LES VADROUILLES
Publié : mer. 18 avr. 2012 15:27
"LES VADROUILLES"
Octobre 2011,c'est l'Automne dans ce hameau de la campagne haut-viennoise.
Les cheminées sont allumées. Dehors, le vent fait virevolter les feuilles rouillées et fait frémir le lierre rouge vif sur les murs de cette maison. Deux heures de l'après-midi, la porte de celle-ci se referme. Des voix joyeuses se font entendre.
- Alors as-tu trouvé ce que tu cherchais ?
- Oui, deux sur trois ! dit la jeune fille rousse.
- Deux cistes sur quatre, bien ! Pas mal !
- Oui, l'endroit est magnifique, l'allée dans la brume avec le soleil....féerique, on croirait presque voir apparaître des farfadets et des sylphes. En haut c'était magique...euh un peu froid mais magique à mesure que le brouillard se dissipait. Je suis montée sur le mangeur de soleil ! Merci pour l'info grand-mère !
Dans la cuisine cette dernière tout sourire, prépare une tarte aux pommes. Avec attention sa petite-fille l'observe puis l'aide. Pas besoin de se parler, l'habitude et les gestes reviennent vite. Leurs regards disent toute leur complicité. La tarte enfournée, elles se sourient.
Gargouillis ventral de la demoiselle, sourire.
- Ça creuse hein! Tu as mangé ?
- Grignoté sur le pouce un micro sandwich.
- Il faudra en prévoir un plus gros la prochaine fois ! Bon cette tarte c'est pour quatre heures.
Assieds- toi ! Pour compléter ton repas gastronomique : clémentine et noix, çà te va ?
La demoiselle acquiesce, elle veut les deux avec un chocolat chaud.
- À la bonne heure, comme ton grand-père toujours du chaud dans le ventre. Çà l'aide à redémarrer.
Ayant dit cela grand-mère dans une vitesse calculée, s'affaire à la confection de la boisson. La rouquine, assise sur un tabouret haut la regarde mettre le mug chocolaté, avec lenteur, dans le micro-ondes. Elle trépigne d'impatience mais pas à cause de la faim. L'aïeule le sentant se retourne.
- Toi t'as une petite question à me poser ! Allez ma belle lance toi !
- Dis moi grand-mère Fantine,....euh le Chat fait toujours sa sieste ? dit-elle en pelant sa clémentine.
- Oh sûrement que oui ! répond-elle tout en regardant la pendule.
- En rentrant, il devait me raconter vos histoires d'enfance avec vos amis et leurs histoires de boîboîtes aux trésors...
- Je sais je sais, dit-elle en riant. Mais chaque chose en son temps. Là c'est la sieste et après les paroles et les trésors et les...ah ting c'est près !....
Tout en posant le chocolat chaud sur le bar, elle dit tout bas:
- Viens voir et écoute. Comme toujours on dirait un moteur de 2 CV.
En étreignant sa petite-fille elle la dirige vers la porte du salon qu'elle ouvre délicatement.
En lui ébouriffant ses cheveux roux elle regarde le Chat qui comme à son habitude dort en réchauffant leur amour. À cette image, elle sourit et dit:
- Ah les trésors. Tu sais ma belle Joséphine, le plus beau trésor d'une vie c'est l'amour avec un grand A. Et mon grand A à moi, il fait sa sieste les deux mains sur le coeur.
Tout sourire sa petite-fille dit en chuchotant :
- Il le retient, il a peur qu'il s'envole .....ou bien de prendre la 2 CV.
- Oh Jo ! Sourire malicieux des deux femmes....Fermons la porte, il ne dort que d'un oeil !
Tu sais, ton grand-père avant de rentrer chez lui le soir, prenait délicatement mon visage dans ses mains. Nous nous regardions à en rire et à en pleurer. C'étaient des moments purs, tout en émotions. Puis il partait après un baiser en me montrant sa lampe torche. Il faisait toujours son détour par le bois. Il me disait que c'était pour m'apercevoir une dernière fois. De ma fenêtre, je suivais le parcours de sa petite lumière. Quand il s'arrêtait et qu'il éclairait le ciel, c'était l'instant où j'allumais ma bougie. Et là je savais qu'il me regardait avec ses jumelles de GI. Il en était fier, un héritage de son papa....39-45. C'est pourquoi le Chat c'est le grand A !
Tout en s'asseyant Fantine exprima sa pensée à voix haute.
- Il avait raison en affirmant que notre amour ne serait pas un double quatuor. "Il n'y a que les prénoms qui sont bons, le grand écrivain s'est trompé" qu'il disait... C'est devenu notre devise!
- Qui ça grand-mère Fantine?
