Les Cantons Maudits
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Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
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bob d artois
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A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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claudius88
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Je n'en perds pas une miette ! Les premiers chapitres sont formidables !
Je pense que Bob aura une bonne note d'appréciation...
«C'est une erreur de croire nécessairement faux ce qu'on ne comprend pas.» Gandhi
"La Voie ne consiste pas à accomplir des actions admirables, la Voie consiste à accomplir
de façon admirable les actions ordinaires. Et ceci est la Vie dans la vie." Arnaud Desjardins
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bob d artois
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CHAPITRE 5) Les Cantons Maudits
David prit Lisa par la taille et la serra contre lui. Il fut surpris qu’elle ne proteste pas. En réalité, Lisa était contente de son geste. Elle avait eu peur que la scène du meurtre l’ait éloigné d’elle alors qu’elle se sentait de plus en plus attirée par lui. Elle n’avait rien fait de bon lors de son dernier séjour au labo. Chaque fois qu’elle essayait de se concentrer elle cherchait inconsciemment une excuse pour retourner dans la salle où étaient les garçons.
Une attitude si incohérente de sa part et l’agaçait au plus haut point tant elle contredisait son esprit scientifique.
Abandonnée contre lui, elle ressentit aussi une montée de désir. Mais cela, elle l’acceptait très bien. Puisqu’elle pouvait l’expliquer par quelques formules de chimie et d’anatomie. David n’avait pas envie de bouger, il lut machinalement la plaque une seconde fois. Soudain, il tourna Lisa face à lui. Se baignant dans ses yeux il lui murmura :
« Une Svastika ! »
Il la prit par le bras pour rejoindre Paul qui grommela :
« Il est un peu tard pour venir m’aider !
- Dis-moi, Paul ? La Salamandre est un animal, donc d’après ce que tu m’as dit, on ne peut être sûr que son symbole soit maléfique ou bénéfique.
- En effet, il faudrait lui associer un signe maléfique, ça me chiffonne depuis un moment. Et regarde les Salamandres sur le château, elles ne sont pas assez grosses pour suffire. Il y a un forcément un signe maléfique de grande taille qui nous échappe.
- Une Svastika pourrait être considérée comme maléfique ?
- Oui, je crois, il me semble que ça dépend de son sens de rotation.
- Ne cherche plus, j’ai trouvé. Il y a bien un coin du château qui a été modifié mais pas celui qu’on croit. Regarde le plan, si on modifie le bon canton, on se retrouve avec un plan qui dessine une svastika à chacun des étages du donjon.
- Mais tu as raison ! Comment ne l’ais-je pas vu plus tôt ? Ca expliquerait la réaction de Léonard de Vinci. Il avait certainement fait un projet en rotation, représentant une Svastika qui tournait dans le même sens que l’escalier.
- Une Svastika bénéfique…
- Oui, mais il s’est aperçu que l’architecte l’avait fait tourner dans l’autre sens. Il a dû s’en alarmer et ce serait pour cela qu’on l’aurait empoisonné.
- Ce serait donc lui ou Francesco Melzi qui aurait convaincu le roi de modifier les plans d’un des cantons, pour ‘casser’ le dessin de la Svastika.
- C’est pour cela que le roi n’a habité que soixante-douze jours dans ce château et qu’il a renoncé à le relier à la Loire.
- Tu as le manuscrit avec toi ?
- Oui, répondit Paul qui le feuilletait déjà pour chercher une confirmation.
- Là ! Regarde la page 68.
- En effet, ça n’est pas vraiment une Svastika mais les quatre bras et le sens de rotation y sont. »
Lisa était admirative de l’ingéniosité des deux hommes :
« Ainsi que les douves. Mais si vous voulez une vraie confirmation, il faudrait en trouver dans le bâtiment. Peut-être que les travaux avaient commencé avant la modification.
- Voici les plans des fondations » Dit Paul, toujours empêtré dans ses pages.
http://www.chambord-archeo.org/06superpose.gif
L’œil expert de Lisa trouva immédiatement l’élément important :
« Regardez, le sous-sol des tours comprend les fosses d’aisances.
- La cuve des toilettes en quelque sorte, mais tu as raison Lisa, on voit bien le sens de rotation originel. Bizarre pourtant, l’une d’elle est différente.
- Non Paul, elle est identique mais une partie a été bouchée et l’autre séparée en deux pour s’adapter à la modification de la tour. Nous avons notre confirmation. Les plans ont été changés après la construction des fondations.
http://www.chambord-archeo.org/08manquante.gif
- Il ne me reste plus qu’à vérifier qu’une Svastika devient maléfique quand elle tourne dans ce sens.
David prit Lisa par la taille et la serra contre lui. Il fut surpris qu’elle ne proteste pas. En réalité, Lisa était contente de son geste. Elle avait eu peur que la scène du meurtre l’ait éloigné d’elle alors qu’elle se sentait de plus en plus attirée par lui. Elle n’avait rien fait de bon lors de son dernier séjour au labo. Chaque fois qu’elle essayait de se concentrer elle cherchait inconsciemment une excuse pour retourner dans la salle où étaient les garçons.
Une attitude si incohérente de sa part et l’agaçait au plus haut point tant elle contredisait son esprit scientifique.
Abandonnée contre lui, elle ressentit aussi une montée de désir. Mais cela, elle l’acceptait très bien. Puisqu’elle pouvait l’expliquer par quelques formules de chimie et d’anatomie. David n’avait pas envie de bouger, il lut machinalement la plaque une seconde fois. Soudain, il tourna Lisa face à lui. Se baignant dans ses yeux il lui murmura :
« Une Svastika ! »
Il la prit par le bras pour rejoindre Paul qui grommela :
« Il est un peu tard pour venir m’aider !
- Dis-moi, Paul ? La Salamandre est un animal, donc d’après ce que tu m’as dit, on ne peut être sûr que son symbole soit maléfique ou bénéfique.
- En effet, il faudrait lui associer un signe maléfique, ça me chiffonne depuis un moment. Et regarde les Salamandres sur le château, elles ne sont pas assez grosses pour suffire. Il y a un forcément un signe maléfique de grande taille qui nous échappe.
- Une Svastika pourrait être considérée comme maléfique ?
- Oui, je crois, il me semble que ça dépend de son sens de rotation.
- Ne cherche plus, j’ai trouvé. Il y a bien un coin du château qui a été modifié mais pas celui qu’on croit. Regarde le plan, si on modifie le bon canton, on se retrouve avec un plan qui dessine une svastika à chacun des étages du donjon.
- Mais tu as raison ! Comment ne l’ais-je pas vu plus tôt ? Ca expliquerait la réaction de Léonard de Vinci. Il avait certainement fait un projet en rotation, représentant une Svastika qui tournait dans le même sens que l’escalier.
- Une Svastika bénéfique…
- Oui, mais il s’est aperçu que l’architecte l’avait fait tourner dans l’autre sens. Il a dû s’en alarmer et ce serait pour cela qu’on l’aurait empoisonné.
- Ce serait donc lui ou Francesco Melzi qui aurait convaincu le roi de modifier les plans d’un des cantons, pour ‘casser’ le dessin de la Svastika.
- C’est pour cela que le roi n’a habité que soixante-douze jours dans ce château et qu’il a renoncé à le relier à la Loire.
- Tu as le manuscrit avec toi ?
- Oui, répondit Paul qui le feuilletait déjà pour chercher une confirmation.
- Là ! Regarde la page 68.
- En effet, ça n’est pas vraiment une Svastika mais les quatre bras et le sens de rotation y sont. »
Lisa était admirative de l’ingéniosité des deux hommes :
« Ainsi que les douves. Mais si vous voulez une vraie confirmation, il faudrait en trouver dans le bâtiment. Peut-être que les travaux avaient commencé avant la modification.
- Voici les plans des fondations » Dit Paul, toujours empêtré dans ses pages.
http://www.chambord-archeo.org/06superpose.gif
L’œil expert de Lisa trouva immédiatement l’élément important :
« Regardez, le sous-sol des tours comprend les fosses d’aisances.
- La cuve des toilettes en quelque sorte, mais tu as raison Lisa, on voit bien le sens de rotation originel. Bizarre pourtant, l’une d’elle est différente.
- Non Paul, elle est identique mais une partie a été bouchée et l’autre séparée en deux pour s’adapter à la modification de la tour. Nous avons notre confirmation. Les plans ont été changés après la construction des fondations.
http://www.chambord-archeo.org/08manquante.gif
- Il ne me reste plus qu’à vérifier qu’une Svastika devient maléfique quand elle tourne dans ce sens.
Dernière modification par bob d artois le dim. 13 sept. 2009 18:30, modifié 2 fois.
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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castafiore
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Eh bien on en apprend des choses dans ce roman !!!!
La marquise demanda sa voiture et se mit au lit.
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
hé oui Dame Bianca 
Attention, j'ai modifié les deux derniers liens, je m'étais trompé
ça semble plus logique maintenant
Attention, j'ai modifié les deux derniers liens, je m'étais trompé
ça semble plus logique maintenant
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
CHAPITRE 6) Les aisances de Chambord
Paul était content d’avoir trouvé une bonne raison de retourner à la ferme. Ayant sauté le repas de midi, les autres se laissèrent convaincre rapidement. Lisa adorait cuisiner depuis qu'elle avait lu les livres d'Hervé This. Elle avait retranscrit toutes les recettes de sa mère, et cette dernière ne comprenait toujours pas comment le cahier rempli de calculs de sa fille pouvait donner un baeckoffe aussi bon que le sien.
Pendant que David lui donnait un coup de main, Paul fouillait dans ses livres. Il attendit la fin du repas et son fauteuil préféré pour leur déclarer :
« Ca ne colle pas.
- Quoi donc ?
- Regardez ces livres. Le sens de la svastika n’a pas d’importance. Beaucoup de civilisations, qui la considèrent comme bénéfique, utilisent les deux rotations. Parfois elles sont mêmes accolées. Seul le souvenir des Nazis lui donne une connotation maléfique. »
David et Lisa observaient les nombreux documents de Paul. Le symbole couvrait des civilisations de la terre entière, jusqu’aux Indiens Navajos.
Mais quelque chose intriguait David :
« C’est étrange il semble que seuls les nazis la représentent dans un losange au lieu d’un carré.
- En effet, chez eux la croix centrale est un x alors que pour toutes les autres c’est un +. »
Que l’on nomme ‘losange’ un carré sous prétexte qu’il était incliné à 45° par rapport à sa représentation habituelle énervait toujours Lisa. Mais un fait plus important lui revint en tête :
« Mais oui ! Voilà pourquoi il y a un biseau. Tu peux nous redonner le plan des aisances Paul ?
