Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

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bob d artois
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Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

modif message le 3/2/2012 :
Les cistes et le site Web sont publiés : http://bobdartois.free.fr/alesia/index.htm
_________________________________________________________________________________________________________________

Bonjour à tous B)

Comme je l’avais indiqué dans notre sujet sur les Cryptopolars, voici mon nouveau mini-roman cistique.

Le principe : Ecrire une histoire qui se lit comme un mini-roman mais que le lecteur pourra revivre en allant chercher les cistes qui lui sont associées.

Il existait à ma connaissance deux histoires sous ce format :
La première écrite par moi : « « Les Trois Manuscrit de Voynich »
et la splendide « La Malédiction des Trente Deniers » de Vaco6 et Pladetain.(validecapotan)

Après un an de travail et la collaboration active de ma relectrice Dame Tioo :flowers: , voici donc le nouveau B) :

http://bobdartois.free.fr/alesia/index.htm

Synopsis :

Dans ses « Commentaires sur la guerre des Gaules » César décrit le site d’Alésia avec une précision rare. Pourtant, encore aujourd’hui, la controverse fait rage concernant la localisation de la bataille.
Genoffa, jeune historienne italienne pense avoir la clef de ce paradoxe. Décidée à confirmer sa théorie, elle entreprend un voyage en France et y fait la rencontre de Julien.
Immédiatement l’hypothèse de Genoffa va agir comme un liant entre les deux êtres, d’abord source de conflit, puis de rapprochement, elle deviendra vite une menace. Loin des collines de Bourgogne, les boucles de Seine leur dévoileront une tragique évidence :
la plus grande partie des victimes de la bataille d’Alésia n’a pas encore pris les armes...


Je n’ai pu m’empêcher de créer quelques clins d’oeils à « La malédiction des trente deniers » par l’apparition de beaucoup de souterrains (la plupart existent vraiment).
J’en profite pour remercier Vaco6 et Pladetain pour la participation exceptionnelle que vous découvrirez plus tard. ;)

Je publierai un chapitre par soir, le premier ce soir après :miam:
:D

Bob
Dernière modification par bob d artois le sam. 04 oct. 2014 17:47, modifié 9 fois.
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

Je suis un peu en retard, j'ai eu des pb de connexion à Newforez.
ça va mieux donc la suite arrive ;)

Bob
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ducale78
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par ducale78 »

Voilà qui va nous rajeunir en nous incitant à relire le "De bello Gallico" de l'ami Jules ! :lol: :lol:
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bob d artois
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

Impossible d’accéder à Newforez hier soir :( . Il semble qu'il y ait eu Crash. J'éspère que notre Laetitia n'est pas décoiffée :flowers: . Je reporte la sortie à ce soir (peut-être avant si un trou dans le boulot ;) )

Comme l'indique Ducale, si le héros de la version précédente était le manuscrit de Voynich, ici c'est :

Image

il n'est bien sûr pas nécessaire de l'avoir lut. Pas indispensable non plus, cette petite vidéo qui vous donnera une idée des polémiques encore existantes.
Le sujet est tellement chaud que Franck Ferrand fait une erreur (à 4mn) en disant que César envoie Brutus à Lutece alors que c'est Labienus. C'est un détail dans le débat mais c'est important dans mon histoire.

http://www.dailymotion.com/video/xfqgbg ... tinue_news

Quant à leur conclusions, vous apprendrez qu'ils ont tous tort :D
Dernière modification par bob d artois le ven. 11 nov. 2011 16:23, modifié 1 fois.
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Eustache
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par Eustache »

bob d artois a écrit :Quand à leur conclusions, vous apprendrez qu'ils ont tous tort :D
Oulààà... Bob, je ne sais pas si tu vas arriver à convaincre les Jurassiens que c'est ailleurs ! ;)
(Je te fais visiter le site quand tu veux... :D )

Mais j'attends de lire le premier épisode de ton roman cistique avec impatience ! :one: :flowers:
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bob d artois
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

Eustache a écrit :(Je te fais visiter le site quand tu veux... :D )
Je suis preneur. :)
j'ai vu que vous aviez fait une rencontre cistique par là bas :one:

Mes parents habitent Audincourt, ça doit pouvoir se jouer lors d'une visite ;)

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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

Ceci est la première version du texte, vous pouvez voir la version finalisée et peaufinée avec les ciste associées ICI :http://bobdartois.free.fr/alesia/index.htm


Les Quatre Mille Mains d’Uxellodunum

52 avant Jésus-Christ, quelque part entre la Seine et les territoires Arvernes.

Image

La lourde porte basculante du camp romain vient de se refermer sur un cavalier. Il s'enfonce dans la nuit tombante, en direction du nord.

Au centre du camp, six hommes portant de riches armures, attendent devant la tente qu'il a quittée il y a moins d'un quart d'heure.
On reconnaît parmi eux : Marc Antoine, Brutus et les quatre Caïus : Trébonius, Antistius Réginus, Caninius Rébilus et Fabius.

Ils savent que la situation est grave. Toute la Gaule s'est révoltée, César a envoyé Labienus à Lutèce "calmer" les Parisii pendant que lui se chargeait des Arvernes.
César a échoué devant Gergovie. Quant au sort de Labienus, il est l'objet du message qui vient de parvenir au Consul.

La tenture révèle l'aide de camp qui les invite à entrer. Six regards graves se croisent. Caîus Trébonius est le premier à rompre le silence.

- Aléa Jacta…
- Ils roulent déjà Caïus, l’interrompt Brutus
- C'est notre dernier espoir, la nouvelle de Gergovie est connue des peuples du Rhône, ils bloquent déjà notre retraite.
- Messieurs, ce qui va se jouer derrière cette toile, ce n'est pas la victoire ou la défaite, c'est notre vie à tous.