- Ah, excuse moi : Nicolas Sciurus, le plus proche de nos amis. En 65 le jour de notre mariage, il l'a proclamé tout fort dans l'église. Tout le monde s'est retourné pour le voir perché sur la chaire... Il avait la couleur de tes cheveux ! Il était reporter, comme toi, mais pour le "Time Magazine". Il est mort aux Malouines. Ce fut une lourde perte quand il est parti..... Il était toujours en guerre, même avec son père qui souhaitait qu'il soit docteur comme lui. Lui il adorait la photo et surtout celles d'Andre? Friedman.
- Tu sais grand-mère. Moi je ne travaille qu'au " Pays du Limousin ". Ca ne risque rien........Vaches et moutons et notre belle région ! Et avec papa tout va bien !
Sourire de l'aïeule.
- Il est vrai ma belle, il est vrai......Tiens, j'ai une anecdote sur Nicolas et le Chat. Ton grand-père l'avait rencontré un jour de chasse. Leurs rôles étaient de rabattre le gibier. Après cette rituelle tuerie organisée, tous les protagonistes partaient manger chez le châtelain,son père. Il avait racheté les bâtisses après la guerre et la mort de sa femme. Enfin bon, c'était la seconde fois que ces deux là se retrouvaient pour la chasse, ils avaient réussi à rabattre un cerf. Grande victoire...beurk...ils ont bien fêté ça, à tel point qu'on les a retrouvés sous une table ronds comme des queues de pelles. Ils avaient fini tous les fonds de verres et de bouteilles qui restaient sur les tables. Ils avaient 11 ans.
- Je ne sais pas pourquoi mais ça ne m'étonne pas de la part de grand-père! dit en souriant Joséphine. Bon alors grand-mère, vos trésors, vos amis, votre groupe communautaire dont j'ai un peu entendu parler dans vos conversations et....
Fantine malicieusement lui coupe la parole:
- Ah t'es bien une journaliste, toujours la petite oreille qui traîne, hein! Ton grand-père te parlera des endroits des caches et te donnera des précisions à sa façon! Moi je peux t'entretenir de certaines choses de notre groupe communautaire comme tu le dis.
Nous, nous l'appelons " les vadrouilles" ! Nous nous sommes tous donnés un nom d'animal qui, avec le temps, est devenu un peu notre totem.
Fantine sentant qu'elle risque en dire beaucoup plus qu'elle ne doit change de sujet maladroitement. Ce que relève et surprend Joséphine qui n'en dit rien.
- Tu sais, nos boîtes renferment des objets personnels qui ont sûrement tous une histoire, en les voyant c'est "souvenir souvenir". Je ne te cache pas qu'il y a une certaine similitude avec ton jeu cistique dont tu nous a parlé. Sauf que, pour nous, tous autant que nous sommes, nous savons où elles se trouvent. Car un jour de notre vie, nos amis nous ont montré les lieux où ils les avaient posées.
- Mais grand-mère Fantine, comment vous est venu cette idée, il y a eu un élément....
- Oui, un élément déclencheur. Je vais te raconter ! Nous étions beaucoup d'enfants dans l'école de notre village, endroit stratégique pour se retrouver, tu sais un peu comme dans "La guerre des boutons" sans les bagarres. Des affinités se créent et hop des amitiés naissent. Par la suite, certains vacanciers se sont greffés à notre petit cercle d'amis. C'est devenu "Les Vadrouilles", une belle amitié de cinquante ans. Nos principales sorties se faisaient à vélo ,nous partions pique-niquer, chercher des champignons dans les bois aux alentours ou pêcher. Nous voulions être ensemble quoi ! Par monts et par vaux, nous étions en communauté.
- Ah tin ! Très ressemblant avec l'esprit cistique çà ! Se retrouver, faire des choses ensemble, passer de bons moments ! Et alors les trésors comment.....
- Attends j'y viens! Je m'en souviens comme si c'était hier. Chat et Loutre, Loutre c'est moi, se tournaient autour depuis un moment déjà .Et ce jour là, nous nous sommes plus que rapprochés. Si tu vois ce que je veux dire ! J'avais 17 ans et lui juste 18. Ton grand-père pour immortaliser la chose a écrit une petite ritournelle de nos amours..
À ces mots, un sourire coquin pointe sur la bouche de Fantine ce qui fait venir le rouge aux pommettes de Joséphine.
- Enfin bon! C'était en 1962 à la fête des moissons, autour d'un feu. Chat, Loutre, Loup, Épervier, Buse, Héron, Sanglier, Ours, Lynx, Belette, Milan noir, Écureuil, Papillon, Fouine, Renard, Hérisson, Mésange, Castor, toute la communauté était réunie. Nous refaisions le monde, nous parlions d'aventures, de trésors, d'explorer des endroits inconnus. Et l'Ours, de sa voix inattendue, a dit: "Si vous deviez cacher un trésor vous correspondant où le mettriez vous ?" Nous nous sommes tous regardés dans l'instant et nous savions tous que nous avions adhéré à son idée. Ce jour-là cette simple question, sans le savoir, a renforcé nos liens d'amitié.