- C’est quoi cette histoire de biseau ? » Dit-il en fouillant à nouveau.
« Regarde, un coin d'une des quatre caves n’est pas à angle droit. Il a été biseauté. Il ne peut y avoir qu’une raison à ça : ils ont été bloqués par une roche dure.
- Quel rapport avec notre affaire ?
- Avant un tel chantier il y a forcément eu des sondages pour éviter ça. S’ils ont été bloqués par une roche c’est qu’ils ont changé l’implantation du château.
- Ils auraient tourné le plan d’origine pour faire un X ? Intéressant. Je vais chercher dans mes livres si une svastika inclinée ainsi devient maléfique.
- Moi je vais vérifier l’hypothèse en regardant le sous-sol. »
Lisa se connecta à nouveau sur la couche géologique de Géoportail, David regardait par dessus son épaule. Il reconnu « Paris » de Yves Saint Laurent. Ce nom de ville l’avait toujours étonné concernant un parfum si fleuri. Après un moment d’absence, il revint à l’écran et approuva :
« Tu as raison, Lisa. Si le plan avait été orienté horizontalement par rapport à l’axe nord-sud ils se seraient éloignés des couches vertes. C’est peut-être cette rotation qu’indiquent les deux cercles concentriques de cette page ? »
Paul revint, tenant dans sa main un vieux livre relié de cuir :
« . De mon coté, je vous confirme que si l'on inscrit une svastika dans un losange, elle devient maléfique. Bravo, Lisa ! Ton hypothèse se tient. Peut-on deviner l’implantation originelle du château ?
- Oui, pour simplifier les travaux ils ont dû déplacer le moins de tours possible, en pivotant par rapport à une d’entre elles. Il suffit de chercher quelle tour du donjon doit servir de pivot si l’on veut s’éloigner le plus possible des zones dures.
Ils choisirent la bonne des quatre tours et firent pivoter le plan pour qu’il s’inscrive dans un carré. Comme d'habitude David insista pour se rendre sur place. En traçant un trait partant de la tour pivot et passant par la nouvelle position de la cave biseautée, on aboutissait à un pont. Une vision panoramique à partir de ce point pouvait donner une idée de l'implantation originelle du bâtiment.
Arrivés sur les lieux, ils décidèrent de le traverser en direction du nord jusqu'à apercevoir le château. Un peu plus loin ils traversèrent un petit ruisseau qu'ils choisirent de longer en direction des tours. Ils furent bientôt bloqués par un bouquet d'arbres.
C'est alors que Paul et David remarquèrent trois jolies cavalières qui parcouraient, d'un trot rapide, un chemin venant du château. Lisa, dont l'œil n'avait pas les mêmes priorités, identifia immédiatement l'uniforme de l'escadron de Gendarmerie de Chambord. Elle se glissa rapidement dans le bosquet. Mais pour les garçons, il était déjà trop tard. Ils se dirigèrent vers les cavalières pour les éloigner de Lisa. Ils furent interceptés à la sortie du pré.
Après avoir vaguement écouté des excuses brumeuses quant à leur présence au milieu d'un champ, la première fille leur présenta une photo de Lisa. Paul le regarda et lui rendit avec un sourire :
« Elle est presque aussi charmante que vous. Mais elle, nous n'avons pas eu le plaisir de la rencontrer. »
La gendarme semblant lasse de ce type de compliment se contenta d'un « Merci, messieurs » et d'un salut réglementaire. Une de ses équipières dit trois mots à la radio et toutes trois repartirent en direction du village.
Peu après, les deux hommes contemplaient, attendris, l'élégance avec laquelle Lisa s'extirpait des branchages. Sans la quitter des yeux David demanda :
« On lui dit pour la photo ?
- Ca changerait quoi ?
- Rien.
- Alors inutile d’ajouter à son angoisse… »
Paul était content d’avoir trouvé une bonne raison de retourner à la ferme. Ayant sauté le repas de midi, les autres se laissèrent convaincre rapidement. Lisa adorait cuisiner depuis qu'elle avait lu les livres d'Hervé This. Elle avait retranscrit toutes les recettes de sa mère, et cette dernière ne comprenait toujours pas comment le cahier rempli de calculs de sa fille pouvait donner un baeckoffe aussi bon que le sien.
Pendant que David lui donnait un coup de main, Paul fouillait dans ses livres. Il attendit la fin du repas et son fauteuil préféré pour leur déclarer :
« Ca ne colle pas.
- Quoi donc ?
- Regardez ces livres. Le sens de la svastika n’a pas d’importance. Beaucoup de civilisations, qui la considèrent comme bénéfique, utilisent les deux rotations. Parfois elles sont mêmes accolées. Seul le souvenir des Nazis lui donne une connotation maléfique. »
David et Lisa observaient les nombreux documents de Paul. Le symbole couvrait des civilisations de la terre entière, jusqu’aux Indiens Navajos.
Mais quelque chose intriguait David :
« C’est étrange il semble que seuls les nazis la représentent dans un losange au lieu d’un carré.
- En effet, chez eux la croix centrale est un x alors que pour toutes les autres c’est un +. »
Que l’on nomme ‘losange’ un carré sous prétexte qu’il était incliné à 45° par rapport à sa représentation habituelle énervait toujours Lisa. Mais un fait plus important lui revint en tête :
« Mais oui ! Voilà pourquoi il y a un biseau. Tu peux nous redonner le plan des aisances Paul ?
- C’est quoi cette histoire de biseau ? » Dit-il en fouillant à nouveau.
« Regarde, un coin d'une des quatre caves n’est pas à angle droit. Il a été biseauté. Il ne peut y avoir qu’une raison à ça : ils ont été bloqués par une roche dure.
- Quel rapport avec notre affaire ?
- Avant un tel chantier il y a forcément eu des sondages pour éviter ça. S’ils ont été bloqués par une roche c’est qu’ils ont changé l’implantation du château.
- Ils auraient tourné le plan d’origine pour faire un X ? Intéressant. Je vais chercher dans mes livres si une svastika inclinée ainsi devient maléfique.
- Moi je vais vérifier l’hypothèse en regardant le sous-sol. »
Lisa se connecta à nouveau sur la couche géologique de Géoportail, David regardait par dessus son épaule. Il reconnu « Paris » de Yves Saint Laurent. Ce nom de ville l’avait toujours étonné concernant un parfum si fleuri. Après un moment d’absence, il revint à l’écran et approuva :
« Tu as raison, Lisa. Si le plan avait été orienté horizontalement par rapport à l’axe nord-sud ils se seraient éloignés des couches vertes. C’est peut-être cette rotation qu’indiquent les deux cercles concentriques de cette page ? »
Paul revint, tenant dans sa main un vieux livre relié de cuir :
« . De mon coté, je vous confirme que si l'on inscrit une svastika dans un losange, elle devient maléfique. Bravo, Lisa ! Ton hypothèse se tient. Peut-on deviner l’implantation originelle du château ?
- Oui, pour simplifier les travaux ils ont dû déplacer le moins de tours possible, en pivotant par rapport à une d’entre elles. Il suffit de chercher quelle tour du donjon doit servir de pivot si l’on veut s’éloigner le plus possible des zones dures.
Ils choisirent la bonne des quatre tours et firent pivoter le plan pour qu’il s’inscrive dans un carré. Comme d'habitude David insista pour se rendre sur place. En traçant un trait partant de la tour pivot et passant par la nouvelle position de la cave biseautée, on aboutissait à un pont. Une vision panoramique à partir de ce point pouvait donner une idée de l'implantation originelle du bâtiment.
Arrivés sur les lieux, ils décidèrent de le traverser en direction du nord jusqu'à apercevoir le château. Un peu plus loin ils traversèrent un petit ruisseau qu'ils choisirent de longer en direction des tours. Ils furent bientôt bloqués par un bouquet d'arbres.
C'est alors que Paul et David remarquèrent trois jolies cavalières qui parcouraient, d'un trot rapide, un chemin venant du château. Lisa, dont l'œil n'avait pas les mêmes priorités, identifia immédiatement l'uniforme de l'escadron de Gendarmerie de Chambord. Elle se glissa rapidement dans le bosquet. Mais pour les garçons, il était déjà trop tard. Ils se dirigèrent vers les cavalières pour les éloigner de Lisa. Ils furent interceptés à la sortie du pré.
Après avoir vaguement écouté des excuses brumeuses quant à leur présence au milieu d'un champ, la première fille leur présenta une photo de Lisa. Paul le regarda et lui rendit avec un sourire :
« Elle est presque aussi charmante que vous. Mais elle, nous n'avons pas eu le plaisir de la rencontrer. »
La gendarme semblant lasse de ce type de compliment se contenta d'un « Merci, messieurs » et d'un salut réglementaire. Une de ses équipières dit trois mots à la radio et toutes trois repartirent en direction du village.
Peu après, les deux hommes contemplaient, attendris, l'élégance avec laquelle Lisa s'extirpait des branchages. Sans la quitter des yeux David demanda :
« On lui dit pour la photo ?
- Ca changerait quoi ?
- Rien.
- Alors inutile d’ajouter à son angoisse… »
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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meloe
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
j'suis fan! J'ai hâte de lire la suite. Et comme l'a dit Castafiore on apprend plein de choses intéressantes.
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Merci beaucoup pour vos commentaire encourageants
pour ceux qui n'ont pas vu comment Lisa étudie la géologie de l'endroit (Chapitres : Sinu Regio et Les Aisances de Chambord)
allez sur géoportail :
http://www.geoportail.fr/visu2D.do?ter=metropole
Dans le menu à gauche trouver le repertoire géologie et cochez la case
enlevez la partie photographie aérienne.
choisissez l'échelle 1/32000
Bob
pour ceux qui n'ont pas vu comment Lisa étudie la géologie de l'endroit (Chapitres : Sinu Regio et Les Aisances de Chambord)
allez sur géoportail :
http://www.geoportail.fr/visu2D.do?ter=metropole
Dans le menu à gauche trouver le repertoire géologie et cochez la case
enlevez la partie photographie aérienne.
choisissez l'échelle 1/32000
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A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
CHAPITRE 7) Vapeurs de Saint-Laurent (Première partie)
Lisa s'était levée tôt pour travailler au laboratoire.
Les deux hommes se retrouvèrent seuls et firent trainer le petit déjeuner.
