et si un peu de poesie nous satisfaisait

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galamot
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et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par galamot »

Bonjour,

je trouve scincerement ce forum dénué de poésie qui etait surtout faite par comparaison a la vie de chacune et de chacun.

Celles de ma jeussse helas passée car je suis sur le versant de la sagesse malgré tout ce que l'on pourrait en penser.

j'avais une huitaine d'années lorsque un Camarade (oui, il etait communiste et partageur et embus de justice ce qui n'est certes pas une tare.

Nous avions deux instituteurs de bords tres differents et apres une altercation envers cet ami qui aimait chasser le galamot plutôt que d'aller a l'ecole)

l'autre nous a fait apprendre cette nouvelle:

De Jean de La Fontaine

Phoébus et Borée.

Borée et le soleil virent un voyageur
Qui s'était muni par bonheur
Contre le mauvais temps. On entrait dans l'automne,
Quand la précaution aux voyageurs est bonne :
Il pleut, le soleil luit, et l'écharpe d'Iris
Rend ceux qui sortent avertis
Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire;
Les Latins les nommaient douteux, pour cette affaire.
Notre homme s'était donc à la pluie attendu :
Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte.
" Celui-ci, dit le vent, prétend avoir pourvu
A tous les accidents! mais il n'a pas prévu
Que je saurai souffler de sorte
Qu'il n'est bouton qui tienne; il faudra, si je veux,
Que le manteau s'en aille au diable.
L'ébattement pourrait nous en être agréable :
Vous plaît-il de l'avoir? - Eh bien, gageons nous deux,
Dit Phoébus, sans tant de paroles,
A qui plus tôt aura dégarni les épaules
Du cavalier que nous voyons.
Commencez je vous laisse obscurcir mes rayons. "
Il n'en fallut pas plus. Notre souffleur à gage
Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon,
Fait un vacarme de démon,
Siffle, souffle, tempête, et brise, en son passage,
Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau,
Le tout au sujet d'un manteau.
Le cavalier eut soin d'empêcher que l'orage
Ne se pût engouffrer dedans;
Cela le préserva. Le vent perdit son temps :
Plus il se tourmentait, plus l'autre tenait ferme;
Il eut beau faire agir le collet et les plis.
Sitôt qu'il fut au bout du terme
Qu'à la gageure on avait mis,
Le soleil dissipe la nue,
Récrée, et puis pénètre enfin le cavalier,
Sous son balandras fait qu'il sue,
Le contraint de s'en dépouiller :
Encor n'usa-t-il pas de toute sa puissance.
Plus fait douceur que violence.

j'en ai gardé tout le benefice et la fiereté même si en fait, helas, il est frai que toute verité n'est pas forcement bonne a dire..

Sacré jean Baptiste va!
La vie est trop courte pour la prendre au serieux...
(F.Devaux).

Alors, Maman disait a Papa:
Il est très bien notre petit galamot (escargot) mais il n'est pas tout a fait fini il faudra bien qu'il se débrouille a faire sa coquille tout seul!
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Agatheuse
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Vous pouvez faire le choix judicieux de vous taire !
Vous pouvez renoncer à votre Liberté !
Vous pouvez, une fois que vous serez à terre,
Décidez d'abdiquer et de remercier !

Sans doute, que le joug vous semblera bien doux.
Et le poids de votre conscience bien léger.
Vous pourrez même vous moquer du pauvre loup
Qui traîne sa faim au ventre et sa Liberté

Vous, le chien de cour obéissant au Maître.
Que restera-t-il de l'être face au paraître?
Même le miroir ne vous regardera plus.

Songez à ce choix que vous n'aviez pas prévue.
Songez à tout cela avant de critiquer
Celui qui refuse d'abdiquer sa Liberté.
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par slinave »

:'OO': Image :one:
"Préfères-tu être heureux ou avoir raison ? Tu ne peux pas avoir les 2 ..." (Marshall ROSENBERG)
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Chabada »

Je suis heureuse de voir qu'il y a des poètes et poétesses, je connais mal cette partie du forum.

S'il te plaît, Agatheuse, c'est quoi "la lumineuse" dans ta signature ? Merci !