- Juste une phrase et vos boîtes sont nées après !
- Eh oui, juste une phrase ! C'est tout lui ça. Il parle pas beaucoup mais quand il le fait, il soulève des flots de discussions et de débats! L'Ours débloque les noeuds. Si tu as perdu et cherche le bout..du fil d'une pelote de laine...imagine...depuis une heure, lui arrive, met le doigt dedans et te donne le Graal. Lui c'est ça.
- Et un sacré cogneur aussi. J'en sais quelque chose les pipelettes, dit le Chat en rentrant dans la pièce.
Fantine et Josephine se regardent en souriant.
- Que d'un oeil ! disent-elles en duo et le Chat répond par un "MIAOU" retentissant.
- Et vous dîtes bien! Quand je suis rentré au pays après leur fête des ponts, j'avais un oeil en forme de patate marron.
Il se sert un café et constate qu'il faudra qu'il en refasse couler. Il s'assied et prend des boudoirs dans la boîte métallique qui est toujours sur la table. Il regarde les deux complices, s'attarde dans les yeux de son Amour et sourit.
- Grand-père! C'était une sacré rencontre avec le mangeur de miel, dit Joséphine en se moquant gentiment.
- Rigole ! C'était en Juillet 59. Des cousins de mes parents nous avaient invités pour les vacances. Je ne les avais vus qu'une fois quand j'étais petiot. C'est à cette période que j'ai fait la connaissance de l'Ours, leur fils, deux ans plus que moi. Et cela sur le moment, je ne le savais pas. Ce fut une rencontre musclée. Il faut dire que je l'avais un peu cherché en lui chantant un petit air moqueur . Çà faisait "miaulaient tous les chats, miaulaient tous les chats....."et je n'en dirais pas plus car cela devient grossier. Je ne suis pas allé bien loin dans ma chanson car VLAN sa grosse patte est venue me cueillir sur le coin de l'oeil. Nous sommes rentré dans une discussion PIF PAF PIF PAF, nos père nous en ont mis deux et nous sommes devenu amis. Les trois années suivantes, nous allions chez l'un chez l'autre sur deux mois. Deux mois de vadrouille avec ses potes puis les miens. Et c'est un peu pour ça que notre groupe c'est appelé les Vadrouilles. Toujours en partance pour ici ou pour là.
- Eh bin je vous reconnais bien là! Dis j'espère que la présentation avec ses potes n'a pas été du même gabarit qu'avec lui ? dit-elle en riant.
- Nan, eux du velours, les amis de mes amis sont mes amis. Un vrai réseau fait de copains et d'amis. Ça nous a permis de connaître tout notre département et de pousser plus loin.
- Comme je le disais à grand-mère, c'est très ressemblant avec le jeu "La piste des cistes".C'est le même esprit je pense, sauf que pour le côté copain ou ami çà vient après. À la base quand tu commences ce jeu tu ne connais personne. Nous, on l'a fait à l'envers....
- Oui mais vous les cisteurs vous avez un point commun, dit la Loutre en lui coupant la parole : votre jeu. C'est plus facile pour discuter et échanger. Tu sais avec les frères Lalande, au début, c'étaient railleries et quolibets. Julien et le Claude, ils n'étaient pas facile. Vers ses 14-15 ans avec son talisman autour de son cou, Claude se faisait appeler "le Killer". Pour moi, c'était "face de cul de chouette".
- Oh oui, c'était un sacré jeu pour vous deux, dit le Chat en riant.
- Rigole mais heureusement que tu étais là pour calmer le jeu, dit elle en regardant le Chat, ainsi que Papillon leur soeur avec qui...
- Papillon, c'est ?
- La femme de l'Ours, dirent en coeur ses grands-parents.
- Avec qui j'avais plus d'affinité. Par la suite, les choses se sont calmées d'elles même et maintenant l'amitié est là.
- Dîtes ses frères,ce sont les meuniers qui sont au sommet de la coll......,dit Joséphine innocemment.
- Eh je te vois venir avec tes gros sabots ma belle curieuse, dit son grand-père, en lui coupant la parole. Il ne m'étonnerais pas que tu veuilles les visiter. C'est la journaliste ou la joueuse qui parle là ?
- Un peu des deux, répond-elle en tirant un peu la langue.
- Ne t'inquiète pas, pour l'instant c'est l'eau à la bouche et après la matière à réfléchir. Bon je vais chercher les papiers, dit-il en se levant. Je les ai mis où déjà ?
- Dans le secrétaire, Chat perd la tête ! dit Loutre en riant.
- Non, je me réveille! J'ai l'esprit embrumé, lance-t-il en se rendant au salon.