David avait mal dormi, toute la nuit, il avait essayé d’assembler toutes les brides d’informations qu’il possédait.
« D'accord vous m'avez convaincus. Entre 1519 et 1525 les Gamlichs ont certainement essayé d’empoisonner l’humanité.
- Oui jusqu’à ce que da Vinci et Melzi leurs fassent obstacle.
- Je comprends bien mais qu'est-ce qui vous fait croire qu'ils vont recommencer ? Quel rapport avec la centrale ?
Paul poussa un bol et sa casserole d'œufs brouillés puis déploya un plan.
Paul : Voici le plan actuel de la centrale.
- Oui, je reconnais les lieux.
- Voici maintenant le projet avec une troisième tour de refroidissement.
- Sainte Mère de Dieu ! Je vois où tu veux en venir. Les tours et les routes dessinent un symbole. Mais ce n'est pas une staviska, par contre.
- On voit que tu es Breton. C'est en effet un tryskell, mais la sainte vierge n’a rien à voir là dedans, c’est un symbole celte. Pour ce signe le sens de rotation a de l'importance : un sens bénéfique, un maléfique.
- Et celui-ci est dans le sens maléfique ?
- Tout juste. Et nous avons d'autres indices qui confirment tous que sous le nom de Paggi, les Galmichs montent un nouveau projet à Saint-Laurent des Eaux.
- Donc pour en savoir plus il faudrait s'infiltrer dans la centrale. Tu as une idée des systèmes de sécurité qui entourent une usine nucléaire ?
Je te rappelle que le plan vigipirate est au rouge en ce moment.
- C'est bien notre problème. Et depuis que Lisa s'est fait virer, nous avons perdu notre dernier atout. »
Une porte claqua.
« J'ai réussi à recréer le poison ! »
C’était Lisa, elle tenait dans une main une souris morte et dans l'autre une fiole contenant un liquide verdâtre.
Elle ajouta avec une légère grimace :
« Par contre, il y a un problème… »
Mais les garçons ne l'écoutaient pas, leurs yeux effrayés restaient fixés sur la fiole.
« Bon, j'ai compris, je vais la remettre dans le labo avec une grosse étiquette rouge. »
De retour, Lisa expliqua que ce poison mortel le restait pour les femmes même dilué dans une grande quantité d'eau.
Elle avait pu faire l’essai, sans risque pour l’environnement, en utilisant le grand réservoir qui surplombait la grange.
Par contre son poison ne pouvait se développer à la manière d'un virus car il était constitué de plantes. Il fallait une partie animale pour avoir cette capacité autonome de reproduction.
Le trio feuilleta à nouveau le manuscrit, sans trouver d'autres animaux que ceux des signes astrologiques.
Soudain Lisa s'écria : « Des micrasters ! »
Elle se connecta à Internet et afficha cette image :
« Regardez, ceci est le fossile d'un micraster on en trouve dans toutes les mers. »
David feuilleta à nouveau le manuscrit, le dessin de cet animal était partout. Y compris dans la bouche de la Salamandre et en début de chaque incantation.
Mais quelque chose le dérangeait.
« Ca ne colle pas, les micrasters Se trouvent dans l'eau de mer, et Chambord n'aurait été en contact qu'avec l'eau de la Loire.
- Oui mais il est construit en pierres de Tuffeau. Le tuffeau est le résultat de la compression d'organismes marins, le micraster est un des trois fossiles qui le composent.
http://www.tuffeau.com/pages/geo.html
- Je comprends Lisa, mais, ces animaux sont morts. Comment peuvent-ils influencer une reproduction ? »
Lisa et Paul lui lancèrent un regard réprobateur.
« Ok ok, excusez-moi d’avoir raisonné ‘moderne’.
Mais alors, si ce que tu dis est juste, le diffuseur ne peut être dans la centrale ! »
Lisa prit un temps pour comprendre d’où il tirait cette déduction.
« Mais oui, tu as raison, on ne va pas construire une tour de refroidissement en pierre de tuffeau !
- Il faut donc trouver un château en tuffeau dont les eaux baignent celles de la centrale. »
Sur la carte ils trouvèrent rapidement un château proche de la centrale. Il possédait des douves semblables à celle de Chambord que l’on pouvait facilement relier à la Loire par sa rive droite.
David proposa sa conclusion habituelle : « Il faut aller voir ça. »
Lisa s'était levée tôt pour travailler au laboratoire.
Les deux hommes se retrouvèrent seuls et firent trainer le petit déjeuner.
David avait mal dormi, toute la nuit, il avait essayé d’assembler toutes les brides d’informations qu’il possédait.
« D'accord vous m'avez convaincus. Entre 1519 et 1525 les Gamlichs ont certainement essayé d’empoisonner l’humanité.
- Oui jusqu’à ce que da Vinci et Melzi leurs fassent obstacle.
- Je comprends bien mais qu'est-ce qui vous fait croire qu'ils vont recommencer ? Quel rapport avec la centrale ?
Paul poussa un bol et sa casserole d'œufs brouillés puis déploya un plan.
Paul : Voici le plan actuel de la centrale.
- Oui, je reconnais les lieux.
- Voici maintenant le projet avec une troisième tour de refroidissement.
- Sainte Mère de Dieu ! Je vois où tu veux en venir. Les tours et les routes dessinent un symbole. Mais ce n'est pas une staviska, par contre.
- On voit que tu es Breton. C'est en effet un tryskell, mais la sainte vierge n’a rien à voir là dedans, c’est un symbole celte. Pour ce signe le sens de rotation a de l'importance : un sens bénéfique, un maléfique.
- Et celui-ci est dans le sens maléfique ?
- Tout juste. Et nous avons d'autres indices qui confirment tous que sous le nom de Paggi, les Galmichs montent un nouveau projet à Saint-Laurent des Eaux.
- Donc pour en savoir plus il faudrait s'infiltrer dans la centrale. Tu as une idée des systèmes de sécurité qui entourent une usine nucléaire ?
Je te rappelle que le plan vigipirate est au rouge en ce moment.
- C'est bien notre problème. Et depuis que Lisa s'est fait virer, nous avons perdu notre dernier atout. »
Une porte claqua.
« J'ai réussi à recréer le poison ! »
C’était Lisa, elle tenait dans une main une souris morte et dans l'autre une fiole contenant un liquide verdâtre.
Elle ajouta avec une légère grimace :
« Par contre, il y a un problème… »
Mais les garçons ne l'écoutaient pas, leurs yeux effrayés restaient fixés sur la fiole.
« Bon, j'ai compris, je vais la remettre dans le labo avec une grosse étiquette rouge. »
De retour, Lisa expliqua que ce poison mortel le restait pour les femmes même dilué dans une grande quantité d'eau.
Elle avait pu faire l’essai, sans risque pour l’environnement, en utilisant le grand réservoir qui surplombait la grange.
Par contre son poison ne pouvait se développer à la manière d'un virus car il était constitué de plantes. Il fallait une partie animale pour avoir cette capacité autonome de reproduction.
Le trio feuilleta à nouveau le manuscrit, sans trouver d'autres animaux que ceux des signes astrologiques.
Soudain Lisa s'écria : « Des micrasters ! »
Elle se connecta à Internet et afficha cette image :
« Regardez, ceci est le fossile d'un micraster on en trouve dans toutes les mers. »
David feuilleta à nouveau le manuscrit, le dessin de cet animal était partout. Y compris dans la bouche de la Salamandre et en début de chaque incantation.
Mais quelque chose le dérangeait.
« Ca ne colle pas, les micrasters Se trouvent dans l'eau de mer, et Chambord n'aurait été en contact qu'avec l'eau de la Loire.
- Oui mais il est construit en pierres de Tuffeau. Le tuffeau est le résultat de la compression d'organismes marins, le micraster est un des trois fossiles qui le composent.
http://www.tuffeau.com/pages/geo.html
- Je comprends Lisa, mais, ces animaux sont morts. Comment peuvent-ils influencer une reproduction ? »
Lisa et Paul lui lancèrent un regard réprobateur.
« Ok ok, excusez-moi d’avoir raisonné ‘moderne’.
Mais alors, si ce que tu dis est juste, le diffuseur ne peut être dans la centrale ! »
Lisa prit un temps pour comprendre d’où il tirait cette déduction.
« Mais oui, tu as raison, on ne va pas construire une tour de refroidissement en pierre de tuffeau !
- Il faut donc trouver un château en tuffeau dont les eaux baignent celles de la centrale. »
Sur la carte ils trouvèrent rapidement un château proche de la centrale. Il possédait des douves semblables à celle de Chambord que l’on pouvait facilement relier à la Loire par sa rive droite.
David proposa sa conclusion habituelle : « Il faut aller voir ça. »
Dernière modification par bob d artois le ven. 30 juil. 2010 21:34, modifié 1 fois.
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Toujours passionnant, j'ai adoré la forme du triskel des trois tours. Et le titre !!! 
La marquise demanda sa voiture et se mit au lit.
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
demain, seconde partie de ce long chapître
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
CHAPITRE 7) Vapeurs de Saint-Laurent (seconde partie.)
L’équipe partit de jour, s’attendant à observer un château de la Loire depuis l’extérieur comme le font les touristes.
Ils déchantèrent vite. Bloqués par la grille d’entrée ils essayèrent de contourner l’édifice pour voir le parc et les douves mais un haut mur de pierre leur cachait toute vue.
Partout des pancartes précisaient l’interdiction d’entrer.
Ils pensèrent trouver une petite ruelle en contournant par la droite de l’entrée mais se heurtèrent à un court d’eau fétide. A cet endroit, les habituelles pancartes « propriété privée » étaient complétées par « pêche interdite ».
« Là ils poussent un peu ! » S’énerva Lisa. « Ca fait une heure que nous tournons et nous n’avons vu qu’une façade à travers une grille ! Je n’ai jamais vu de gens si jaloux de leur intimité. »
Les deux hommes semblèrent moins surpris.
« Ceci signifie peut-être qu’ils ont quelques activités à cacher.
- Oui, ça pourrait confirmer nos soupçons.
Nous pourrions rejoindre la Loire, nous verrons peut-être quelque chose en montant sur la levée. »
Mais arrivés sur place ils se trouvèrent face à une forêt leur cachant toute vue sur la propriété. Toutes les entrées de la forêt étaient barrées de chaînes et de panneaux « Entrée interdite, chasse en cours »
David proposa de traverser la forêt :
« Depuis l’autre lisière nous pourrons voir le château de loin.
- Et les panneaux de chasse ? » S’inquiéta Lisa.