D'un geste viril et amical, chacun frappe la cuirasse de l'autre, puis ils entrent dans la tente et saluent.
César se tient au fond, dans un fauteuil pliant. Sa main soutient son menton, dans une attitude de réflexion. Son regard est fixé sur eux mais il semble ne pas les voir.
Sans les inviter à s'assoir, il tourne son regard vers Julius, son aide de camp.
Julius se racle la gorge deux fois puis annonce :

- Un messager de Labienus sort d'ici.
- Merci Julius, nous avons des yeux. Par les dieux, viens-en aux faits, tonne Marc Antoine.

Julius se tourne vers César, mais celui-ci regarde ailleurs. Julius regarde le long texte qu'il a rédigé, l'offre à la flamme qui brûle à son côté et improvise un résumé.

- Les Parissii sont en déroute, Camulogène est mort, Labienus poursuit les débris de son armée le long de la Seine...

Les six hommes se regardent, cherchant confirmation de ce qu'ils avaient compris puis tombent dans les bras les uns des autres.
Des compliments qu'un civil prendrait pour des insultes jaillissent au sujet de ce général qu'ils admirent mais jalousent un peu.

- César qu'attendons-nous ?! Joignons-nous à lui et retournons mettre une raclée à ce poltron de Vercingétorix.
- Oui, trouvons-le avant qu'il ne se cache au fond d'une autre place forte.
- César, mes troupes peuvent être prêtes dans deux heures, donne l'ordre et je marche vers le sud en avant-garde...

Le regard de César a peu changé, il reste impassible mais on y décèle de l'irritation ; ses yeux se tournent vers Julius qui reprend la parole :

- Vercingétorix n'est pas au sud.

L'attitude de César achève d'inquiéter Brutus.

- César, qu'as-tu ? Que nous complote ce diable de Gaulois ? Si la situation est grave, dis-le ! Tu sais que tu peux compter sur nous.

La tête de César se tourne vers lui, il croit y voir de l'amitié, presque de la reconnaissance. Sans bouger la tête il fait un signe de main à Julius.
Celui-ci prend appui sur son glaive, comme pour se rassurer.

- Après notre défaite, Vercingétorix est parti avec un fort contingent d'Eduens pour apporter son soutien aux Parissii.
- Par les dieux, cela peut tout changer !
- Ils sont arrivés trop tard. Constatant la défaite, les Eduens, pour apaiser notre colère, ont livré Vercingétorix. Il est aux mains de Labienus.

Le puissant Marc Antoine s'approche de Julius. Saisissant son cou pour amener son visage près du sien, il dit :

- Mon bon Julius, tu veux dire que ce chien s'est rendu ?

D'un geste vif du bras, Julius arrache la main qui le tenait.

- Tu ne m'as pas écouté Marc Antoine, il ne s'est pas rendu, il a été livré.

Le visage de Marc Antoine s'orne d'un sourire carnassier, il relève brusquement sa main vers le visage de Julius mais termine son geste par une tape amicale sur sa joue.
Puis lui tournant le dos, il regarde ses camarades en écartant les bras.

-Messieurs, la Gaule est à nous !

Brutus accuse le coup, se tourne vers César, frappe sa poitrine et tend le bras:

- Gloire à toi, ô César !

Les autres l'imitent et tous crient.

- Gloire ! Gloire ! Gloire !

César les observe, fronçant les sourcils à chaque cri comme si le bruit l'insupportait. Il tend une coupe que Julius, en l'absence de serviteur, accepte de remplir.

Tous regardent le Consul y tremper les lèvres, attendant une réaction. Elle est violente.
César jette la coupe et se lève d'un coup de reins, faisant choir le tabouret.

- Gloire !!

Il sort son glaive et d'un geste rageur le plante profondément dans le coffre qui lui avait servi de repose-pieds.

- Quelle gloire ?! Celle de ramener un barbare pouilleux vendu par trois comploteurs ? Quelle gloire voyez-vous là ?

César s'approche d'une sorte de pupitre sur lequel est posée une tablette de cire, d'autres étant entassées dessous. Il frappe le plateau du plat de la main.

- Ceci est la gloire ! Quatre ans de commentaires, quatre ans de batailles, de victoires. Des fortifications formidables, des flottes construites, des vies perdues...
- Nous le savons, César.
- Vous le savez mais le monde, lui, le lira et il commencera par la fin, par un voleur de poule donné par des lâches. C’est tout ce qu’il retiendra, c’est ce qu’il retiendra de moi.

Il avait terminé ses mots dans un soupir, l’œil fixé sur les tablettes de cire. Brutus s’avançe.

- Qu’attends-tu de nous César ?

César relève la tête, sonde le regard de chacun d’eux puis, d’un coup de pied bref et ajusté frappe le pommeau richement orné de son glaive. Le mouvement de l’arme fait pivoter le couvercle du coffre sur ses charnières, révélant six rouleaux de papyrus.
Les hommes se regardent puis, chacun à son tour, posant un genou à terre, s’emparent d’un rouleau. Sans détourner leur regard de leur général, ils reprennent leur place, puis commencent à lire. Caïus Trébonius est le premier à réagir.

- Tu ne peux nous demander cela, César !

Caius Fabius jette le rouleau :

- Jamais je n’exécuterai un tel ordre.

Stupéfaits, ses voisins regardent leur chef, craignant d’être associé à cette insubordination. Le regard de César apparait pourtant bienveillant. Il se retourne et enfile son manteau rouge.

- Ce n’est pas un ordre Caius, c’est un augure. Je ne te demande pas de le faire, je sais que tu le feras.

Pour Marc Antoine, la question ne s’était pas posé, César avait dit, donc il ferait mais un autre souci le taraudait :

- Et Labienus, comment crois-tu qu’il prendra la chose ?

César tourne légèrement la tête :

- Je me charge de convaincre Labienus que ceci est bon pour César et pour Rome.

Réajustant son manteau il se dirige vers la partie privée de la tente. Avant de disparaître derrière la tenture, il ajoute :

- A vous de lui faire comprendre qu’il en va aussi de son intérêt...


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Dernière modification par bob d artois le ven. 01 juin 2012 11:04, modifié 1 fois.
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

Et voila, ci-dessus le prélude.

Je garderai cette couleur pour le récit afin de le distinguer facilement des commentaires.