- Joséphine! Pour les frères de Papillon, Claude le meunier réside sur la route, dit Loutre en montrant la direction. Sa maison est bordée d'ifs, c'est celle du gros rocher. Et Julien, lui, habite au-dessus. Ces deux là, le 03 Juillet 1968 jour de naissance de ta mère, nous ont offert les fameux livres d'Hugo et la planche, qui est à côté de la porte d'entrée, avec notre devise gravée dessus....
- Oui du beau travail d'ébéniste et fini par le feu ce qui donne le relief brûlé, dit en revenant le Chat.
- Un très beau cadeau d'amitié qui nous a comblés.Ca nous avait mis les larmes au yeux, renchérit la Loutre.
- Enfin pas autant que l'arrivée de ta mère, là c'était comme des madeleines. Très très fort sentiment, dit le Chat. Et si nous passions au salon. J'ai préparé quelques petites choses pour toi Joséphine.
Passage dans le salon.Le feu crépite dans la cheminée, devant la baie vitrée les canapés sont installés là depuis toujours. C'est le coin du rendez-vous familial pour la mémoire de la petite-fille. Sur la table basse du salon un tissu soyeux de couleur pourpre recouvre quelque chose. Tous les trois s'installent et regardent la grande photo au-dessus de l'âtre.
- Dîtes moi, sur la photo de votre mariage toutes les Vadrouilles sont présents ?
- Ceux de cette époque oui, répond Fantine. Mais il manque, bien sûr, les autres générations qui se sont greffées au groupe par la suite. Nous sommes nombreux maintenant, combien je ne pourrais te dire!
- Mais ce n'est pas votre maison que l'on voit derrière ?
- Non, c'est la maison de mes parents. Après notre mariage, nous avons habité dans une dépendance de la ferme pendant 6 ans. Ils nous ont logés gratuitement et ça nous a bien aidés ! Par la suite, nous avons pu acheter ce corps de ferme du Lutin, que nous avons retapé peu à peu. Papillon et Ours venaient souvent pour nous donner un coup de main. Ils sont tombés sous le charme et ont acquis la dernière demeure disponible.
Pendant que Grand-mère Fantine parle, Joséphine en profite discrètement pour essayer de lever cette étoffe opaque. C'est ce moment là qu'attendait le Chat.
- Pas touche la rouquine et repose-le. Attends un peu, ça vient, ça vient! dit-il à la souris prise au piège. T'as pas changé depuis que tu es petite et moi j'aime toujours autant te faire mariner.
Regards des deux protagonistes
et la Loutre
Les deux complices amoureux s'apprêtent à parler.
- Attention roulement de tambour, le moment tant attendu....arrive, lance dramatiquement Joséphine.
Fantine prenant la parole, lui envoie une petite pichenette verbale.
- Et en plus cette bête là est devenu une championne de l'espièglerie, vingt et un ans que çà dure et ça le sera toujours, dit-elle en regardant son mari.
- Oh! Grand-mère....c'est une bonne qualité, dit la demoiselle.
- Qui n'est pas pour me déplaire car il y a du Chat en toi. À vous deux vous faites une sacrée paire de rigolos. Sourire des deux comparses.
- Bon Joséphine, depuis un certain temps les Vadrouilles et leurs trésors te fascinent. Tu nous as posé beaucoup de questions qui n'ont eu que des réponses évasives de notre part. Je comprends ta frustration et sache que nous l'étions aussi. Nous ne pouvions t'en parler tout de suite sans en parler au groupe. D'un commun accord les Vadrouilles t'offrent la possibilité, aujourd'hui, de voir nos boîtes.
- OH GÉNIAL ! s'exclame Joséphine.
Le chat se lève, saisit deux coins de l'étoffe. Puis d'un geste ample et théâtral retire le tissu pourpre laissant apparaître.....
- Oh !
......Je m'attendais à voir vos boîtes aux trésors!
- Ah la tête que tu fais .J'adore, c'est que du bonheur. J'te l'avais dit Fantine, oh rien que pour ça je suis content de l'avoir fait.
Sur la table de salon, des feuillets bien rangés, des livres et des cartes IGN de couleur bleues sont déposés. Loutre et Chat sont hilares et de les voir rire fait du bien à Joséphine qui se joint à eux.
La joie retombée, son grand-père explique :
- Comme j'ai dit, d'un commun accord, nous avons décidé de te les faire trouver cistiquement et ....
- Cistiquement et quand je rentre grand-mère qui me parle du jeu mais j'ai pas relevé.
Vous vous me cachez...
- ....rien du tout car nous allons te le dire. Depuis que tu nous parles de ton jeu, nous avons voulu voir par nous mêmes. Ça nous a bien titillé. Puis il y a quatre mois, lors de nos quarante-six ans de mariage, nous en avons parlé aux Vadrouilles. Tout notre groupe était là, ce fut le ......
- C'est pas vrai, c'est le jour de votre anniversaire que vous avez décidé de faire ça, dit-elle en montrant la table. Et je n'ai rien vu!