Chabada, ta consoeur du sud :flowers:
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Agatheuse
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

:D la lumineuse, mais c'est Oléron,
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent


ARAGON
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

LE CHAT ET LE SOLEIL
Le chat ouvrit les yeux
le soleil y entra
le chat ferma les yeux
le soleil y resta

voila pourquoi le soir
quand le chat se réveille
j'aperçois dans le noir
deux morceaux de soleil


Maurice Carême
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Le soir tombe, la lune est d'or.

Avant la fin de la journée
Va-t'en gaîment jusqu'au jardin
Cueillir avec tes douces mains
Les quelques fleurs qui n'y sont point encor
Tristement, vers la terre, inclinées.

Que le feuillage soit déjà blême, qu'importe
Je les admire et tu les aimes,
Et leurs corolles sont quand même
Belles, sur les tiges qui les portent.

Et tu t'en es allée au loin parmi les buis
Au long d'un chemin monotone

Et le bouquet que tu cueillis,
Tremble en ta main et tout à coup frissonne ;
Et voici que tes doigts songeurs,
Pieusement, rassemblent les lueurs
De ces roses d'automne
Et les tressent avec des pleurs
En une pâle et claire et flexible couronne.

La dernière lumière a éclairé tes yeux
Et ton long pas s'est fait triste et silencieux.

Et lentement, à la vesprée,
Les mains vides, tu es rentrée,
Abandonnant non loin de notre porte
Dans un tertre humide et bas
Le cercle blanc qu'avaient formé tes doigts.

Et j'ai compris alors que dans le jardin las
Où vont passer les vents ainsi que des cohortes
Tu as voulu fleurir une dernière fois
Notre jeunesse qui repose là,
Morte.

Emile Verhaéren
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par lapintribord »

Je vois qu'il y a des poètes, et des vieux :blush2:

Qui serait capable de retrouver la chanson "les crapauds", que nous reprenions en coeur autour du feu de bois, bbien avant le 1er spoutnik !

Ca disait, (bribes); "alors dans la vase ouvrant en extase leurs yeux de topaze[...]) puis ils se disent haïs par les hommes ! . . .

Et à l'époque, aucun crapaud ne s'appelait Abdulaziz, mais les humbles jouissaient de leur liberté d'après guerre, tandis que les belliqueux investissaient dans l'armement, pour "reconstruire le pays"!

Non, sérieux, mes crapauds ? personne ?

Merci Galamot pour l'inspiration :flowers:
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

lapintribord a écrit :Je vois qu'il y a des poètes, et des vieux :blush2:

Qui serait capable de retrouver la chanson "les crapauds", que nous reprenions en coeur autour du feu de bois, bbien avant le 1er spoutnik !

Ca disait, (bribes); "alors dans la vase ouvrant en extase leurs yeux de topaze[...]) puis ils se disent haïs par les hommes ! . . .

Et à l'époque, aucun crapaud ne s'appelait Abdulaziz, mais les humbles jouissaient de leur liberté d'après guerre, tandis que les belliqueux investissaient dans l'armement, pour "reconstruire le pays"!

Non, sérieux, mes crapauds ? personne ?

Merci Galamot pour l'inspiration :flowers:


Les crapauds

La nuit est limpide,
L'étang est sans rides,
Dans le ciel splendide
Luit le croissant d'or.
Orme, chêne ou tremble,
Nul arbre ne tremble,
Au loin le bois semble,
Un géant qui dort.
Chien ni loup ne quitte,
Sa niche ou son gîte,
Aucun bruit n'agite
La terre au repos.
Alors dans la vase
Ouvrant en extase
Leurs yeux de topaze
Chantent les crapauds.

Ils disent : Nous sommes
Haïs par les hommes,
Nous troublons leurs sommes
De nos tristes chants.
Pour nous point de fêtes,
Dieu seul sur nos têtes,
Sais qu'il nous fit bêtes
Et non point méchants.
Notre peau terreuse
Se gonfle et se creuse
D'une bave affreuse,
Nos flancs sont lavés
Et l'enfant qui passe
Loin de nous s'efface,
Et pâle nous chasse
A coup de pavés.