Bonne lecture ;)

Bob
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Eustache
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par Eustache »

bob d artois a écrit :
Eustache a écrit :(Je te fais visiter le site quand tu veux... :D )
Je suis preneur. :)
j'ai vu que vous aviez fait une rencontre cistique par là bas :one:

Mes parents habitent Audincourt, ça doit pouvoir se jouer lors d'une visite ;)

Bob
OK Bob, fais signe un peu à l'avance quand tu viens en Franche-Comté. (Il faut quand même prévoir une journée entière) :flowers:

Merci pour ce premier épisode ! :one:
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par cst73 »

bob d artois a écrit :
- A vous de lui faire comprendre qu’il en va aussi de son intérêt...
et que dire du nôtre... ;) vite la suite... :one:
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ducale78
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par ducale78 »

Eh bien si on arrive à dormir avec un tel suspense :'OO': :'OO':
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bob d artois
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

Je crois mon cher Duc que ce serait une bonne idée de livrer le Chapitre 1 dès ce soir

Question que vous vous familiarisiez avec les personnages :)

Hop !
Dernière modification par bob d artois le mer. 12 oct. 2011 09:52, modifié 1 fois.
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?

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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par bob d artois »

I Le Regard de l’Arverne.

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Après dix ans de marine, Julien Dorval avait réussi sa reconversion : créer une société de rénovation de statues qui lui permettait de continuer à parcourir le monde.
Il ne connaissait rien à cet art mais avait su s’entourer de « mains d’or » en publiant l’annonce suivante : « Cherche sculpteurs réfractaires à l’autorité et à la paperasse.»

Il s’était fait une clientèle à l’international dans le créneau des statues de chefs d’état, en privilégiant le prix à la fidélité au modèle.
Pour la pérennité de son entreprise, il avait mis en place un système de formation interne dans le genre de celle des compagnons. Ainsi l’accompagnait aujourd’hui sa dernière recrue, une petite blonde de seize ans. Il n’aurait pu la décrire plus avant, son « look » et sa personnalité changeant au rythme des programmes de télévision.

Parys, c’était son prénom du mois, montrait cependant d’étonnantes capacités à reproduire les gestes précis de ses anciens. Bientôt Julien pourrait lui donner un salaire à la hauteur du projet qu’elle avait en tête : abandonner sa blondeur naturelle. Le choix de la couleur était passé du roux au noir la semaine précédente.

Tout deux traversaient le parc du château de Saint-Germain-en-Laye à la rencontre d’une des équipes de Julien. Il était assez rare qu’il accepte des clients en France mais, s’agissant de sa propre commune, il avait fait une exception...

- Je crois qu’il y a un problème patron.
- Qu’est-ce qu’ils foutent, ils draguent ?
- Non patron, ils s'engueulent.

Toute l’équipe s’était arrêtée de travailler et regardait une élégante jeune femme qui semblait les accabler de reproches. Sa voix stridente se faisait entendre à une cinquantaine de mètres. A vingt, elle devint intelligible, déversant un flot de paroles qui semblait interminable. Le langage restait poli mais était entrecoupé de termes italiens qui ne l’étaient certainement pas.

Pour l’instant, son équipe restait tétanisée par la surprise. Julien n’intervint pas immédiatement, il était fasciné par cette fille que la colère embellissait. Les pommettes avaient foncé au lieu de rougir sur ce visage bronzé, auquel des reflets dorés donnaient un aspect soyeux. Mais Julien fut surtout hypnotisé par ses yeux. D’un noir profond, leur iris emplissait tout le globe oculaire. Ils disparaissaient parfois sous un élégant mouvement de paupières pour réapparaître avec une brillance d’où semblaient sortir des éclairs.

- Si j’peux me permettre patron, vos gars sont plutôt bourrins, et là j’en vois deux que ça commence à gonfler.
- Ok Parys, essaie de la calmer pendant que j’éloigne les autres.

Julien prit son contremaître par le bras pour lui demander de quitter provisoirement les lieux avec son équipe. Ils commençaient à charger leur matériel dans le camion lorsqu'un cri strident retentit. Parys venait de jeter tout le contenu d'un seau d’eau sur la jeune femme.

- Ben patron, vous m’aviez dit de la calmer. Elle est pas calme, là ?
- Dégagez avec les autres, on verra ça plus tard. Et passez-moi votre sac.
- Mon sac mais pourquoi ?
- Faites ce que je vous dis, vous avez besoin de vous faire oublier.

La jeune fille obtempéra et rejoignit les autres en grommelant:

- Faire ce qu’il dit… il dit « calme-la », je fais et je me fais engueuler. J’en ai marre de cette boutique de m…

Julien se dirigea vers la jeune fille trempée:

- Je suis désolé de ce qui est arrivé madame, la petite s’excuse, vous avez la même taille elle a proposé de vous prêter ses vêtements pour rentrer chez vous.

La jeune femme ne semblait pas écouter, elle se regardait en restant sans voix, figée dans la position dans laquelle elle avait été douchée. En situation de détresse, elle restait charmante. Julien ne put s’empêcher de sourire… ce qui ne passa pas inaperçu.
Il vit deux petits sourcils se froncer et encaissa une gifle sur la joue gauche.

- Hé ! Je n’y suis pour rien moi.
- Donnez-moi ce sac et indiquez-moi un endroit où me changer.
- Heu, il y a des toilettes dans le petit bâtiment juste derrière, je vais vous y accompagner.

Ce n’est que quand elle ressortit qu’il se rappela que Parys était en période gothique. La jeune Italienne avait adouci le look en gardant ses propres chaussures et en plaçant judicieusement certains accessoires. Cette fille était capable d’être jolie dans toutes les situations. Il avait envie de le lui dire mais ce n’était pas le moment de passer pour un dragueur. Il chercha quelque chose de plus neutre:

- C’est la première fois que je vois quelqu’un de bronzé porter ce type de tenue.
- Je sais que je suis hideuse ainsi, vous auriez pu avoir la délicatesse de ne pas le remarquer.
- Mais non je…
- Je déposerai les vêtements à la mairie, vous vous débrouillerez pour les récupérer. Au plaisir de ne plus vous revoir, monsieur.