- Ils te donneront une nouvelle excuse pour jouer les manifestants écolos.
Lisa haussa les épaules avec une moue boudeuse alors que les deux hommes s’engagèaient dans la forêt.
Soudain Paul arrêta David. Il lui montra au bout du chemin deux chasseurs et leur chiens.
Un chien aboya faisant remarquer leurs présences aux deux hommes.
Paul préparait une liste d’excuses quand l’un des chasseurs épaula dans leur direction.
L’autre lui baissa le canon d’un geste vif et hurla
« Vous êtes sur une propriété privée ! Dégagez ! »
C’est alors que Lisa apparut pour rejoindre le groupe. Dès qu’ils la virent les hommes lâchèrent leurs chiens. Trois molosses se ruèrent sur les intrus à une vitesse effrayante.
Paul sauta dans un arbre et grimpa le plus haut possible. David enroula son blouson sur sa manche pour recevoir la gueule de son agresseur. Ployant sous le poids de la bête, il sortit son petit couteau de pêche et tenta d’en larder l’animal.
Lisa, plus éloignée eut le temps de fuir. Talonnée par la bête elle réussit à gagner le fleuve où elle plongeât.
A ce moment on entendit quelqu’un siffler et les chiens s’échappèrent aussi vite qu’ils étaient venus. Les faux chasseurs avaient disparu.
Paul rejoignit David :
« Ca va ton bras ?
- Ca ira. Et Lisa ? »
- Je l’ai vue sauter dans le fleuve. Va la rejoindre je vais lui chercher des vêtements secs à la maison. »
Toujours étonné par la froideur de Paul, David inquiet, couru vers la Loire. Lisa n’avait jamais apprécié les rudiments de formation militaire qu’on lui avait imposé à Polytechnique mais elle avait adoré les séances de sport. Son niveau de natation lui permit de lutter contre le courant et de rejoindre la berge sans difficultés. Elle remontait la rive folle de rage quand David arriva.
« Les salauds ! Regarde j’ai déchiré le bas de ma robe en remontant. »
Mais David ne répondit rien il la regardait fixement l’air captivé, la bouche ouverte.
« Qu’y-a-il ? Qu’est-ce que j’ai ? » Dit-elle en se regardant.
Soudain elle poussa un cri.
Sa tenue blanche mouillée était devenue transparente et la précaution qu’elle avait prise en portant des sous-vêtements blancs s'était retournée contre elle. Elle essaya tant bien que mal de cacher ce qu’elle pouvait, regardant David qui, souriant, avait repris ses esprit.
Il s’approcha d’elle doucement, profitant du spectacle. Lisa se prit à apprécier beaucoup cette situation troublante. Lorsqu’il fut tout près elle se laissa embrasser… et entendit la voix de Paul :
« Tu as de la chance Lisa. Tu avais laissé ta valise de prélèvements dans le coffre de la voiture. Il y avait une blouse de labo avec. »
Lisa couru dans un fourré alors que David se demanda s’il n’allait pas se mettre à haïr Paul.
Paul comprit tout de suite ce qui se passait et fut surpris de bien le prendre. Il aimait Lisa mais n’avait jamais eu l’intention de la fréquenter. Il appréciait beaucoup David et le fait qu’elle fut attirée par un homme, qui lui ressemble un peu, lui permettait d’imaginer qu’en d’autres circonstances…
« Vous batifolerez une autre fois, il faut partir d’ici. David a blessé un chien, ils vont certainement appeler la police. »
Lisa se débarrassa de ses vêtements mouillés. Elle était pressée de rentrer prendre une douche mais, en boutonnant sa blouse elle eut une idée.
« Ne rentrons pas tout de suite ! »
Paul répliqua d’un ton paternel :
« Lisa, tu es trempée et nous somme face à une forteresse gardée. Que pouvons-nous faire de plus ?
- La dilution d'un produit dans l'eau est une chose délicate à maitriser. Ils ont certainement fait des essais à dose minimale.
David compris ce qu’elle avait en tête :
« Tu penses qu'il y a eu des infiltrations dans la nappe phréatique ?
- C'est possible, et facile à vérifier puisque j'ai ma valise de prélèvement.
Paul déploya sa carte :
« Un lavoir est indiqué dans le village accolé au château. Il doit posséder une fontaine. »
Ils le trouvèrent au fond d'une petite ruelle. Lisa fit ses prélèvements consciencieusement sous le regard passionné de David pendant que Paul attendait dans la voiture, prêt à partir.
Soudain Paul déboucha dans la ruelle.
« Ne faites pas un bruit, la police patrouille dans le village. »
Essayant de n'être pas remarqués par les voisins, ils attendirent sur place jusqu’à la nuit. Voyant que Lisa grelottait, les deux garçons se collèrent à elle pour lui tenir chaud. Elle trouva cette situation très comique, ils étaient tout trois assis par terre chuchotant comme s'ils jouaient à cache-cache. Elle sentit monter en elle une irrésistible envie de rire qu'elle réussit à contenir en pouffant dans ses mains. Mais quand elle entendit les deux autres lui lancer des chhhhttt pressants, elle n'y tint plus et partit dans un fou-rire qu'elle n'arriva plus à maitriser. David qui n'avait jamais vu Lisa ainsi, contemplait la scène avec étonnement. Mais à la voir se tordre de rire avec Paul qui essayait de la bâillonner de sa main, il craqua à son tour.
Son rire sonore résonna dans l'espace clos.
Paul était désespéré, chaque fois que l'un s'arrêterait, l'autre repartait de plus belle. A ses réprimandes ils répondaient par des yeux de cockers et des gestes d'impuissance. Paul commença par sourire puis éclata à son tour.
Les chiens alentours vinrent très vite se joindre au concert.
Il ne fallut alors pas longtemps avant qu’un villageois irritable leur ordonne d'aller jouer ailleurs. Heureusement la patrouille était rentrée depuis longtemps.
La pression accumulé avait trouvé le moyen de s'évacuer. Une forte amitié commençait à unir les trois complices.
L’équipe partit de jour, s’attendant à observer un château de la Loire depuis l’extérieur comme le font les touristes.
Ils déchantèrent vite. Bloqués par la grille d’entrée ils essayèrent de contourner l’édifice pour voir le parc et les douves mais un haut mur de pierre leur cachait toute vue.
Partout des pancartes précisaient l’interdiction d’entrer.
Ils pensèrent trouver une petite ruelle en contournant par la droite de l’entrée mais se heurtèrent à un court d’eau fétide. A cet endroit, les habituelles pancartes « propriété privée » étaient complétées par « pêche interdite ».
« Là ils poussent un peu ! » S’énerva Lisa. « Ca fait une heure que nous tournons et nous n’avons vu qu’une façade à travers une grille ! Je n’ai jamais vu de gens si jaloux de leur intimité. »
Les deux hommes semblèrent moins surpris.
« Ceci signifie peut-être qu’ils ont quelques activités à cacher.
- Oui, ça pourrait confirmer nos soupçons.
Nous pourrions rejoindre la Loire, nous verrons peut-être quelque chose en montant sur la levée. »
Mais arrivés sur place ils se trouvèrent face à une forêt leur cachant toute vue sur la propriété. Toutes les entrées de la forêt étaient barrées de chaînes et de panneaux « Entrée interdite, chasse en cours »
David proposa de traverser la forêt :
« Depuis l’autre lisière nous pourrons voir le château de loin.
- Et les panneaux de chasse ? » S’inquiéta Lisa.
- Ils te donneront une nouvelle excuse pour jouer les manifestants écolos.
Lisa haussa les épaules avec une moue boudeuse alors que les deux hommes s’engagèaient dans la forêt.
Soudain Paul arrêta David. Il lui montra au bout du chemin deux chasseurs et leur chiens.
Un chien aboya faisant remarquer leurs présences aux deux hommes.
Paul préparait une liste d’excuses quand l’un des chasseurs épaula dans leur direction.
L’autre lui baissa le canon d’un geste vif et hurla
« Vous êtes sur une propriété privée ! Dégagez ! »
C’est alors que Lisa apparut pour rejoindre le groupe. Dès qu’ils la virent les hommes lâchèrent leurs chiens. Trois molosses se ruèrent sur les intrus à une vitesse effrayante.
Paul sauta dans un arbre et grimpa le plus haut possible. David enroula son blouson sur sa manche pour recevoir la gueule de son agresseur. Ployant sous le poids de la bête, il sortit son petit couteau de pêche et tenta d’en larder l’animal.
Lisa, plus éloignée eut le temps de fuir. Talonnée par la bête elle réussit à gagner le fleuve où elle plongeât.
A ce moment on entendit quelqu’un siffler et les chiens s’échappèrent aussi vite qu’ils étaient venus. Les faux chasseurs avaient disparu.
Paul rejoignit David :
« Ca va ton bras ?
- Ca ira. Et Lisa ? »
- Je l’ai vue sauter dans le fleuve. Va la rejoindre je vais lui chercher des vêtements secs à la maison. »
Toujours étonné par la froideur de Paul, David inquiet, couru vers la Loire. Lisa n’avait jamais apprécié les rudiments de formation militaire qu’on lui avait imposé à Polytechnique mais elle avait adoré les séances de sport. Son niveau de natation lui permit de lutter contre le courant et de rejoindre la berge sans difficultés. Elle remontait la rive folle de rage quand David arriva.
« Les salauds ! Regarde j’ai déchiré le bas de ma robe en remontant. »
Mais David ne répondit rien il la regardait fixement l’air captivé, la bouche ouverte.
« Qu’y-a-il ? Qu’est-ce que j’ai ? » Dit-elle en se regardant.
Soudain elle poussa un cri.
Sa tenue blanche mouillée était devenue transparente et la précaution qu’elle avait prise en portant des sous-vêtements blancs s'était retournée contre elle. Elle essaya tant bien que mal de cacher ce qu’elle pouvait, regardant David qui, souriant, avait repris ses esprit.
Il s’approcha d’elle doucement, profitant du spectacle. Lisa se prit à apprécier beaucoup cette situation troublante. Lorsqu’il fut tout près elle se laissa embrasser… et entendit la voix de Paul :
« Tu as de la chance Lisa. Tu avais laissé ta valise de prélèvements dans le coffre de la voiture. Il y avait une blouse de labo avec. »
Lisa couru dans un fourré alors que David se demanda s’il n’allait pas se mettre à haïr Paul.