Des saisons entières
Dans les fondrières,
Un trou sous les pierres,
Est notre réduit.
Le serpent en boule
Près de nous s'y roule.
Quand il pleut, en foule
Nous sortons la nuit,
Et dans les salades,
Faisant des gambades,
Pesants camarades,
Nous allons manger,
Manger sans grimace,
Cloporte ou limace
Ou ver qu'on ramasse
Dans le potager.

Nous aimons la mare
Qu'un reflet chamarre,
Où dort à l'amarre,
Un canot pourri,
Dans l'eau qu'elle souille,
Sa chaîne se rouille,
La verte grenouille
Y cherche un abri,
Là, la source épanche
Son écume blanche,
Un vieux saule penche,
Au milieu des joncs.
Et les libellules
Aux ailes de tulle
Font crever des bulles
Au nez des goujons.

Quand la lune plaque
Comme un vernis laque
Sur la calme flaque
Des marais blafards.
Alors symbolique
Et mélancolique,
Notre lent cantique
Sort des nénuphars.
Orme, chêne, ou tremble,
Nul arbre ne tremble
Au loin le bois semble
Un géant qui dort
La nuit est limpide,
L'étang est sans ride,
Dans le ciel splendide
Luit le croissant d'or
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Arthur RIMBAUD (1854-1891)


Le buffet
C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;

Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons ;

- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.

- Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Le déserteur

Messieurs qu'on nomme Grands
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Messieurs qu'on nomme Grands
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Les guerres sont des bétises
Le monde en a assez

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir des pères
J'ai vu partir des frères
Et pleurer des enfants
Des mères ont tant souffert
Et d'autres se gambergent
Et vivent à leur aise
Malgré la boue de sang
Il y a des prisonniers
On a vole leur âme
On a vole leur femme
Et tout leur cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai par les chemins

Je vagabonderai
Sur la terre et sur l'onde
Du Vieux au Nouveau Monde
Et je dirai aux gens:
Profitez de la vie
Eloignez la misère
Vous êtes tous des frères
Pauvres de tous les pays
S'il faut verser le sang
Allez verser le vôtre
Messieurs les bon apôtres
Messieurs qu'on nomme Grands
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Et qu'ils pourront tirer...

BORIS VIAN
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madzen62
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par madzen62 »

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo (en mémoire de sa fille)
Cisteur Act !!!
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Laetitia2Monterant »

Dites, après toutes ces belles citations
Pourquoi n'iriez vous pas vous lancer par vous mêmes?
Il y a ici une fabrique à poèmes,
Un petit jeu qui attend vos contributions.
;)

Amicalement


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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Laetitia2Monterant a écrit :Dites, après toutes ces belles citations
Pourquoi n'iriez vous pas vous lancer par vous mêmes?
Il y a ici une fabrique à poèmes,
Un petit jeu qui attend vos contributions.
;)

Amicalement


Laetitia
l a e dans a t i t i a dirait gainsbourg, tout le monde n'est pas poète, moi, je ne suis pas capable de cela :D :D
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu a tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu a tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.


Jacques Prévert
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Locotwister »

Laetitia2Monterant a écrit :Dites, après toutes ces belles citations
Pourquoi n'iriez vous pas vous lancer par vous mêmes?
Il y a ici une fabrique à poèmes,
Un petit jeu qui attend vos contributions.
;)

Amicalement


Laetitia
Joli quatrain :one: On ne t'y voit pas bien souvent, et pourtant ... :rolleyes: :whistle:

[MODE PUB ON]Y a aussi ici :blush2: [MODE PUB OFF]
"J'éviterai de t'aimer tant que tu n'auras pas appris à t'aimer toi-même!" (Lewis Carroll)
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu,
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseau du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
Terre terre voici ses rades inconnues

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

PRINTEMPS

C'est la jeunesse et le matin.
Vois donc, ô ma belle farouche,
Partout des perles : dans le thym,
Dans les roses, et dans ta bouche.
L'infini n'a rien d'effrayant ;
L'azur sourit à la chaumière
Et la terre est heureuse, ayant
Confiance dans la lumière.
Quand le soir vient, le soir profond,
Les fleurs se ferment sous les branches ;
Ces petites âmes s'en vont
Au fond de leurs alcôves blanches.
Elles s'endorment, et la nuit
A beau tomber noire et glacée,
Tout ce monde des fleurs qui luit
Et qui ne vit que de rosée,
L'oeillet, le jasmin, le genêt,
Le trèfle incarnat qu'avril dore,
Est tranquille, car il connaît
L'exactitude de l'aurore.