Elle semblait très fâchée, Julien essaya de détourner la conversation:

- Vous vous intéressez beaucoup à Vercingétorix ?

Elle sembla déconcertée par la question. Elle laissa tomber le sac portant ses affaires mouillées.

- Je m’intéresse à l’histoire, à la vie des gens, leur culture, leurs mœurs, mais les batailles et les généraux m’ennuient.
- Pourtant Vercingétorix…
- Lui est différent. J’aime sa façon de voir les choses, son esprit précurseur en matière de liberté et d’idée de nation. Dommage que l’on raconte n’importe quoi à son sujet.

Son visage s’était adouci, c’était la bonne voie ; Julien s’y engouffra:

- Par exemple ?
- Par exemple ceci : toute la Gaule est en révolte, César attaque en Auvergne et Labienus, son second, attaque Camulogène à Lutèce. Vercingétorix bat César à Gergovie. A sa place, que feriez-vous ?
- Eh bien, prévoyant que César se regrouperait au nord avec Labienus avant de fuir la Gaule, j’essaierais de mobiliser le maximum de troupes au sud-est pour lui bloquer la route de Rome.
Elle sortit une cigarette de son sac à main. Louis Vuitton s’y connaissait en waterproof !
- Moui, à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne par exemple ? C’est bien ce qu’on m’avait dit sur les Français... Si on excepte Napoléon, la stratégie n’est pas votre truc !

Vexé, Julien détourna la tête, réfléchit un instant puis la fixa à nouveau :

- Exact, Napoléon n’aurait jamais laissé son ennemi regrouper ses forces. De plus, son armée étant libérée par sa victoire, il l’aurait envoyée à l’aide de celle qui combattait Labienus.

Il ne comprenait pas pourquoi elle n’allumait pas sa cigarette. Elle la regarda puis lui jeta un regard hautain avant de l’écraser du pied avec un soupir d’ennui.

- Ah, excusez-moi, vous vouliez du feu ?

Elle haussa les épaules.

- Et vous ? Vous auriez fait quoi ?
- Pour ? Ah oui… Hé bien la même chose. J’aurais envoyé ma meilleure arme sur Lutèce.
- La cavalerie ?
- Oui, j'aurais profité ainsi de sa rapidité.
- Et le reste ?
- Je lui aurais demandé de suivre le mouvement de l’armée romaine en la flanquant à l’ouest. Ainsi j’aurais obligé César à suivre la route qu’il avait empruntée à l’aller : Allier, Loire puis éventuellement Seine.
- Pourquoi ?
- Premièrement parce que ça l’aurait forcé à repasser par des endroits déjà pillés et où nous avions pratiqué la politique de la terre brûlée, et deuxièmement parce que ça aurait protégé ma cavalerie.
- Par où aurait-elle pu passer si la route la plus rapide avait été prise par César ?
- Il y avait peu de cartes à l’époque, donc les armées suivaient les rivières : Cher, Loir, Eure puis remonter la Seine pour arriver sur les arrières de ce chef gaulois qui avait un nom de médicament.
- Camulogène ?
- Oui.
- Mais pourquoi ne pas attaquer Labienus dans le dos ?
- Si, malgré la longueur du chemin, j’avais été certain d’atteindre Camu-truc avant César, je n’aurais eu aucun moyen de savoir si je serais arrivé avant la fin de la bataille. Il aurait donc fallu que je me sois mis en position de recueillir les survivants en cas de défaite.
- ...Je serais arrivé ?
- Si Vercingétorix avait effectué cette manœuvre, il aurait certainement accompagné la cavalerie. C’est là qu’il y avait le plus de décisions à prendre.
- C’est à mon avis exactement ce qu’il a fait. Et il est venu se placer à l’endroit où se trouve aujourd'hui sa statue. C’est pour cela qu’elle regarde en direction du lieu de la bataille de Lutèce.
- A la Défense ?
- Son visage fait face à la Défense mais nos yeux sont mobiles, il regarde en direction de l’Ile aux Cygnes.
- Ah bon, il a des yeux ? Je n’avais pas remarqué.
- Et il est trop tard pour ça puisque vos bricoleurs les ont effacés.
- Ça m’étonnerait, leur boulot consistait à étudier la possibilité de lui remettre des mains et une épée.
- Pourtant quand je suis arrivée ils travaillaient sur son visage, et depuis il n’a plus d’yeux.
- Ou il n’en a jamais eu.
- Comment osez-vous me traiter de menteuse !! … Ou alors ? Mais oui, vous êtes complice ! Vous voulez aussi cacher la vérité !
- Mais non, calmez-vous, je vous promets de les interroger sur leur travail Et puis, quelle vérité voulez-vous qu’on vous cache ici ?

- Alesia n’a jamais existé…

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Dernière modification par bob d artois le mer. 12 oct. 2011 09:48, modifié 2 fois.
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par ducale78 »

Merci Bob, je vais pouvoir dormir après cette leçon de stratégie guerrière :lol:
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bob d artois
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Message par bob d artois »

:D

Image bonne nuit
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Message par bob d artois »

Après cette hypothèse, si Eustache et les Jurassien ne me jettent pas au lions :rolleyes:
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castafiore
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Message par castafiore »

:one: :one: C'est passionnant ! Merci Bob :smack: :smack:
La marquise demanda sa voiture et se mit au lit.
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par cst73 »

très visuelle ... :lol: :one: ...la rencontre entre l'ancien baroudeur des mers et la jeune italienne au caractère bien trempé... :P

la suite risque d'être "chaude"... :whistle:
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par ovive34 »

bob d artois a écrit :Après cette hypothèse, si Eustache et les Jurassien ne me jettent pas au lions :rolleyes:
Oh pétard... ça va être la St Bob je crois !