Paul comprit tout de suite ce qui se passait et fut surpris de bien le prendre. Il aimait Lisa mais n’avait jamais eu l’intention de la fréquenter. Il appréciait beaucoup David et le fait qu’elle fut attirée par un homme, qui lui ressemble un peu, lui permettait d’imaginer qu’en d’autres circonstances…
« Vous batifolerez une autre fois, il faut partir d’ici. David a blessé un chien, ils vont certainement appeler la police. »
Lisa se débarrassa de ses vêtements mouillés. Elle était pressée de rentrer prendre une douche mais, en boutonnant sa blouse elle eut une idée.
« Ne rentrons pas tout de suite ! »
Paul répliqua d’un ton paternel :
« Lisa, tu es trempée et nous somme face à une forteresse gardée. Que pouvons-nous faire de plus ?
- La dilution d'un produit dans l'eau est une chose délicate à maitriser. Ils ont certainement fait des essais à dose minimale.
David compris ce qu’elle avait en tête :
« Tu penses qu'il y a eu des infiltrations dans la nappe phréatique ?
- C'est possible, et facile à vérifier puisque j'ai ma valise de prélèvement.
Paul déploya sa carte :
« Un lavoir est indiqué dans le village accolé au château. Il doit posséder une fontaine. »
Ils le trouvèrent au fond d'une petite ruelle. Lisa fit ses prélèvements consciencieusement sous le regard passionné de David pendant que Paul attendait dans la voiture, prêt à partir.
Soudain Paul déboucha dans la ruelle.
« Ne faites pas un bruit, la police patrouille dans le village. »
Essayant de n'être pas remarqués par les voisins, ils attendirent sur place jusqu’à la nuit. Voyant que Lisa grelottait, les deux garçons se collèrent à elle pour lui tenir chaud. Elle trouva cette situation très comique, ils étaient tout trois assis par terre chuchotant comme s'ils jouaient à cache-cache. Elle sentit monter en elle une irrésistible envie de rire qu'elle réussit à contenir en pouffant dans ses mains. Mais quand elle entendit les deux autres lui lancer des chhhhttt pressants, elle n'y tint plus et partit dans un fou-rire qu'elle n'arriva plus à maitriser. David qui n'avait jamais vu Lisa ainsi, contemplait la scène avec étonnement. Mais à la voir se tordre de rire avec Paul qui essayait de la bâillonner de sa main, il craqua à son tour.
Son rire sonore résonna dans l'espace clos.
Paul était désespéré, chaque fois que l'un s'arrêterait, l'autre repartait de plus belle. A ses réprimandes ils répondaient par des yeux de cockers et des gestes d'impuissance. Paul commença par sourire puis éclata à son tour.
Les chiens alentours vinrent très vite se joindre au concert.
Il ne fallut alors pas longtemps avant qu’un villageois irritable leur ordonne d'aller jouer ailleurs. Heureusement la patrouille était rentrée depuis longtemps.
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Moment de pause et romance qui touchent mon coeur sensible et reposent mes neurones mis à mal par les énigmes qui précédaient Détente en bord de Loire sous les effluves de Saint-Laurent On est bien
La marquise demanda sa voiture et se mit au lit.
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Oui, chère Diva, on est très bien au bord de la Loire! (on est très bien aussi dessus... 
)
(on est très bien aussi dessus... )
Grande Cistastrologue
...........venez voir les sacs de noeuds................
....................Dame Tioo tout court..., ~~~><(((°>~~~, Marco 1
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
CHAPITRE 8) Le facteur Argüelles
De retour à la longère, David prépara un bon feu de cheminée pendant que Paul se renseignait sur les propriétaires du château. Ils se retrouvèrent devant un potage bien chaud. Lisa omit de leur dire d’où venaient les herbes qui lui donnait un goût si raffiné.
Paul se tamponna les lèvres avec sa serviette et prit la parole :
« Le manoir appartient bien aux Paggi. Ils ont dû reconnaître Lisa, ce qui expliquerait leur réaction.
- Qu’allons-nous faire maintenant ? Il est impossible d’infiltrer leur sanctuaire et je ne peux plus retarder la construction de l’aéroréfrigérant depuis la rupture de mon contrat. »
David voyait poindre une solution qui lui déplaisait :
« Ne comptez pas sur moi pour les accuser de vouloir empoisonner le monde. Je ne veux pas passer pour illuminé.
- Evidemment » Dit Paul en levant les yeux. « Il ne nous reste donc qu’une solution. Suivez-moi. »
Il se dirigea vers la grange et grimpa à l’échelle qui menait au grenier. David fit un signe courtois invitant Lisa à monter avant lui. Lisa, qui n’avait pas pris le temps de se changer, rougit. Elle lui répondit avec un petit sourire :
« Non, non, David. C’est toi qui montes le premier. »
David comprit ce qu’il venait de rater et sourit à son tour. Ils se retrouvèrent devant une vieille cantine poussiéreuse que Paul ouvrit d’un coup de pied. Enveloppées de toiles graissées, des armes de guerre d’un autre âge côtoyaient des grenades allemandes et des munitions en vrac.
« Non Paul ! C’est fini tout ça. Je ne veux plus de morts, je préfère échouer, objecta Lisa.
- Je suis d’accord avec elle, Paul. Retournons à la bibliothèque, reprenons tout depuis le début, nous trouverons sûrement une solution. »
L’idée de retrouver son fauteuil et son cognac aida Paul à plier. Après que Lisa ait insisté pour descendre la première, elle alla prendre une douche pendant que les hommes relisaient le manuscrit. Au milieu de leur étude, ils furent brusquement interrompus :
« Enlève ta chemise, David. ! »
Lisa s’était changée et avait dévalisé l’armoire à pharmacie. Elle procura les premiers soins au bras de David qui avait pris de mauvaises couleurs. En contemplant le torse musclé de son patient elle se demanda une nouvelle fois si elle préférait les hommes poilus ou non. Ressentant le bien-être de tout homme dont une femme prend soin, David fit à nouveau fonctionner son bon sens.
« Dis-moi Paul, ce poison est censé tuer les femmes uniquement ?
- En effet, il est conçu pour cela.
- Alors comment a-t-il pu tuer Magellan et ses hommes ?
- Tu réagis encore en « moderne ». Rappelle toi les quatre conditions indispensables à l’efficacité du poison. Quelle que soit sa composition, l’effet du poison ne se restreindra à une cible précise que s’il est inoculé à une date favorable.
- Tu veux dire qu'ils ont profité d'un effet...
- …collatéral, intervint Lisa.
- En quelque sorte, si on veut utiliser un terme à la mode » confirma Paul avec une grimace.
David reprit :
« Et vous avez calculé la date donnée dans le manuscrit ?
- Eh bien, pour tout dire…
- Non, ne dis rien Paul, je vais lui montrer. Viens avec moi, David. »
Après vingt-cinq minutes de route, Lisa se gara au pied d’un élégant château d’eau au toit de tuiles rouges. Ils prirent un chemin de l’autre côté de la route qui les amena vers un petit observatoire astronomique.
« Je l’ai fait construire après la mort de mon mari, ça m’a aidé d’observer les étoiles. »
A l’intérieur, le faible espace était encombré de calculateurs et de documentation techniques. Elle alluma un ordinateur qui afficha des courbes rondes et graduées.
- Je croyais voir une date ? » S’étonna David.
- Ce n’est pas si simple, les données du manuscrit donnent des conjonctions d’influences. En les compilant on obtient cette courbe. Le moment le plus favorable est celui où la courbe atteint un maximum.
- Donc la prochaine date serait le 1er mars 2052 ?
- Pour moi, oui. Mais Paul, avec son interprétation ésotérique, ne trouve pas la même courbe que moi.
- Vous avez essayé d’additionner vos deux courbes ?
- J’y ai pensé mais ce rétrograde de Paul a tout établi sur papier, c’est un travail monstre de tout entrer dans l’ordinateur.
- Je vais t’aider. »
David s’installa devant le clavier et commença à saisir ce que Lisa lui dictait. Sa voix était douce et agréable malgré l'austérité des données énoncées. Elle lui faisait penser à la fille de France Inter qui annonçait la météo marine. Il avait toujours admiré cette voix qui arrivait à transformer une suite de mesures et de chiffres en rêves de voyages et d’évasion.
Il était une heure du matin quand une courbe harmonieuse pointa, tels des doigts, deux maximums très nettement détachés. Le premier se situait vers l’an 1525 mais le second était bien plus contemporain.
« 21 décembre 2012 ! Dans trois ans ! Il faut que nous en parlions à Paul. » S’exclama David, regardant déjà la sortie.
D’un geste d’une grande douceur, Lisa posa sa main sur sa joue pour ramener son visage vers elle.
« Rien ne presse David, nous avons trois ans devant nous. Viens, montons. Je vais te montrer les étoiles du manuscrit. »
Cette fois-ci, elle monta à l'échelle la première.
La partie haute comprenait une coupole dans laquelle une fenêtre s’ouvrait pour révéler le ciel à un télescope. L’espace étant restreint, un matelas était installé au sol pour permettre à l’observateur de se placer sous l’oculaire. Ils s’allongèrent côte à côte et rapprochèrent leurs visages pour pouvoir observer, l’un après l’autre, les visées de Lisa. A la dixième constellation, David poussa l’appareil vers le haut.
Une heure plus tard le télescope avait perdu 90% de son efficacité. La lumière ne parvenait plus à traverser, sans altération, la couche de buée qui couvrait ses optiques.
David se réveilla en sursaut vers six heures du matin. Lisa n’était plus à côté de lui.
Il la retrouva dehors, assise par terre. Elle semblait contempler le château d’eau dont le toit pointu commençait à se détacher sous les premières lueurs du jour. Il s’assit à ses côtés et constata qu’elle était en larmes.
« C’est de là qu’il est tombé ?
- Non, c’est de l’autre, celui qui est près de Saint-Dyé. Ils sont identiques.
- Tu regrettes que nous ayons fait ça ici ?
- Non, rassures-toi, il est enterré loin d’ici. J’ai simplement l’impression de lui avoir dit adieu une seconde fois.
- Tu sais, trois ans de deuil, ça devrait être suffisant. »
Elle posa sa tête sur son épaule. Ils allaient s’embrasser quand des scintillements bleutés attirèrent leurs regards.
« La police ! Je suis sûr qu’ils viennent ici. Viens Lisa, il ne faut pas rester ici. »
Ils eurent juste le temps de se cacher dans un bouquet d’arbres quand deux véhicules se garèrent bruyamment autour de l’observatoire. Ils entendirent des bruits de meubles renversés et virent les gendarmes emporter des unités centrales et des caisses de documents. Ils repartirent alors comme ils étaient venus, la sirène en plus.
