ne l'attend pas.

Bref, les voilà tous 2 partis à l'assaut de la montagne dans d'excellentes conditions, escortés parfois par de sacrés ongulés, des mouflons quoi, what did you expect ? avec au programme : de magnifiques vues au fût (dédicace à Jacou) et à mesure de l'ascension, d'impressionnantes crêtes et aiguilles de gneiss, un remarquable hameau en vieilles pierres niché dans un coin de paradis et protégé par ses oies du Capitole, une ancienne calade escarpée grimpant dans les genêts et la callune... Mais il ne faut pas trop vous en dire : décrire, c'est détruire alors que suggérer, c'est créer.
On en était donc que c’était le pied pour les mollets et les cuisses (humour) tellement ça montait. Alors arrivés sur le plateau, Bib trouva l'endroit idéal pour faire une pause et une pose (photo).
C'est contre l'âne élu de Sibérie (humour spécial cisteurs), allongés sur une pelouse qui n'avait pas besoin de jardinier et face au panorama XXL que nous cassâmes la croûte. Un pur moment de B.i.b., bonheur intérieur brut, propice à l'ouverture des chakras, en contact chamanique avec les forces de l'univers, une sensation douce et fragile d'éternité.

Mais tandis que Zarth frôlait l'endormissement digestif, une attaque de fourmis rouges mangeuses de randonneurs les décida à lever le camp !

Et c'est donc repus de grands paysages et de chips (merci Bib) qu'ils repartirent sur la grande piste au milieu des sapins. La main de l'homme avait laissé de profondes traces dans les sous-bois, bref, la main n'y était pas allée d'elle-même morte. Bien dégagés autour des oreilles dirait même un coiffeur. Au grand dam de Jacou, c'est en effet surprenant que dans cet espace protégé, certains s'occupent à remplir des boites de mikados géants...

Quoiqu'il en soit, la traversée de ce nouveau décor demeura bien agréable. Et c'est par là que Zarth, légèrement éméché par les couleurs du balisage, décida de faire un écart vers des ruines toutes proches pour y chercher une hypothétique ciste. Se croyant futé comme un bison, main droite sur sa poitrine, menton au vent, regard perdu dans les étoiles (pas facile en plein jour), il déclama « L'instinct ne trompe jamais les cœurs purs ». Mauvaise supposition, recherches en v(a)in dans les ruines : comme dit le proverbe, nul n'est prophète à Pompéi.
Revenant penaud sur leur parcours, se sentant stupide comme un tabouret, Zarth essayait de se consoler comme il pouvait « Le ridicule ne tue pas, ce qui ne tue pas rend plus fort. Donc le ridicule me rend plus fort. CQFD ! »

Et c'est ainsi qu'ils poursuivirent de plus belle sur la piste au long cours, youkaïdi, youkaïda.

Bien plus loin, la végétation et le terrain changèrent encore et débuta la loooongue descente de retour : panorama sur le littoral lointain, nombreuses vues plongeantes dans le décolleté de la montagne en face, passages par des sentes indomptées, sous-bois de châtaigniers ancestraux, hameaux fantômes, ruisseaux moussus jouant à saute-mouflons dans les rochers, et pour finir une surprenante cascade digne d'une super production armoricaine américaine

Voilà une bien belle balade digne d'un grand millésime de Jacou9 (un truc me dit que l'image va lui plaire) : merci pour ces 6h30 de plaisir !