:one: Bravo Bob, vivement la suite !
:smack:
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par Tioo »

ovive34 a écrit :
bob d artois a écrit :Après cette hypothèse, si Eustache et les Jurassien ne me jettent pas au lions :rolleyes:
Oh pétard... ça va être la St Bob je crois !
Et encore! C'est pas fini!!!!! ;)
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Message par Eustache »

bob d artois a écrit :Après cette hypothèse, si Eustache et les Jurassien ne me jettent pas au lions :rolleyes:
:lol: Si tu avais commencé par une petite visite dans le Jura, jamais tu n'aurais pu proférer une telle drôlerie ! ;)

(ceci dit, si le site archéologique jurassien est réellement étonnant, je ne saurais être catégorique quant à sa nature possiblement alésiaque... ;) )
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Message par bob d artois »

Merci à tous pour vos encouragements :)

indication pour Eustache, le chapitre 3 porte le titre :
" La méthode Berthier" ;)

Je vois que mes anciennes lectrices ont noté une certaine différence entre Genoffa et Lisa :D

Bob
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Message par bob d artois »

II De Bello Gallico.

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Genoffa avait passé une nuit agitée. La veille, elle avait quitté brusquement cet homme qui, à ses arguments sur la bataille d’Alésia, avait simplement répondu :

« Je sais que les Français ont une tendance à célébrer leurs défaites, mais de là à en inventer une … »

Elle était certaine d’avoir, face à cet affront, eu la bonne réaction, mais il lui était insupportable d’imaginer qu’il puisse continuer à croire qu’elle n’était qu’une illuminée.
Aussi, ce matin, décida-t-elle de traverser le parc sous prétexte de rapporter le sac de Parys. Elle espérait secrètement une rencontre fortuite lui permettant d’assener à cet ignare les arguments qui avaient perturbés sa nuit.

- Vous êtes très élégante aujourd’hui.

Ce murmure lui était parvenu dans son dos mais elle eut le plaisir d’y reconnaître la voix de Julien. Désarmée par la surprise et le compliment, elle répondit en lui adressant un sourire avenant.
Elle ne réalisa qu’un temps plus tard que, jusqu’alors, il ne l’avait vue que dans des vêtements trempés ou appartenant à une autre. Alors que son humeur redevenait noire, il fit l’erreur de poser la mauvaise question.

- Je vous ai vue regarder autour de la statue, vous vouliez me revoir ?
- Vous revoir ? Mais … Non ! … Pour qui vous prenez-vous ! Et qui êtes-vous pour remettre en cause mes recherches sur Alésia !
- Alésia ? Je ne comprends pas, je parlais juste de votre robe.

Elle n’avait pas songé que lui avait pu passer une nuit tout à fait normale.

- Ah ! Ne changez pas de conversation ! Et puisque vous êtes si malin, dites-moi, selon vous, où s’est déroulée cette bataille ?

Julien tenta de s’en sortir par une pointe d’humour.

- Tout près du métro Alésia.
- Pardon ?
- C’est un vers d’une chanson de Renaud.
- Votre chanteur est bien inspiré, savez-vous pourquoi la station porte ce nom ?
- Beaucoup de stations portent des noms de batailles.
- Oui, mais c’est la seule qui porte un nom de défaite.

Elle déplia une carte.

- Vous vous souvenez de ce que j’ai dit concernant le regard de la statue ?
- Oui, Vercingétorix regarde en direction de la bataille de Lutèce que l’on situe sur la Seine, aux environs de l’Ile aux Cygnes.
- Eh bien, si vous voulez connaître l’endroit exact, il suffit de tracer une ligne entre la statue et la station Alésia.

Julien imagina le tracé, il passait en effet au sud de l’île.

- Étonnant ! Le tracé s’aligne même sur la rue qui mène à la station.
- Exact, et c’est la rue d’Alésia.
- Vous voulez dire que les noms de la rue et de la station de métro ont été choisis pour nous faire réfléchir sur la position d’Alésia ?
- Ou simplement pour qu’il reste une trace de la vérité. C'est-à-dire qu’il y a un rapport entre Vercingétorix, Alésia et la bataille de Lutèce.
- Sa dernière bataille serait donc Lutèce ?
- Non, il n’y a certainement pas pris part directement. Je pense qu’après avoir constaté la fuite des gaulois depuis ce promontoire, il a choisi près d’ici un point favorable où il a recueilli les troupes en déroute.
- Et alors ?
- Les Romains ont dû l’assiéger et, voyant la situation sans espoir, ses alliés l'ont livré à Labienus. C’était une attitude fréquente chez les Gaulois, lorsqu’ils choisissaient de se rendre, ils livraient leur chef vaincu pour obtenir la clémence du vainqueur.
- C’est un peu vache pour leur chef !
- Il n’avait qu’à vaincre...
- Pas faux. Ils avaient du bon sens… et vous beaucoup d’imagination.

Ces mots emplirent Genoffa de fureur et de vexation. Elle fouilla nerveusement dans son sac et en sortit une feuille imprimée. Julien fut à nouveau captivé par ces yeux très noirs qui semblaient lancer des jets incandescents.

- Peut-être qu’avec ceci vous arrêterez de me prendre pour une idiote.
- Qu’est-ce ?
- La traduction d’une tablette de cire d’époque romaine.
- Où est l’original ?
- En lieu sûr.
- Chez vous ?
- Lisez au lieu de poser des questions.

Julien s’exécuta.


Cette place était située au sommet d'une montagne, dans une position si élevée qu'elle semblait ne pouvoir être prise que par un siège en règle. Au pied de cette montagne coulaient la Seine et deux rivières de deux côtés différents. Devant la ville s'étendait une plaine d'environ trois mille pas de longueur ; sur tous les autres points, des collines l'entouraient, peu distantes entre elles et d'une égale hauteur. Sous les murailles, le côté qui regardait le soleil levant était garni, dans toute son étendue, de troupes gauloises ayant devant elles un fossé et une muraille sèche de six pieds de haut. La ligne formée par les Romains occupait un circuit de mille pas. Notre camp était assis dans une position avantageuse sur l’autre rive de la Seine, et l'on éleva trois forts, dans lesquels des postes étaient placés pendant le jour pour prévenir toute attaque subite ; on y tenait aussi toute la nuit des sentinelles et de fortes garnisons.