Dès qu’ils furent hors de vue, Lisa et David firent un long détour pour rejoindre la voiture.
De retour à la longère, David prépara un bon feu de cheminée pendant que Paul se renseignait sur les propriétaires du château. Ils se retrouvèrent devant un potage bien chaud. Lisa omit de leur dire d’où venaient les herbes qui lui donnait un goût si raffiné.
Paul se tamponna les lèvres avec sa serviette et prit la parole :
« Le manoir appartient bien aux Paggi. Ils ont dû reconnaître Lisa, ce qui expliquerait leur réaction.
- Qu’allons-nous faire maintenant ? Il est impossible d’infiltrer leur sanctuaire et je ne peux plus retarder la construction de l’aéroréfrigérant depuis la rupture de mon contrat. »
David voyait poindre une solution qui lui déplaisait :
« Ne comptez pas sur moi pour les accuser de vouloir empoisonner le monde. Je ne veux pas passer pour illuminé.
- Evidemment » Dit Paul en levant les yeux. « Il ne nous reste donc qu’une solution. Suivez-moi. »
Il se dirigea vers la grange et grimpa à l’échelle qui menait au grenier. David fit un signe courtois invitant Lisa à monter avant lui. Lisa, qui n’avait pas pris le temps de se changer, rougit. Elle lui répondit avec un petit sourire :
« Non, non, David. C’est toi qui montes le premier. »
David comprit ce qu’il venait de rater et sourit à son tour. Ils se retrouvèrent devant une vieille cantine poussiéreuse que Paul ouvrit d’un coup de pied. Enveloppées de toiles graissées, des armes de guerre d’un autre âge côtoyaient des grenades allemandes et des munitions en vrac.
« Non Paul ! C’est fini tout ça. Je ne veux plus de morts, je préfère échouer, objecta Lisa.
- Je suis d’accord avec elle, Paul. Retournons à la bibliothèque, reprenons tout depuis le début, nous trouverons sûrement une solution. »
L’idée de retrouver son fauteuil et son cognac aida Paul à plier. Après que Lisa ait insisté pour descendre la première, elle alla prendre une douche pendant que les hommes relisaient le manuscrit. Au milieu de leur étude, ils furent brusquement interrompus :
« Enlève ta chemise, David. ! »
Lisa s’était changée et avait dévalisé l’armoire à pharmacie. Elle procura les premiers soins au bras de David qui avait pris de mauvaises couleurs. En contemplant le torse musclé de son patient elle se demanda une nouvelle fois si elle préférait les hommes poilus ou non. Ressentant le bien-être de tout homme dont une femme prend soin, David fit à nouveau fonctionner son bon sens.
« Dis-moi Paul, ce poison est censé tuer les femmes uniquement ?
- En effet, il est conçu pour cela.
- Alors comment a-t-il pu tuer Magellan et ses hommes ?
- Tu réagis encore en « moderne ». Rappelle toi les quatre conditions indispensables à l’efficacité du poison. Quelle que soit sa composition, l’effet du poison ne se restreindra à une cible précise que s’il est inoculé à une date favorable.
- Tu veux dire qu'ils ont profité d'un effet...
- …collatéral, intervint Lisa.
- En quelque sorte, si on veut utiliser un terme à la mode » confirma Paul avec une grimace.
David reprit :
« Et vous avez calculé la date donnée dans le manuscrit ?
- Eh bien, pour tout dire…
- Non, ne dis rien Paul, je vais lui montrer. Viens avec moi, David. »
Après vingt-cinq minutes de route, Lisa se gara au pied d’un élégant château d’eau au toit de tuiles rouges. Ils prirent un chemin de l’autre côté de la route qui les amena vers un petit observatoire astronomique.
« Je l’ai fait construire après la mort de mon mari, ça m’a aidé d’observer les étoiles. »
A l’intérieur, le faible espace était encombré de calculateurs et de documentation techniques. Elle alluma un ordinateur qui afficha des courbes rondes et graduées.
- Je croyais voir une date ? » S’étonna David.
- Ce n’est pas si simple, les données du manuscrit donnent des conjonctions d’influences. En les compilant on obtient cette courbe. Le moment le plus favorable est celui où la courbe atteint un maximum.
- Donc la prochaine date serait le 1er mars 2052 ?
- Pour moi, oui. Mais Paul, avec son interprétation ésotérique, ne trouve pas la même courbe que moi.
- Vous avez essayé d’additionner vos deux courbes ?
- J’y ai pensé mais ce rétrograde de Paul a tout établi sur papier, c’est un travail monstre de tout entrer dans l’ordinateur.
- Je vais t’aider. »
David s’installa devant le clavier et commença à saisir ce que Lisa lui dictait. Sa voix était douce et agréable malgré l'austérité des données énoncées. Elle lui faisait penser à la fille de France Inter qui annonçait la météo marine. Il avait toujours admiré cette voix qui arrivait à transformer une suite de mesures et de chiffres en rêves de voyages et d’évasion.
Il était une heure du matin quand une courbe harmonieuse pointa, tels des doigts, deux maximums très nettement détachés. Le premier se situait vers l’an 1525 mais le second était bien plus contemporain.
« 21 décembre 2012 ! Dans trois ans ! Il faut que nous en parlions à Paul. » S’exclama David, regardant déjà la sortie.
D’un geste d’une grande douceur, Lisa posa sa main sur sa joue pour ramener son visage vers elle.
« Rien ne presse David, nous avons trois ans devant nous. Viens, montons. Je vais te montrer les étoiles du manuscrit. »
Cette fois-ci, elle monta à l'échelle la première.
La partie haute comprenait une coupole dans laquelle une fenêtre s’ouvrait pour révéler le ciel à un télescope. L’espace étant restreint, un matelas était installé au sol pour permettre à l’observateur de se placer sous l’oculaire. Ils s’allongèrent côte à côte et rapprochèrent leurs visages pour pouvoir observer, l’un après l’autre, les visées de Lisa. A la dixième constellation, David poussa l’appareil vers le haut.
Une heure plus tard le télescope avait perdu 90% de son efficacité. La lumière ne parvenait plus à traverser, sans altération, la couche de buée qui couvrait ses optiques.
David se réveilla en sursaut vers six heures du matin. Lisa n’était plus à côté de lui.
Il la retrouva dehors, assise par terre. Elle semblait contempler le château d’eau dont le toit pointu commençait à se détacher sous les premières lueurs du jour. Il s’assit à ses côtés et constata qu’elle était en larmes.
« C’est de là qu’il est tombé ?
- Non, c’est de l’autre, celui qui est près de Saint-Dyé. Ils sont identiques.
- Tu regrettes que nous ayons fait ça ici ?
- Non, rassures-toi, il est enterré loin d’ici. J’ai simplement l’impression de lui avoir dit adieu une seconde fois.
- Tu sais, trois ans de deuil, ça devrait être suffisant. »
Elle posa sa tête sur son épaule. Ils allaient s’embrasser quand des scintillements bleutés attirèrent leurs regards.
« La police ! Je suis sûr qu’ils viennent ici. Viens Lisa, il ne faut pas rester ici. »
Ils eurent juste le temps de se cacher dans un bouquet d’arbres quand deux véhicules se garèrent bruyamment autour de l’observatoire. Ils entendirent des bruits de meubles renversés et virent les gendarmes emporter des unités centrales et des caisses de documents. Ils repartirent alors comme ils étaient venus, la sirène en plus.
Dès qu’ils furent hors de vue, Lisa et David firent un long détour pour rejoindre la voiture.
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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castafiore
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
21 décembre 2012 !!!! Heureusement que nos amoureux nous aident à supporter ces révélations glaciales Ca y est je me suis attachée à nos héros !!!! Je me demande ce que va révéler cette assiette Inca Et qui est ce facteur Argüelles 
La marquise demanda sa voiture et se mit au lit.
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Moi je commence à tomber amoureux de Lisacastafiore a écrit :
Cette réponse ne vous sera pas donnée dans les chapitres suivants.castafiore a écrit : Je me demande ce que va révéler cette assiette Inca
Elle existe pourtant, bien sûr, mais il faudra la deviner
Demain, parution du chapitre 9 :
Le Collier Nigérian. :fear:
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A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Pygmalion, va!bob d artois a écrit :...Moi je commence à tomber amoureux de Lisa
Grande Cistastrologue...........venez voir les sacs de noeuds................
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Je vois bien ce que sont ces deux choses/personnes, reste à savoir quelle sera leur utilité.bob d artois a écrit :Cette réponse ne vous sera pas donnée dans les chapitres suivants.castafiore a écrit : Je me demande ce que va révéler cette assiette Inca
Elle existe pourtant, bien sûr, mais il faudra la deviner
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
CHAPITRE 9) Le Collier Nigérian.
Quand ils arrivèrent chez lui, Paul les attendait avec un copieux petit déjeuner et un sourire narquois.
Il le perdit quand Lisa lui apprit l'intervention des forces de l'ordre.
« Ils ont tout détruit. Je ne savais pas que la police de mon pays se conduisait ainsi. » S’attristait Lisa.
« En effet, ce n'est pas la procédure habituelle, mais ils doivent être un peu nerveux, ça se comprend.
- Que veux-tu dire Paul ?
- Que les Paggi ont dû présenter les choses à leur manière. Ton dossier d'habilitation pour la centrale contenait tes empreintes digitales. Les même que celles qui étaient sur le corps de Giuseppe Paggi. Une activiste qui travaille dans une centrale et qui est soupçonnée de meurtre, on a tôt fait d'appeler ça une terroriste… Surtout si elle donne une fausse adresse.
- Quelle fausse adresse ? » Intervint David.
« Quand j'ai renseigné mon dossier, je n'ai pas voulu impliquer Paul. J'ai donné l'adresse de l'observatoire.
- Voila donc la raison de leur visite d’aujourd’hui. Le point positif est que nous somme tranquilles ici pour encore quelques temps.
Lisa n’en était pas convaincue mais décida de changer de sujet :
« Nous avons trouvé la date, Paul. L'inflexion maximale aura lieu le 21 décembre 2012.
- 21 décembre 2012 ? Ce serait extraordinaire... Ecoutez, je n'ai pas le temps de vous dire pourquoi mais c'est certainement la bonne date.
- Et si le projet des Paggi n'est pas prêt à cette date ? » Demanda David.
« Ils doivent mettre toutes les chances de leur côté. Ils attendront la prochaine date favorable. S’ils commencent avant, ils risquent de détruire aussi une partie de la faune. »
Lisa consulta les listings qu’elle avait imprimés à l’observatoire.
