Voici l'article. Le journaliste mélange un peu les cistes, les cisteurs et le trésor de St Vivant.
JEU. Découvrir une région en associant le plaisir d'une enquête
Chasseur de trésors
Depuis trois ans, Patrice a trouvé près de 2 000 petites boîtes dans la nature. Il est chercheur d'énigmes et passionné de chasses aux trésors.
Temps. Pour le nouveau jeu bourguignon, intitulé le Trésor de Saint-Vivant, aucune durée limite n'est prévue.
3 000. Ces chasses aux trésors peuvent très bien réunir jusqu'à 3 000 personnes connectées sur le site.
D epuis le 12 septembre, jour du lancement d'une chasse aux trésors sur la Bourgogne et la découverte de son patrimoine, Patrice (pseudonyme Ronounours), domicilié en Saône-et-Loire, s'est déjà mis dans la peau du chasseur de trésors. En s'inscrivant sur le forum de ce jeu, cet amateur fait partie du cercle des " cistes ", du nom de ces chercheurs de trésors. « C'est un jeu sur internet qui consiste à cacher des petites boîtes dans la nature et dont on trouve les énigmes sur le site dédié. »
Des recherches documentées
Patrice est donc parti, serein, à la recherche du sceau de Saint-Vivant, composé de douze énigmes au format A4 à télécharger. A l'autre bout du tuyau, J.-J. Dedalus, lui aussi utilisateur de pseudonymes, discrétion oblige. C'est lui l'organisateur du jeu. Cet informaticien de la région parisienne, bourguignon d'origine, dit ne vouloir que partager les trésors d'un terroir qu'il connaît bien, avec le goût de la recherche ludique.
Selon le concepteur de ces énigmes, tous les moyens sont bons pour trouver le sceau et toutes les sources documentaires disponibles, qu'elles soient virtuelles ou réelles, peuvent être utilisées. Évidemment, celui qui joue d'un pays étranger ne viendra sur place que certain de pouvoir cueillir le précieux sésame. Sûr de soulever la pierre du succès. En attendant, les participants bourguignons comme Patrice peuvent être avantagés. Mais rien n'est moins sûr. « J'ai trouvé 1 900 boîtes depuis 2006 et j'en ai caché 59 en Bourgogne et dans le Jura », détaille Patrice. Qu'est-ce qui le pousse à jouer ? « L'intérêt de résoudre des énigmes. En général, ce n'est pas très compliqué. Il faut aller sur le terrain, ça fait une balade. Il y a la joie d'avoir trouvé. Moi, je suis plus chercheur que cacheur. Il n'y a pas beaucoup de jeunes. Il faut avoir du temps. Je passe une journée par semaine sur le terrain et chaque jour une heure ou deux à mes recherches sur ordinateur ou dans des livres. »
Un jeu solitaire qui pourrait ne paraître qu'une illusion, mais Patrice assure que ces fameuses petites boîtes à découvrir créent aussi du lien social. « On se fait des amis, on organise des repas au restaurant, des pique-niques. » Alors imaginez, un pique-nique avec une bouteille de romanée-conti sur la nappe blanche…
Un jeu accéssible à tous publics
Une carte précise a été utilisée pour créer la chasse de Saint-Vivant, la carte Michelin 519, mais une autre carte de la région peut tout de même être suffisante pour découvrir le trésor.
L'accès au site
www.saint-vivant.net serait indispensable pour résoudre certaines parties d'énigmes. Aucun déplacement n'est nécessaire avant d'avoir localisé exactement l'emplacement du sceau. Les énigmes s'adressent à tous : chercheurs de tous poils, expérimentés ou simples curieux pleins de bon sens.
Une fois sur le site, les instructions disent clairement quoi faire. Et le plus important : aucun trou n'est nécessaire ! Point de pelle donc, le sceau a été dissimulé… autrement.
Le maître incontesté de la création de chasses aux trésors, de ces jeux de stratégie était Max Valentin, décédé en avril dernier. C'est lui qui, en 1993, a lancé la chasse aux trésors de la fameuse chouette d'or. A ce jour, des centaines de milliers de personnes s'y sont cassé les dents. Aucun participant n'a trouvé les solutions aux onze énigmes pour remporter le lot principal : une sculpture de 50 cm et de 10 kg d'or représentant une chouette.
C'est le record de longévité pour un tel jeu, alors que le concepteur l'avait programmée pour une durée de 8 à 14 mois !