- Euh oui, c'était le bon moment! Nous leur avons parlé de ton projet nous concernant et en même temps de la piste des cistes. Et je peux te dire, ma belle, que c'est la seconde fois que je vois une telle adhésion de tout notre groupe à un projet. Une idée générale en est ressortie, c'est celle de te faire trouver nos boîtes qui sont devenues des cistes maintenant.
- C'est pourquoi tous ces documents seront là pour t'aider, rajoute Fantine. Nous savons bien que c'est l'apogée d'internet mais il te faudra surement consulter ces notes de souvenirs ainsi que ces cartes.
- Maintenant tu peux, dit le Chat.
Religieusement Joséphine regarde ses grands-parents avec amour. Des larmes pointent à leurs yeux. Elle se lève et part les étreindre en leur disant "Merci".
Le calin terminé le Chat lance :
- Bon bé moi après toutes ces émotions, je vais me reprendre un café. Quelqu'un en veut un ?
Amour, je sais que non ! Un thé peut-être ? dit-il en insistant bien.
- Je t'accompagne pour un thé et tu te fais ton café, dit-elle avec dégoût pour le liquide noirâtre.
- Je sais comme d'habitude. Joséphine café ?
- Non merci, j'ai matière à potasser, dit-elle en regardant les feuillets.
- Ok, amuse-toi bien, dit le Chat.
Elle regarde ses grands parents rentrer dans la cuisine. La porte, comme à son habitude, se referme toute seule à cause du ressort. Elle l'observe et se souvient. Elle avait 14 ans. Une nuit d'été lourde de chaleur, elle était partie chercher un verre d'eau. Elle avait franchi cette porte l'esprit ensommeillé et s'apprêtait à ouvrir le frigo. Et là VLAN et un MIIIIAAAAA retentissant qui la fit crier d'effroi. La porte s'était refermée sur la queue de White Socks.
Le lendemain véto, constatation : cassé, couic, moitié de queue. C'était un super chat joueur et câlin.
Joséphine sourit, elle est heureuse!
Elle part dans sa chambre et en revient avec un sac. Elle s'assied sur le canapé et sort son Mac pour s'enregistrer sur la piste des cistes des Vadrouilles. Mais......Toc toc toc......quelqu'un frappe à la baie vitrée. Ce sont Papillon et Ours. Malgré l'âge, il est toujours impressionnant avec ses 2 mètres et ses110 kilos. Elle leur ouvre.
- Bonjour comment allez-vous?
- Bonjour Jo, dit l'Ours. T'as découvert !
- Oui, Chat et Loutre m'ont fait une petite mise en scène !
- Très bien, belle Chrysalide! Je vois que nous arrivons un peu en avance, dit Papillon.
- Bon bé t'as plus qu'à ! Ils sont dans la cuisine,cawa ? dit Ours.
Joséphine opine affirmativement de la tête en montrant la direction.
- Malgré internet, j'ai quelque chose pour toi, ma belle. Tiens vois!
Papillon lui tend, un porte-document avec un grand dessin représentant une fée et un lutin, et en plus petit des animaux, parsemés de ci de là.
- Bon on les rejoint. Bonnes recherches, dit Papillon en souriant. Et toi tu devras lui parler, dit-elle à Ours tout bas.
- À tout à l'heure alors.
Joséphine repart s'asseoir sur le canapé et admire la fresque de la chemise qu'elle ne tarde pas à ouvrir.
Dedans quatre feuillets parcheminés, tout aussi bien décorés. Pour tous de magnifiques frises entourent un texte avec comme intitulé le nom de leur totem respectif. Dans ses mains "Épervier" "Balbuzard" "Papillon""Ours". Elle se saisit des feuillets vergés "Chat" "Loutre" "Écureuil",c'est du même artiste. Elle sourit, sept est un très bon chiffre...Et elle se lance dans ses recherches.
Deux heures ont passé. Elle n'a pas entendu sa grand-mère rentrer dans le salon, comme les deux autres fois d'ailleurs.
- Ça va ma Joséphine, tu te débrouilles ?
- Hum oui! Ça avance doucement mais sûrement. Toutes ces énigmes d'un coup, pendant une heure je n'ai plus trop su où donner de la tête .Je m'était un peu éparpillée! Maintenant ça va, je les fais une par une! Dis moi grand-mère, comment se fait-il qu'il n'y ait que sept feuillets alors que vous êtes si nombreux ?
- Tu sais le temps que les idées germent dans toutes les têtes, l'eau a coulé sous les ponts! Et puis nous n'avons pas tous des prédispositions .Papillon adore et elle s'est vite prise au jeu, quelle artiste! Tu les verras arriver au compte-gouttes. Dis moi maintenant, je vois que tu as des demandes à nous faire, dit-elle en regardant le calepin de Joséphine.