« D'après la courbe, une telle conjonction ne se reproduira pas avant... L'année 2504 !
- Voilà où je voulais en venir. » Reprit David. « Nous n'avons pas besoin de détruire les Paggi, nous devons simplement perturber leurs travaux pour les ralentir.
- Je n’avais pas vu ça sous cet angle. Qu’en penses-tu Lisa, son idée mérite d’être creusée. Ca doit marcher.
- Mais comment faire si nous ne pouvons les approcher ?
- Nous pourrions intervenir à distance » Proposa Paul. « Parmi ceux qui s’intéressent à l’occulte, beaucoup croient que leurs gouvernements dissimulent des vérités. Certains ont donc appris à pirater les sites institutionnels. J’en connais un qui est très bon à ce jeu.
- N’y compte pas Paul. J’ai profité de mon séjour chez eux pour me renseigner. L’informatique de leur département recherche bénéficie des meilleures protections et son réseau est complètement déconnecté de l’extérieur. »
L’intervention de Lisa laissa Paul sans arguments mais David reprit le contrôle de la conversation.
« Et les autres services ?
- Là c’est différent. Il y a plus de laisser-aller. Il y a bien des directives mais, comme partout, personne ne les respecte.
- Et le service comptabilité ? »
Lisa leva les yeux au ciel.
« C’est le pire ! Il n’y a que des réfractaires à l’informatique, tout le monde utilise le même mot de passe. Ils l'ont même écrit sur un tableau blanc.
- Paul, il faut que tu contactes ton gars. J’ai besoin qu’il me fournisse tous les documents et transactions comptables auxquels il pourra accéder. Je vous expliquerai pourquoi après. »
La détermination de David redonna confiance à Lisa. Elle l’aurait suivit partout les yeux fermées et elle avait une irrésistible envie de le lui faire savoir.
« Je pourrai lui donner un coup de main. J’en connais assez sur la société pour m’occuper de la partie ‘ingénierie sociale’. »
Les deux hommes se regardèrent, puis, se tournant vers Lisa, répondirent à l’unisson :
« C’est pas faux ! »
Avant de pouffer de rire et de baisser la tête pour éviter le tir de coussins.
Les passionnés d’informatique ne comptent jamais leurs heures. Trois jours plus tard Paul recevait par internet toutes les traces comptables de l’entreprise. Il laissa choir un gros listing sur la table. Il n’avait pu s’empêcher de tout imprimer.
« Et maintenant ? Que fait-on de tout ça David ?
- Un projet ambitieux comme celui des Paggi nécessite un argent que seule l’illégalité procure. Nous trouverons certainement des choses pas nettes dans leurs comptes.
Paul doutait encore :
« Et après ? Tu veux aller trouver la police pour les dénoncer ? Je te rappelle qu’ils nous recherchent et qu’aucun service de l’état ne prend au sérieux les lettres anonymes.
- Si, Paul, un seul le fait. Un service qui n’a pas pouvoir de vous condamner à de longues peines mais qui, dès qu’il a planté ses crocs, ne vous lâche plus.
- Le Fisc ? Tu pense les arrêter en les accusant de fraude ?
- Il a raison, Paul. Lui comme moi avons géré une petite entreprise, nous savons ce qu’il en est. Si nous trouvons une faille assez importante pour qu’ils en tiennent compte, le trésor déroulera le fil jusqu’au bout. Ils peuvent rester sur leur dos pendant des années. »
Les trois amis passèrent trois semaines à éplucher les comptes des Paggi et à améliorer leurs compétences en droit fiscal. Le soir, Paul laissait la maison au couple. Il avait renoué avec une amie des environs de Tours et découchait régulièrement depuis. Il mobilisait la voiture mais personne ne s’en plaignait, Lisa ne pouvait plus sortir et David avait tout ce qu’il souhaitait sur place. Au bout d’un mois ils disposaient d’un dossier solide et argumenté qui fut transmis à toutes les antennes concernées.
L’idée de David marcha à merveille, même si elle mit un temps certain à démarrer, comme tout ce qui touche à l’administration.
La machine fit son œuvre inexorablement jusqu’à ce que le scandale éclate deux mois plus tard. On découvrit que les Paggis tenaient leurs ressources d’un important trafic international de « blood diamonds », tous leurs comptes furent bloqués et la société mise en liquidation judiciaire.
Lisa s’était réfugiée chez David qui était marin-pêcheur à Paimpol.
La police la retrouva quand même mais ne lui posa de questions que sur son activité durant son contrat chez les Paggi. L'enquête avait révélé que Giuseppe Paggi s'était créé beaucoup d'ennemis bien plus dangereux qu'une polytechnicienne écologiste.
Peu de membres de la secte furent condamnés immédiatement. La dilution des responsabilités, la fuite des dirigeants, la complexité du dossier et les implications internationales ouvraient une procédure lourde qui prendrait certainement des années. Mais toutes leurs ressources financières étaient perdues ou bloquées pour un moment.
Le trio pouvait considérer qu'il avait gagné. Jamais les Galmichs ne pourraient monter un nouveau complot avant 2012.
Leur exemplaire du manuscrit fut mis sous scellés. Le responsable de la police scientifique qui devait l’étudier était un camarade de promotion de Lisa. Il lui permit de le consulter brièvement. Il était en bien meilleur état que celui de Voynich, il ne lui manquait qu’une seule page, celle correspondant au signe du capricorne. Surtout, ses lettres étaient moins altérées. Le premier mot de la première page possédait une jambe à sa troisième lettre. Dans notre alphabet, il aurait pu se lire « Paggi ».
David et Lisa passaient le week-end chez Paul quand ils apprirent le décès d'Assam Paggi, l'ancien dirigeant de l'entreprise. On avait retrouvé ses restes au Katanga, il avait été victime du fameux « Collier Nigérian »... certainement l'acte d'un client déçu. David et Paul se demandaient si en changeant de cible, les Galmichs pourraient trouver une date compatible avec un nouveau projet, quand ils entendirent le bruit d'un coup de feu…
C'était Lisa qui venait d'ouvrir une bouteille de champagne. Leur tendant chacun une coupe elle leur dit :
« Buvez plutôt ça en pensant à la fable de l'oiseau »
Les deux garçons cherchèrent dans leur souvenirs, trouvèrent, se sourirent et se joignirent à Lisa pour trinquer à leur victoire.
Paul devint alors très pâle, il toussa, vomit du sang et entra en convulsion. David chercha à le maîtriser demandant à Lisa de l'aider.
Elle ne bougea pas, les regardant fixement.
Quand Paul expira, elle lâcha quelque chose en verre qui se brisa sur le sol. David reconnut tout de suite l’étiquette rouge :
« Tu... tu l'as empoisonné !! »
Lisa répondit d’une voix atone, les yeux toujours fixés sur Paul :
« Mon mari avait reçu commande d'une fresque pour intégrer la nouvelle tour de refroidissement à l'environnement. Il devait, pour rappeler Chambord, peindre une gigantesque salamandre. C'est Paul qui a coupé la corde qui le retenait. »
Les yeux de David s'humidifièrent :
« Tu sais que je t'aime Lisa, mais si je comprends ton geste, je ne pourrai jamais te le pardonner.
- C'est exactement ce que j'ai dit à Paul. J'ai réussi à contenir cette souffrance pendant trois années.
Et toi ? Combien de temps tiendras-tu ? »
Quand ils arrivèrent chez lui, Paul les attendait avec un copieux petit déjeuner et un sourire narquois.
Il le perdit quand Lisa lui apprit l'intervention des forces de l'ordre.
« Ils ont tout détruit. Je ne savais pas que la police de mon pays se conduisait ainsi. » S’attristait Lisa.
« En effet, ce n'est pas la procédure habituelle, mais ils doivent être un peu nerveux, ça se comprend.
- Que veux-tu dire Paul ?
- Que les Paggi ont dû présenter les choses à leur manière. Ton dossier d'habilitation pour la centrale contenait tes empreintes digitales. Les même que celles qui étaient sur le corps de Giuseppe Paggi. Une activiste qui travaille dans une centrale et qui est soupçonnée de meurtre, on a tôt fait d'appeler ça une terroriste… Surtout si elle donne une fausse adresse.
- Quelle fausse adresse ? » Intervint David.
« Quand j'ai renseigné mon dossier, je n'ai pas voulu impliquer Paul. J'ai donné l'adresse de l'observatoire.
- Voila donc la raison de leur visite d’aujourd’hui. Le point positif est que nous somme tranquilles ici pour encore quelques temps.
Lisa n’en était pas convaincue mais décida de changer de sujet :
« Nous avons trouvé la date, Paul. L'inflexion maximale aura lieu le 21 décembre 2012.
- 21 décembre 2012 ? Ce serait extraordinaire... Ecoutez, je n'ai pas le temps de vous dire pourquoi mais c'est certainement la bonne date.
- Et si le projet des Paggi n'est pas prêt à cette date ? » Demanda David.
« Ils doivent mettre toutes les chances de leur côté. Ils attendront la prochaine date favorable. S’ils commencent avant, ils risquent de détruire aussi une partie de la faune. »
Lisa consulta les listings qu’elle avait imprimés à l’observatoire.
« D'après la courbe, une telle conjonction ne se reproduira pas avant... L'année 2504 !
- Voilà où je voulais en venir. » Reprit David. « Nous n'avons pas besoin de détruire les Paggi, nous devons simplement perturber leurs travaux pour les ralentir.
- Je n’avais pas vu ça sous cet angle. Qu’en penses-tu Lisa, son idée mérite d’être creusée. Ca doit marcher.
- Mais comment faire si nous ne pouvons les approcher ?
- Nous pourrions intervenir à distance » Proposa Paul. « Parmi ceux qui s’intéressent à l’occulte, beaucoup croient que leurs gouvernements dissimulent des vérités. Certains ont donc appris à pirater les sites institutionnels. J’en connais un qui est très bon à ce jeu.
- N’y compte pas Paul. J’ai profité de mon séjour chez eux pour me renseigner. L’informatique de leur département recherche bénéficie des meilleures protections et son réseau est complètement déconnecté de l’extérieur. »
L’intervention de Lisa laissa Paul sans arguments mais David reprit le contrôle de la conversation.
« Et les autres services ?
- Là c’est différent. Il y a plus de laisser-aller. Il y a bien des directives mais, comme partout, personne ne les respecte.
- Et le service comptabilité ? »
Lisa leva les yeux au ciel.