VICTOR HUGO
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

La colombe et le jet d'eau



Douces figures poignardées chères lèvres fleuries
Mya Mareye
Yette et Lorie
Annie et toi Marie
Où êtes-vous ô jeunes filles
Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie
Cette colombe s'extasie


Tous les souvenirs de naguère
O mes amis partis en guerre
Jaillissent vers le firmament
Et vos regards en l'eau dormant
Meurent mélancoliquement
Où sont-ils Braque et Max Jacob
Derain aux yeux gris comme l'aube
Où sont Raynal Billy Dalize
Dont les noms se mélancolisent
Comme des pas dans une église
Où est Cremnitz qui s'engagea
Peut-être sont-ils morts déjà
De souvenirs mon âme est pleine
Le jet d'eau pleure sur ma peine.
Ceux qui sont partis à la guerre
au Nord se battent maintenant
Le soir tombe Ô sanglante mer
Jardins où saignent abondamment
le laurier rose fleur guerrière.

Guillaume Apollinaire
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Agatheuse
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Je chante pour passer le temps


Je chante pour passer le temps
Petit qu’il me reste de vivre
Comme on dessine sur le givre
Comme on se fait le coeur content
A lancer cailloux sur l’étang
Je chante pour passer le temps

J’ai vévu le jour des merveilles
Vous et moi souvenez-vous-en
Et j’ai franchi le mur des ans
Des miracles plein les oreilles
Notre univers n’est plus pareil
J’ai vécu le jour des merveilles

Allons que ces doigts se dénouent
Comme le front d’avec la gloire
Nos yeux furent premiers à voir
Les nuages plus bas que nous
Et l’alouette à nos genoux
Allons que ces doigts se dénouent

Nous avons fait des clairs de lune
Pour nos palais et nos statues
Qu’importe à présent qu’on nous tue
Les nuits tomberont une à une
La Chine s’est mise en Commune
Nous avons fait des clairs de lune

Et j’en dirais et j’en dirais
Tant fut cette vie aventure
Où l’homme a pris grandeur nature
Sa voix par-dessus les forêts
Les monts les mers et les secrets
Et j’en dirais et j’en dirais

Oui pour passer le temps je chante
Au violon s’use l’archet
La pierre au jeu des ricochets
Et que mon amour est touchante
Près de moi dans l’ombre penchante
Oui pour passer le temps je chante

Je passe le temps en chantant
Je chante pour passer le temps

Louis Aragon
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Déjà la première hirondelle,
Seul être aux ruines fidèle,
Revient effleurer nos créneaux,
Et des coups légers de son aile
Battre les gothiques vitraux
Où l'habitude la rappelle.
Déjà l'errante Philomèle
Modulant son brillant soupir,
Trouve sur la tige nouvelle
Une feuille pour la couvrir,
Et de sa retraite sonore
Où son chant seul peut la trahir,
Semble une voix qui vient d'éclore
Pour saluer avec l'aurore
Chaque rose qui va s'ouvrir.
L'air caresse, le ciel s'épure,
On entend la terre germer;
Sur des océans de verdure
Le vent flotte pour s'embaumer ;
La source reprend son murmure ;
Tout semble dire à la nature :
« Encore un printemps pour aimer!

LAMARTINE

pour les deux hirondelles que j'ai vues hier sur les marais d'Oléron :smack: :smack:
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie

Et s'est vêtu de broderies,

De soleil luisant, clair et beau.



Il n'y a ni bête, ni oiseau

Qu'en son langage ne chante ou crie

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie.



Rivières, fontaines et ruisseaux

Portent en livrée jolie,

Gouttes d'argent, d'orfèvrerie

Chacun s'habille de nouveau.

charles d'orléans
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Denis
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Denis »

Merci Agatheuse, pour ce rappel du printemps ! Comme quoi les politiques de l'époque ne se sentaient pas inconsciemment inférieurs à la culture, puisqu'ils y participaient !
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Agatheuse
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

Denis a écrit :Merci Agatheuse, pour ce rappel du printemps ! Comme quoi les politiques de l'époque ne se sentaient pas inconsciemment inférieurs à la culture, puisqu'ils y participaient !