- C’est étonnant, de mémoire, le texte est le même que celui de César pour Alésia, pourtant il y a quelques différences. César ne mentionne pas la Seine et son dispositif était plus important je crois.
- Exactement, vingt-trois forts dans le récit de César au lieu de trois ici, et onze mille pas au lieu de mille.
- En effet, en ajoutant simplement les mots vingt et onze il change complètement l’ampleur de la bataille.
- Oui et en ajoutant « circonvallation » César introduit un exploit nouveau pour son armée. Mais le plus important est qu’en enlevant les deux allusions à la Seine, le texte perd toute référence géographique.

Genoffa donna son exemplaire de « La Guerre des Gaules » à Julien qui compara les deux textes.


Cette place était située au sommet d'une montagne, dans une position si élevée qu'elle semblait ne pouvoir être prise que par un siège en règle. Au pied de cette montagne coulaient deux rivières de deux côtés différents. Devant la ville s'étendait une plaine d'environ trois mille pas de longueur ; sur tous les autres points, des collines l'entouraient, peu distantes entre elles et d'une égale hauteur. Sous les murailles, le côté qui regardait le soleil levant était garni, dans toute son étendue, de troupes gauloises ayant devant elles un fossé et une muraille sèche de six pieds de haut. La ligne de circonvallation formée par les Romains occupait un circuit de onze mille pas. Notre camp était assis dans une position avantageuse, et l'on y éleva vingt-trois forts, dans lesquels des postes étaient placés pendant le jour pour prévenir toute attaque subite ; on y tenait aussi toute la nuit des sentinelles et de fortes garnisons.

- Il est vrai qu’ainsi modifié, le texte peut représenter n’importe quel endroit en France.
- D’où les 20 sites étalés sur 100 000 kilomètres carrées qui revendiquent le nom d’Alésia.
- Et pour vous quel est le bon ?
- Et en plus vous ne m’écoutez pas ! Je vous ai dit que pour moi Alésia n’avait jamais existé.
- Mais ce texte ?
- Il raconte un autre siège, celui mené par Labienus près d’ici, et je veux découvrir où.
- Et pourquoi ne l’avez-vous pas trouvé avec une telle description ?

Genoffa se trouva sans voix devant ce qu’elle prit pour de l’ironie. Tendant la main elle répondit d’un air las.

- Parce que je suis une stupide affabulatrice, rendez-moi mes documents, j’ai assez perdu de temps avec vous.

Julien chercha à rattraper la situation en faisant diversion, il prit délicatement la main qui lui était tendue.

- Laquelle de ces jolies bagues est votre alliance ?

Faignant de ne pas être surprise Genoffa leva le menton d’un air de défi et répondit en souriant.

- Si j’étais mariée, je n’en porterais qu’une.
- Ah … Donc vous n’êtes pas …

Genoffa retira sa main brusquement et lui arracha les documents.

- Et si je cherchais un homme je n’en porterais aucune.

Se retournant à la manière d’une actrice elle le laissa ainsi, sans un au-revoir.

- Attendez !

Il n’eut pas de réponse. Il chercha rapidement un moyen de la retenir, puis se décida :

- Mademoiselle, vous ne trouverez rien tant que vous chercherez si près de Paris !

Genoffa s’arrêta brusquement. Elle avait inconsciemment espéré qu’il lui donne une raison de rester et voilà qu’il lui donnait l’impression de vouloir l’aider. Mais il était hors de question qu’elle revienne, elle tourna la tête pour lui assener un regard en coin, rejeta ses cheveux en arrière et s’assit sur le banc le plus proche. Comme elle l’avait espéré, il vint la rejoindre. Ainsi, c’était lui qui restait le demandeur.

- L’attitude que vous prêtez à Vercingétorix n’est pas digne de lui. On ne laisse jamais une troupe en déroute rejoindre une troupe maîtrisée, la panique est contagieuse.
- Et qu’aurait fait le chef avisé que vous êtes ?
- J’aurais laissé fuir les troupes et me serais placé entre eux et les Romains. Se voyant moins menacés, ils auraient pu être repris en main par certains de mes officiers qui auraient guidé leur retraite vers un lieu protégé.
- Pendant que vous vous faisiez massacrer.
- Rappelez-vous que selon ma théorie, je ne serais qu’avec des cavaliers. Pouvant facilement fuir, je simulerais des charges sur l’ennemi pour le forcer à se déployer le temps de laisser du champ aux fuyards, puis je harcèlerais ses colonnes pour le ralentir. Quand mes fantassins seraient en lieu sûr, il ne me resterait plus qu’à les rejoindre au galop.
- Et la cavalerie romaine ?
- Vous devez savoir qu’elle n’était pas au niveau de la cavalerie gauloise, César ne pouvait s’y attaquer qu’en engageant des mercenaires germains.
- Effectivement, je me souviens que dans son texte, César fait dire à Vercingétorix ; « Quant à leurs cavaliers, aucun d'eux n'osera seulement s'avancer hors des lignes ; on ne doit pas même en douter. Donc pas de bataille ici ?
- Peut-être pas de bataille du tout... Rattrapant leur retard, les Romains auraient assiégé cet endroit et Vercingétorix aurait été livré avant que l’assaut ne soit donné.
- C’est tordu mais ça me fait penser à la bataille de cavalerie qui est censée avoir précédé Alésia.
Elle lui tendit le livre en indiquant le paragraphe.