- Oui quelques unes! Pour toi, avec toutes les histoires que nous nous racontons, je suis sûre de l'endroit. Et j'ai....enfin je pense avoir fait une découverte! Dis moi, ta boîte elle n'aurait pas une petite ciste en voisine ?
- Vrai ! Nous l'avons découverte il y a peu de temps! C'était rigolo quand nous sommes tombés dessus avec Chat! "Maintenant elle n'est plus seule, elle a une copine" qu'il a dit. Tu vois quelqu'un d'autre que j'aimerai bien connaître est tombé sous le charme de l'endroit.
- Bien deux pour le prix d'une, ! Dis moi, je me suis penchée sur celle de ce rapace, je pense qu'il y a un rapport avec le coin de pêche de votre enfance.
Et je cro.....
- Oh oui ces moments là sont inoubliables !dit Fantine soudain rêveuse. Nous nous rejoignions sur le pont. Dans la descente, avec nos vélos, c'étaient des hurlements cheveux aux vents. Arrivés au chemin, nous les cachions dans le grand trou. En prenant la sente, nous chantions à tue tête jusqu'au rocher du chêne, où nous nous asseyions. Là est notre endroit de pêche et de nage, à côté des îles. En face le château et son grand arbre mort où s'est posé le balbuzard. Tu sais Joséphine, il l'a grimpé jusqu'en haut le.....
- Fantine, dit le Chat en lui coupant la parole. Tu parles trop tu vas lui gâcher le plaisir !
- Mais non! dit la Loutre penaude quand son mari l'étreind.
- Euh ! Un peu d'aide ça n'est pas de refus, tu sais. Dis Chat tu n'aurais pas le code de déchiffrage par hasard, car l'énigme de Papillon ce n'est pas de la tarte. Et celle de son mari, c'est simple, une petite phrase "sujet, verbe, complément", dit-elle tout bas.
- PAPILLON, OURS vous venez! s'amuse à crier le Chat.
Les deux appelés rentrent dans le salon bras dessus bras dessous d'un air réjoui !
- Bon, Ours, il faut que tu donnes plus d'infos à la demoiselle !
- Ouais, t'es sûr que je dois ? C'est assez ! dit-il taquin.
Jo se lève et part s'isoler pour entamer la discussion avec l'Ours. Elle dure un certain temps puis ils se lèvent pour aller manger une part de tarte aux pommes. Mais avant de s'asseoir dans le salon, Ours va chercher sa besace vieillie par le temps. Il en extirpe une chemise de même acabit que celle donné par sa femme.Mais celle-ci à un plus, elle est reliée en cuir cousue fait main.
En tendant cette nouvelle création à Joséphine, il dit:
- Tiens Jo, un petit cadeau...
- C'est encore ton anniversaire aujourd'hui !coupe son grand-père.T'es gatée dis donc,Deux chemises et dix feuillets du même artiste c'est rare çà!
Le rouge monte au joue de Papillon
et Ours lance un regard noir mais amical au Chat.Il regarde tendrement son amoureuse puis revient à Joséphine.Et il dit avec fierté:
- Un petit cadeau fait de nos propres mains et une le savoir professionnel du Renard.Garde les précieusement c'est inestimable.Avec les autres, ils te mèneront où tu dois aller.
- Merci beaucoup ! Je crois que je vais en faire un bon usage,précieusement, et après je vais tous les faires encadrer ! Visite gratuite dans ma futur petite galerie d'art à la gloire des Vadrouilles.
Tout le monde sourit de cette attention.
La rouquine ouvre la chemise et découvre une photo plus trois feuillets en velin au totem du "Renard" "Milan noir" et "Mésange" . La photo les présentes tout les trois en bonne camaraderie de Ours. Joséphine la regarde et la compare avec celle du mariage de ses grands-parents.
- Mais dites moi,il n'en manquerait pas les deux amoureux à votre maria....
- Tu as raison ! Est-ce fut bien dommage. Nous nous sommes rencontré,deux années plus tard, le jour de votre mariage,dit Fantine en regardant Ours et Papillon. Nous étions assis à leur table et c'était de bonne augure. La petite Mésange adore le patrimoine français et mondiale. Et sur celui de sa région,c'est une vrai encyclopédie. C'est un peu elle qui nous a donné le goût des voyages et des rencontres. Ils forment un couple très riche avec Haruni.
- Il est vrai ! Chacun à leur façon sont des artistes de la parole mais pas comme des politiques. dit Papillon en en regardant Renard et son homme sur la photo de mariage. Ce jour ci comme tous les autres jours, Hortense a veillé sur Haruni. Cinq jours plutôt, il a chuté mortellement de la falaise en voulant cacher sa boîte. Dans son malheur il a eut de la chance,il est tombé dans un arbre. Une épaule de déboitée, deux côtes de cassées et de multiples contusions.