:'OO': :'OO': faites un effort, ne laissez pas mourir la poésie, alimentez ce post
c'est si beau la poésie :D
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par Agatheuse »

L’Attente du soleil

Le soleil
Avait quitté l’été tout rouge de colère.
Le soleil avait boudé l’hiver
Et ne revint pas au printemps.

- Que fait-il ? On l’attend,
Se lamentaient les jeunes pousses.
Il nous faut sortir de la mousse.
- Ne lui serait-il pas arrivé quelque chose,
Dirent les roses
Avec effroi.
Nos pétales vont prendre froid.

- Est-ce que je rêve ?
Rageait la sêve.
A quoi beau monter,
S’il ne monte pas de son côté !

Je sus le fin mot de l’histoire.
Le soleil n’aimait que sa gloire
Et voulait attendre l’été.

Je dus le ramener à plus de modestie
- Si tu ne te sens pas bien ici
Il y a d’autres galaxies.

On n’avait jamais parlé au soleil sur ce ton
Mais j’eus raison
Car depuis ce temps, à chaque printemps
Il monte
Rouge de honte.

Michel Luneau
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par cst73 »

Agatheuse a écrit : ne laissez pas mourir la poésie, alimentez ce post c'est si beau la poésie :D
Agatheuse, tu as entièrement raison...il ne faut pas se priver de celle-ci... :flowers: ;)

L'heure exquise

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée ...

Ô bien-aimée.

L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure ...

Rêvons, c'est l'heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise ...

C'est l'heure exquise.

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barbs
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par barbs »

A la santé, I

Avant d'entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu'es-tu devenu

Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d'en sortir comme il fit
Adieu adieu chantante ronde
O mes années ô jeunes filles

:'OO':
Derrière les toits blancs, le soleil qui descend,
Échange lentement l'ombre de l'hiver.
Devant les vitrines éteintes, la tête dans les épaules
Tu marches dans les courants d'air, demain comme hier

Des flaques d'huile, des papiers gras,
Y a plus que la rue, dans la rue le froid

Un chien qui flaire une chienne
Et tu penses a tes problèmes
Sous le réverbère en l'air
Qui éclaire un peu l'hiver

Tu tires une ligne, sur le crépi
Sans t'arrêter avec une craie
Pour laisser une trace
Pour faire un signe
Mais le calcaire retombe en poussière
Sur le sol de l'hiver
Demain, demain comme hier
Demain, demain comme hier

Un chat qui miaule sous une bagnole
Un autre qui guette dans le soupirail
Comme un refrain bidon qui revient sans arrêt
Comme une obsession, une affiche arrachée
Les poches trouées, les doigts congelés

La neige qui tombe, il est presque minuit
Tes semelles glissent mais tu sais pas
A qui te raccrocher
Ou même qui appeler
Un bruit de sirène du côté du cimetière
Une envie suicidaire dans un hangar désert
Tu vas rentrer là-bas t'allonger dans le froid
Demain, demain comme hier
Sur un sommier solitaire,
Demain comme hier, comme hier.
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barbs
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Re: et si un peu de poesie nous satisfaisait

Message par barbs »

e ne l'entendais pas, tant je la regardais
Par sa robe entr'ouverte, au loin je me perdais,
Devinant les dessous et brûlé d'ardeurs folles :
Elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres !
Ce fut un baiser long comme une éternité
Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité
Elle se renversa, râlant sous ma caresse ;
Sa poitrine oppressée et dure de tendresse
Haletait fortement avec de longs sanglots.
Sa joie était brûlante et ses yeux demi-clos ;
Et nos bouches, et nos sens, nos soupirs se mêlèrent
Puis, dans la nuit tranquille où la campagne dort,
Un cri d'amour monta, si terrible et si fort
Que des oiseaux dans l'ombre effarés s'envolèrent
Ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers
Un lien nous tenait, l'affinité des chairs.
Maupassant
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