Le lendemain, la cavalerie est partagée en trois corps, dont deux se montrent sur nos ailes, tandis que le centre se présente de front à notre avant-garde pour lui fermer le passage.
Instruit de ces dispositions, César forme également trois divisions de sa cavalerie, et la fait marcher contre l'ennemi. Le combat s'engage de tous les côtés à la fois ; l'armée fait halte ; les bagages sont placés entre les légions. Si nos cavaliers fléchissent sur un point, ou sont trop vivement pressés, César y fait porter les enseignes et marcher les cohortes, ce qui arrête les ennemis dans leur poursuite et ranime nos soldats par l'espoir d'un prompt secours.
Enfin, les [cavaliers] Germains, sur le flanc droit, gagnent le haut d'une colline, en chassent les ennemis, les poursuivent jusqu'à une rivière où Vercingétorix s'était placé avec son infanterie, et en tuent un grand nombre. Témoins de cette défaite, les autres Gaulois, craignant d'être enveloppés, prennent la fuite. Ce ne fut plus partout que carnage. (…)
Voyant toute sa cavalerie en fuite, Vercingétorix fit rentrer les troupes qu'il avait rangées en avant du camp, et prit aussitôt le chemin d'Alésia, qui est une ville des Mandubiens, après avoir fait, en toute hâte, sortir du camp les bagages, qui le suivirent.


Julien lut puis déclara en restituant l’ouvrage :
- Désolé mais dans votre livre la formule est inverse : Vercingétorix garde ses piétons un peu en arrière, n’attaque qu’avec la cavalerie qui, défaite, se replie sur l’infanterie...
- Qui au lieu de faire écran se replie avec elle sur Alésia... La panique est contagieuse…
- Oui, ce plan est aberrant, il aurait mieux fait d’installer ses fantassins sur Alésia dès le départ.
- Mon idée est que vous avez raison et que César s’est inspiré aussi de cet épisode pour le faire coller à « son Alésia ».

Encore une fois, elle l’avait mené où elle voulait.

- Tout cela reste très théorique...
- Hé bien soyons pratiques, essayons de trouver cet endroit sûr où vous auriez replié vos troupes.

Il hésita un instant, s’éloigna pour téléphoner, puis :

- Ok, on y va, je propose de prendre ma voiture.
- D’accord, laissez-moi juste prendre mes affaires dans la mienne...

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Message par bob d artois »

Pour ceux qui aimeraient en savoir plus, vous pouvez lire l'intégrale du livre de César ici :

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/caes/BGVII.html

Alésia est contée dans le livre VII

Bob B)
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Message par bob d artois »

Voici le troisième chapitre, préparez les cartes et boussoles ;)

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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par Tioo »

Le tout est de trouver la bonne carte... ;)
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Message par bob d artois »

III La Méthode Berthier

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Julien récupéra sa camionnette au siège de la société et en profita pour déposer le sac de Parys. Il descendit la Nationale 13 et se gara dans une petite rue de Port-Marly. Un couple les accueillit.

- Que fait-on ici ?
- Si l’on doit inspecter les bords de Seine, autant le faire en bateau.

Cette perspective enchanta Genoffa. La péniche de Françoise et Alex Picard était petite et rustique mais confortable. Alors que madame l’engageait lentement le long du fleuve, monsieur prépara un barbecue avec l’aide de Julien.

Genoffa s’était assise à l’avant, une carte au 1/100 000 sur les genoux, essayant de repérer un endroit correspondant au descriptif. Julien passait la voir de temps en temps quand on n'avait pas besoin de lui à la manœuvre. A la seconde écluse, Genoffa n’avait toujours rien trouvé. Elle attendit l’ouverture de la porte aval puis recommença à scruter attentivement les falaises avec une paire de jumelles. Soudain elle s’arrêta et les posa délicatement. Elle ne savait comment, mais elle devinait toujours quand un regard amoureux se posait sur elle, fût-ce dans son dos. Elle était certaine qu’à cet instant c’était le cas. Elle tourna la tête… Gagné !

Elle n’eut plus qu’à reprendre ses observations et attendre que Julien vienne s’assoir à son côté. Ce qui ne prit que quelques secondes.

- Je vois que vous avez fait un portrait robot du site, vous êtes une adepte d’André Berthier et de son Alésia jurassienne ?

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- Vous connaissez ?
- Oui, j’ai lu un ouvrage qui expliquait comment il avait promené sur une carte de France un schéma correspondant au texte de César, jusqu’à trouver le site de Chaux-des-Crotenay, le meilleur concurrent d’Alise-Sainte-Reine. Mais je ne suis pas d’accord avec son dessin, ni avec le vôtre d’ailleurs. Tout d’abord le fait que César…

- Labienus...
- Oui, je voulais dire que quel que soit l’auteur, lorsqu’il décrit la plaine « face à la place » tout le monde comprend « face à la partie la plus impressionnante de la place »... C’est une réaction de touriste, un guerrier arrivera toujours par le côté le plus faible.
- C’est logique, je l’admets, mais dans notre cas, puisque la Seine est en jeu, la vallée de trois mille pas dont parle le texte sera forcément de son côté.

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- Autre erreur, les textes parlent d’une plaine entourée de collines et vous en déduisez tous que c’est une vallée alors que ce peut très bien être un plateau. Cela me fait penser à Dien-Bien-Phu, sous prétexte que le site était entouré de montagnes tout le monde croit que c’était une cuvette, c’est oublier que toutes les attaques vietnamiennes se firent du bas vers le haut.
- Diem quoi ?
- Laissez tomber, j’oubliais que nos défaites n’intéressent que nous.
- Je vous ai quand même compris, donc le texte me donne un côté avec la Seine, deux avec des rivières et le quatrième côté que je n’arrivais pas à imaginer serait, selon vous, la plaine.
- Exactement, une plaine non défendue à l’Est, ce qui explique que les Gaulois y aient massé leurs troupes et construit un mur.

Elle le regarda d’un air perdu, c’était limpide, toute la logique du texte lui paraissait maintenant évidente. Comment se faisait-il qu’aucun historien n’ait vu les choses sous cet angle? Elle réfléchit à voix haute:

- Un éperon barré…
- Pardon ?
- C’est une technique très ancienne, on cherche un éperon rocheux avec des falaises sur trois côtés et on barre le quatrième d’un mur. Les gaulois faisaient souvent ça.

Utilisant le gomme mordillée de son crayon, elle modifia son « portrait robot » du site.