- Après celà tu relativises tes moments de vie,dit Ours Un jour il m'a dit :"Cette chute m'a ouvert les yeux,je suis devenu le prénom que m'ont donné mes parents. "Dans sa langue maternelle Haruni veut dire "l'éclaireur". C'est un mystique là-bas.
- Et dans sa langue paternelle il est ..., plaisante Joséphine peu croyante. Répondant du tac o tac Ours renchérit:
- C'est un "scout"! C'est parent ont bien choisit,le passage de l'adolescence à l'âge adulte,du conscient à l'inconscient.
- Dans ma seizième année, dit Papillon, Haruni m'a renvoyé à l'image de ma personnalité et m'a montré celle que je pourrais être. Une projection de ton moi extérieur et de ton moi intérieur,très troublante sensation. Un électrochoc se transformant en une vague émotionnelle.Mais ce fut bénéfique de constater que mon âme n'avait point trouvé sa place. Je sais que beaucoup de Vadrouilles sont passés par lui et ont ressenti celà. Et je pense que la cohesion de notre groupe vient de là, car celà a resserrer nos liens et nous a ouvert à une autre perception de la vie, dit-elle en regardant son mari,Chat et Loutre. Ceux-ci hochent affirmativement de la tête et Joséphine commence à comprendre certaines choses de leur vie.
- Euh,je suis désolé de vous sortir de se moment de réflection,mais l'appel du ventre me dit: "il y a une bonne tarte aux pommes,ne m'oublie pas."dit Chat.
- L'appel du ventre pour pas changer,allez mangeons cette tarte qui fait saliver tes yeux,dit en rigolant Fantine.
- Mais c'est que j'avais d'autres questions et à propos de ....se fait couper Joséphine.
- Ne t'inquiète pas Jo! Nous trouvons que tu as beaucoup de recherches à effectuer et "dans un certain temps certain" comme dirait ta grand-mère d'autres arriveront,dit Ours.
- Patience Belle Chrysalide,la croisée des chemins avec les Vadrouilles ne fait que commencer,renchérit Papillon tout en accompagnant les quatres autres protagonistes autour de la table.
- Maintenant levons nos verres à ce petit moment mémorable,dit Chat. Et tous en coeur ils disent:
"AUX VADROUILLES ET À LEURS BOÎTES DEVENUES ÉTERNELLES
AUX CISTEURS AND CISTEUSES ET LEUR JEU DE VIE À LA FOLIE"
Octobre 2011,c'est l'Automne dans ce hameau de la campagne haut-viennoise.
Les cheminées sont allumées. Dehors, le vent fait virevolter les feuilles rouillées et fait frémir le lierre rouge vif sur les murs de cette maison. Deux heures de l'après-midi, la porte de celle-ci se referme. Des voix joyeuses se font entendre.
- Alors as-tu trouvé ce que tu cherchais ?
- Oui, deux sur trois ! dit la jeune fille rousse.
- Deux cistes sur quatre, bien ! Pas mal !
- Oui, l'endroit est magnifique, l'allée dans la brume avec le soleil....féerique, on croirait presque voir apparaître des farfadets et des sylphes. En haut c'était magique...euh un peu froid mais magique à mesure que le brouillard se dissipait. Je suis montée sur le mangeur de soleil ! Merci pour l'info grand-mère !
Dans la cuisine cette dernière tout sourire, prépare une tarte aux pommes. Avec attention sa petite-fille l'observe puis l'aide. Pas besoin de se parler, l'habitude et les gestes reviennent vite. Leurs regards disent toute leur complicité. La tarte enfournée, elles se sourient.
Gargouillis ventral de la demoiselle, sourire.
- Ça creuse hein! Tu as mangé ?
- Grignoté sur le pouce un micro sandwich.
- Il faudra en prévoir un plus gros la prochaine fois ! Bon cette tarte c'est pour quatre heures.
Assieds- toi ! Pour compléter ton repas gastronomique : clémentine et noix, çà te va ?
La demoiselle acquiesce, elle veut les deux avec un chocolat chaud.
- À la bonne heure, comme ton grand-père toujours du chaud dans le ventre. Çà l'aide à redémarrer.
Ayant dit cela grand-mère dans une vitesse calculée, s'affaire à la confection de la boisson. La rouquine, assise sur un tabouret haut la regarde mettre le mug chocolaté, avec lenteur, dans le micro-ondes. Elle trépigne d'impatience mais pas à cause de la faim. L'aïeule le sentant se retourne.
- Toi t'as une petite question à me poser ! Allez ma belle lance toi !
- Dis moi grand-mère Fantine,....euh le Chat fait toujours sa sieste ? dit-elle en pelant sa clémentine.
- Oh sûrement que oui ! répond-elle tout en regardant la pendule.
- En rentrant, il devait me raconter vos histoires d'enfance avec vos amis et leurs histoires de boîboîtes aux trésors...