« C’est le pire ! Il n’y a que des réfractaires à l’informatique, tout le monde utilise le même mot de passe. Ils l'ont même écrit sur un tableau blanc.
- Paul, il faut que tu contactes ton gars. J’ai besoin qu’il me fournisse tous les documents et transactions comptables auxquels il pourra accéder. Je vous expliquerai pourquoi après. »
La détermination de David redonna confiance à Lisa. Elle l’aurait suivit partout les yeux fermées et elle avait une irrésistible envie de le lui faire savoir.
« Je pourrai lui donner un coup de main. J’en connais assez sur la société pour m’occuper de la partie ‘ingénierie sociale’. »
Les deux hommes se regardèrent, puis, se tournant vers Lisa, répondirent à l’unisson :
« C’est pas faux ! »
Avant de pouffer de rire et de baisser la tête pour éviter le tir de coussins.
Les passionnés d’informatique ne comptent jamais leurs heures. Trois jours plus tard Paul recevait par internet toutes les traces comptables de l’entreprise. Il laissa choir un gros listing sur la table. Il n’avait pu s’empêcher de tout imprimer.
« Et maintenant ? Que fait-on de tout ça David ?
- Un projet ambitieux comme celui des Paggi nécessite un argent que seule l’illégalité procure. Nous trouverons certainement des choses pas nettes dans leurs comptes.
Paul doutait encore :
« Et après ? Tu veux aller trouver la police pour les dénoncer ? Je te rappelle qu’ils nous recherchent et qu’aucun service de l’état ne prend au sérieux les lettres anonymes.
- Si, Paul, un seul le fait. Un service qui n’a pas pouvoir de vous condamner à de longues peines mais qui, dès qu’il a planté ses crocs, ne vous lâche plus.
- Le Fisc ? Tu pense les arrêter en les accusant de fraude ?
- Il a raison, Paul. Lui comme moi avons géré une petite entreprise, nous savons ce qu’il en est. Si nous trouvons une faille assez importante pour qu’ils en tiennent compte, le trésor déroulera le fil jusqu’au bout. Ils peuvent rester sur leur dos pendant des années. »
Les trois amis passèrent trois semaines à éplucher les comptes des Paggi et à améliorer leurs compétences en droit fiscal. Le soir, Paul laissait la maison au couple. Il avait renoué avec une amie des environs de Tours et découchait régulièrement depuis. Il mobilisait la voiture mais personne ne s’en plaignait, Lisa ne pouvait plus sortir et David avait tout ce qu’il souhaitait sur place. Au bout d’un mois ils disposaient d’un dossier solide et argumenté qui fut transmis à toutes les antennes concernées.
L’idée de David marcha à merveille, même si elle mit un temps certain à démarrer, comme tout ce qui touche à l’administration.
La machine fit son œuvre inexorablement jusqu’à ce que le scandale éclate deux mois plus tard. On découvrit que les Paggis tenaient leurs ressources d’un important trafic international de « blood diamonds », tous leurs comptes furent bloqués et la société mise en liquidation judiciaire.
Lisa s’était réfugiée chez David qui était marin-pêcheur à Paimpol.
La police la retrouva quand même mais ne lui posa de questions que sur son activité durant son contrat chez les Paggi. L'enquête avait révélé que Giuseppe Paggi s'était créé beaucoup d'ennemis bien plus dangereux qu'une polytechnicienne écologiste.
Peu de membres de la secte furent condamnés immédiatement. La dilution des responsabilités, la fuite des dirigeants, la complexité du dossier et les implications internationales ouvraient une procédure lourde qui prendrait certainement des années. Mais toutes leurs ressources financières étaient perdues ou bloquées pour un moment.
Le trio pouvait considérer qu'il avait gagné. Jamais les Galmichs ne pourraient monter un nouveau complot avant 2012.
Leur exemplaire du manuscrit fut mis sous scellés. Le responsable de la police scientifique qui devait l’étudier était un camarade de promotion de Lisa. Il lui permit de le consulter brièvement. Il était en bien meilleur état que celui de Voynich, il ne lui manquait qu’une seule page, celle correspondant au signe du capricorne. Surtout, ses lettres étaient moins altérées. Le premier mot de la première page possédait une jambe à sa troisième lettre. Dans notre alphabet, il aurait pu se lire « Paggi ».
David et Lisa passaient le week-end chez Paul quand ils apprirent le décès d'Assam Paggi, l'ancien dirigeant de l'entreprise. On avait retrouvé ses restes au Katanga, il avait été victime du fameux « Collier Nigérian »... certainement l'acte d'un client déçu. David et Paul se demandaient si en changeant de cible, les Galmichs pourraient trouver une date compatible avec un nouveau projet, quand ils entendirent le bruit d'un coup de feu…
C'était Lisa qui venait d'ouvrir une bouteille de champagne. Leur tendant chacun une coupe elle leur dit :
« Buvez plutôt ça en pensant à la fable de l'oiseau »
Les deux garçons cherchèrent dans leur souvenirs, trouvèrent, se sourirent et se joignirent à Lisa pour trinquer à leur victoire.
Paul devint alors très pâle, il toussa, vomit du sang et entra en convulsion. David chercha à le maîtriser demandant à Lisa de l'aider.
Elle ne bougea pas, les regardant fixement.
Quand Paul expira, elle lâcha quelque chose en verre qui se brisa sur le sol. David reconnut tout de suite l’étiquette rouge :
« Tu... tu l'as empoisonné !! »
Lisa répondit d’une voix atone, les yeux toujours fixés sur Paul :
« Mon mari avait reçu commande d'une fresque pour intégrer la nouvelle tour de refroidissement à l'environnement. Il devait, pour rappeler Chambord, peindre une gigantesque salamandre. C'est Paul qui a coupé la corde qui le retenait. »
Les yeux de David s'humidifièrent :
« Tu sais que je t'aime Lisa, mais si je comprends ton geste, je ne pourrai jamais te le pardonner.
- C'est exactement ce que j'ai dit à Paul. J'ai réussi à contenir cette souffrance pendant trois années.
Et toi ? Combien de temps tiendras-tu ? »
Dernière modification par bob d artois le mer. 16 sept. 2009 23:26, modifié 1 fois.
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
La fable de l'oiseau :
Un jour qu'une forêt était proie d'un bel incendie.
Tous les animaux pressaient fuite pour garder leur vie.
Un frêle oiseau pourtant y faisait allers retours
A la mare proche il gobait l'eau sans avaler.
Puis la soufflait dans les flammes en achevant son tour.
A l’ami arguant qu'il était bien seul pour tel foyer,
Qu'au temps d'une brindille sauvée se perdraient vingt ares.
Il fit la réponse qu'au moins il aurait fait sa part.
Un jour qu'une forêt était proie d'un bel incendie.
Tous les animaux pressaient fuite pour garder leur vie.
Un frêle oiseau pourtant y faisait allers retours
A la mare proche il gobait l'eau sans avaler.
Puis la soufflait dans les flammes en achevant son tour.
A l’ami arguant qu'il était bien seul pour tel foyer,
Qu'au temps d'une brindille sauvée se perdraient vingt ares.
Il fit la réponse qu'au moins il aurait fait sa part.
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Bonjour !bob d artois a écrit : Moi je commence à tomber amoureux de Lisa
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Il faut que je rattrape mon retard dans la lecture... 
Ce que tu dis plus haut me fait penser à Henri Vincenot quand il a écrit "Les Etoiles de Compostelle" (roman fort plaisant à lire et que l'on peut recommander aux lecteurs) ; au fur et à mesure qu'il écrivait, son héros, Jehan, lui devenait de plus en plus familier et sympathique et après avoir fini le bouquin, il était persuadé d'avoir été Jehan dans une vie antérieure et qu'il aurait écrit son histoire "de mémoire" en quelque sorte !
C'est troublant, quelque part...
«C'est une erreur de croire nécessairement faux ce qu'on ne comprend pas.» Gandhi
"La Voie ne consiste pas à accomplir des actions admirables, la Voie consiste à accomplir
de façon admirable les actions ordinaires. Et ceci est la Vie dans la vie." Arnaud Desjardins
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
vouiC'est troublant, quelque part...
demain l'épilogue
après, ce sera finit
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
10 Epilogue
Pendant que Lisa détruisait la plantation, David mit le feu à la verrière et au labo, puis enfin à la bibliothèque. Pour le réservoir d’eau, ils ne trouvèrent pas de solution.
Quand ils sortirent la voiture de la propriété, ils entendirent une sonnerie.
C'était le portable de Paul, son amie lui envoyait un texto :
« Je suis heureuse de te revoir ce soir. Je t'aime. »
Lisa éclata en sanglots. David décida de la laisser un peu seule et alla raccrocher la chaîne qui barrait le chemin d'accès. Près d'un arbre à gauche, il vit comme une petite tombe. Un morceau de bois gravé supportait ces mots :
« A Foxy, petite souris à qui j'ai ôté la vie pour en sauver d'autres.
Lisa. »
THE END
Pendant que Lisa détruisait la plantation, David mit le feu à la verrière et au labo, puis enfin à la bibliothèque. Pour le réservoir d’eau, ils ne trouvèrent pas de solution.
Quand ils sortirent la voiture de la propriété, ils entendirent une sonnerie.
C'était le portable de Paul, son amie lui envoyait un texto :
« Je suis heureuse de te revoir ce soir. Je t'aime. »
Lisa éclata en sanglots. David décida de la laisser un peu seule et alla raccrocher la chaîne qui barrait le chemin d'accès. Près d'un arbre à gauche, il vit comme une petite tombe. Un morceau de bois gravé supportait ces mots :
« A Foxy, petite souris à qui j'ai ôté la vie pour en sauver d'autres.
Lisa. »
THE END
A quoi ça sert de tuer l'ours, si on n'a pas d'abord vendu la peau ?
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Je remets ça, juste pour le plaisir!
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meloe
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Déjà fini 
J'ai vraiment beaucoup aimé! Y' en aura d'autres des romans comme celui-ci?
J'ai vraiment beaucoup aimé! Y' en aura d'autres des romans comme celui-ci?
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bob d artois
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
De mon coté, j'envisge une suite
mais elle prendra du temps
si d'autre ont envie de publier ici ce type d'histoire, il me serait plaisant d'en être le lecteur
Bob
mais elle prendra du temps
si d'autre ont envie de publier ici ce type d'histoire, il me serait plaisant d'en être le lecteur
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Re: Les Trois Manuscrits de Voynich. (Petit Roman Policier.)
Bonne nouvelle, ça!
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