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- Voilà, il faut trouver ça avec le côté sans cours d’eau à l’Est et donnant sur une zone plate interrompue au bout de trois mille pas.
- Pas forcément, j’ai lu une partie de votre bouquin tout à l’heure. Dans le livre VIII des commentaires de César, il est écrit au chapitre 18 :


« Les ennemis avaient fait choix, pour leur embuscade, d'une plaine qui, en tous sens, n'avait pas plus de mille pas d'étendue ; elle était entourée d'épaisses forêts et d'une rivière très profonde. »

- Mais oui ! Une plaine peut être aussi délimité par des bois, ses dimensions de l’époque n’ont donc aucune valeur à ce jour.
- Si ce n’est de donner une taille minimale de zone plate.
- Mais pas le maximum.
- Au fait, d’où tenez-vous cette tablette de cire ?
- De mes parents. Ma mère s’appelait Luciana Labenia. Certains pensent que Labienus est notre ancêtre. En tout cas, nous avons hérité de trois tablettes contenant le rapport du général à César. Malheureusement seule la seconde est entièrement lisible.
- L’une d’elle parle-t-elle de Vercingétorix ?
- Oui, sur la troisième on peut encore lire :


«à la tête de son camp, il fait paraître devant lui les généraux ennemis. Vercingétorix est mis en son pouvoir ; les armes sont jetées à ses pieds. »

- Il aurait donc bien été livré, c’est édifiant ! Et de son côté, que dit César concernant sa reddition à Alésia ?
- La même chose.

Elle lui tendit son livre. Julien lut le passage qu’elle indiquait.

- C’est surprenant, César aurait répété fidèlement la description de Labienus mais en l’entourant d’un contexte qui nous conduit à imaginer une scène totalement différente.
- Comme celle du tableau de Lionel Royer. Je crains que la vérité soit beaucoup moins fastueuse.

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Julien apparu songeur.

- Je vous laisse à vos jumelles, je vais lire votre bouquin... De toutes façons il faut attendre que la Seine soit orientée nord-sud.
- Pas forcément! J’ai dessiné un carré mais rien n’impose que les cours d’eau se croisent à angle droit. Considérant le débit de la Seine, l’angle sera certainement aigu, donc si l’on dessine les affluents ainsi on peut avoir une partie plate à l’est tout en ayant une Seine orientée est-ouest.

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Julien plaça le dessin corrigé sur ses genoux.

- En effet, ça marche aussi, il faut simplement que l’affluent aval soit courbe et plus long que l’autre, comme ça. Ce dessin commence à être illisible…Que faites-vous avec ces jumelles ? Vous avez repéré un site plausible ?
- Non.

Elle lui passa les jumelles et ajouta avec un sourire malicieux.

- Attendez-moi ici, je dois m’absenter.

Comprenant qu’elle allait satisfaire un besoin légitime, il reprit l’observation mais bientôt un bruit de moteur attira son regard sur bâbord. Il aperçu alors Genoffa aux commandes du petit canot qui servait d’annexe à la péniche.
Le petit esquif aborda le ponton du bac qui reliait la rive gauche à un village de la rive droite. Les jumelles lui permirent de voir la jeune fille débarquer pour rejoindre un peintre qui officiait sur la rive. Après une petite discussion, l’artiste lui offrit son siège. Il ne réussit pas à distinguer ce qui se passait derrière le chevalet, mais dix minutes plus tard Genoffa embrassa l’homme sur le front et, emportant quelque chose sous le bras, rejoignit son esquif. Cette demoiselle en robe droite et talons hauts capable de passer d’un quai à une barque lui rappela l’héroïne des « oiseaux » Hitchcock. La principale différence était qu’elle tenait dans la main autre chose qu’une cage à oiseau. Julien dut patienter jusqu’au retour du canot pour savoir de quoi il s’agissait.

- Mais qui diable est cet homme ? Que vous a-t-il donné ?
- Il m’a donné l’occasion de montrer mes talents d’artiste, répondit Genoffa en lui donnant la toile qu’elle venait de peindre :

Image

Constatant qu’elle avait l’air très fière de son œuvre, Julien essaya de masquer son jugement personnel.

- C’est très joli mais pourquoi avez-vous ajouté un affluent à une des rivières ?
- Pour ajouter une colline sinon pourquoi mettre « trois forts » ?
- C’est bien joué... Personnellement je l’avais placé du côté de la plaine, mais il est vrai qu’il aurait fait double emploi avec la ligne de fortification romaine. Et pourquoi ne pas l’avoir mis sur l’autre rivière ?
- Pour justifier la courbure... Une rivière ne tourne que face à un obstacle.
- Impressionnant. Et s’il était sur l’autre rive ?
- Il suffirait de tout inverser. Il reste aussi la possibilité qu’il soit sur la rive droite à un endroit où la Seine suit un axe sud-nord.

Julien contempla à nouveau le tableau, sourit, puis, après avoir adressé un regard admiratif à la jeune femme, il s’assit à l’avant de la péniche et posant la peinture sur ses genoux, reprit l’observation. Genoffa resta un instant en arrière, contemplant son dos, puis vint s’assoir à côté de lui. Ils restèrent longtemps dans cette position, observant le paysage qui défilait lentement, interrompu parfois par le passage d’une barge venant ravitailler la capitale. Il est des moments de complicité où l’on est si convaincu de partager les mêmes pensées que l’on passerait des heures sans s’adresser la parole. Aucun des deux n’eut envie de rompre le silence jusqu’à ce que :

- C’est là ! J’en suis certaine.
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Message par castafiore »

:one: :one: C'est super ! Vivement demain soir pour la suite !

:smack: :smack:
La marquise demanda sa voiture et se mit au lit.
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Message par bob d artois »

Je vous adore DAME Bianca :flowers:

Votre frêle âme me pardonnera-t-elle ces récits un peu guerriers ? ;)

Monsieur le comte
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Re: Les 4000 mains d’Uxellodunum. (Petit roman policier)

Message par cst73 »

bob d artois a écrit :Votre frêle âme me pardonnera-t-elle ces récits un peu guerriers ? ;)
guerrier peut-être mais adouci d'une petite dose de romantisme...et ça ... :blush2:
où va donc les conduire cette passion commune pour l'Histoire ? :rolleyes:

vite ce soir... :smack:
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