- Je sais je sais, dit-elle en riant. Mais chaque chose en son temps. Là c'est la sieste et après les paroles et les trésors et les...ah ting c'est près !....
Tout en posant le chocolat chaud sur le bar, elle dit tout bas:
- Viens voir et écoute. Comme toujours on dirait un moteur de 2 CV.
En étreignant sa petite-fille elle la dirige vers la porte du salon qu'elle ouvre délicatement.
En lui ébouriffant ses cheveux roux elle regarde le Chat qui comme à son habitude dort en réchauffant leur amour. À cette image, elle sourit et dit:
- Ah les trésors. Tu sais ma belle Joséphine, le plus beau trésor d'une vie c'est l'amour avec un grand A. Et mon grand A à moi, il fait sa sieste les deux mains sur le coeur.
Tout sourire sa petite-fille dit en chuchotant :
- Il le retient, il a peur qu'il s'envole .....ou bien de prendre la 2 CV.
- Oh Jo ! Sourire malicieux des deux femmes....Fermons la porte, il ne dort que d'un oeil !
Tu sais, ton grand-père avant de rentrer chez lui le soir, prenait délicatement mon visage dans ses mains. Nous nous regardions à en rire et à en pleurer. C'étaient des moments purs, tout en émotions. Puis il partait après un baiser en me montrant sa lampe torche. Il faisait toujours son détour par le bois. Il me disait que c'était pour m'apercevoir une dernière fois. De ma fenêtre, je suivais le parcours de sa petite lumière. Quand il s'arrêtait et qu'il éclairait le ciel, c'était l'instant où j'allumais ma bougie. Et là je savais qu'il me regardait avec ses jumelles de GI. Il en était fier, un héritage de son papa....39-45. C'est pourquoi le Chat c'est le grand A !
Tout en s'asseyant Fantine exprima sa pensée à voix haute.
- Il avait raison en affirmant que notre amour ne serait pas un double quatuor. "Il n'y a que les prénoms qui sont bons, le grand écrivain s'est trompé" qu'il disait... C'est devenu notre devise!
- Qui ça grand-mère Fantine?
- Ah, excuse moi : Nicolas Sciurus, le plus proche de nos amis. En 65 le jour de notre mariage, il l'a proclamé tout fort dans l'église. Tout le monde s'est retourné pour le voir perché sur la chaire... Il avait la couleur de tes cheveux ! Il était reporter, comme toi, mais pour le "Time Magazine". Il est mort aux Malouines. Ce fut une lourde perte quand il est parti..... Il était toujours en guerre, même avec son père qui souhaitait qu'il soit docteur comme lui. Lui il adorait la photo et surtout celles d'Andre? Friedman.
- Tu sais grand-mère. Moi je ne travaille qu'au " Pays du Limousin ". Ca ne risque rien........Vaches et moutons et notre belle région ! Et avec papa tout va bien !
Sourire de l'aïeule.
- Il est vrai ma belle, il est vrai......Tiens, j'ai une anecdote sur Nicolas et le Chat. Ton grand-père l'avait rencontré un jour de chasse. Leurs rôles étaient de rabattre le gibier. Après cette rituelle tuerie organisée, tous les protagonistes partaient manger chez le châtelain,son père. Il avait racheté les bâtisses après la guerre et la mort de sa femme. Enfin bon, c'était la seconde fois que ces deux là se retrouvaient pour la chasse, ils avaient réussi à rabattre un cerf. Grande victoire...beurk...ils ont bien fêté ça, à tel point qu'on les a retrouvés sous une table ronds comme des queues de pelles. Ils avaient fini tous les fonds de verres et de bouteilles qui restaient sur les tables. Ils avaient 11 ans.
- Je ne sais pas pourquoi mais ça ne m'étonne pas de la part de grand-père! dit en souriant Joséphine. Bon alors grand-mère, vos trésors, vos amis, votre groupe communautaire dont j'ai un peu entendu parler dans vos conversations et....
Fantine malicieusement lui coupe la parole:
- Ah t'es bien une journaliste, toujours la petite oreille qui traîne, hein! Ton grand-père te parlera des endroits des caches et te donnera des précisions à sa façon! Moi je peux t'entretenir de certaines choses de notre groupe communautaire comme tu le dis.
Nous, nous l'appelons " les vadrouilles" ! Nous nous sommes tous donnés un nom d'animal qui, avec le temps, est devenu un peu notre totem.
Fantine sentant qu'elle risque en dire beaucoup plus qu'elle ne doit change de sujet maladroitement. Ce que relève et surprend Joséphine qui n'en dit rien.
- Tu sais, nos boîtes renferment des objets personnels qui ont sûrement tous une histoire, en les voyant c'est "souvenir souvenir". Je ne te cache pas qu'il y a une certaine similitude avec ton jeu cistique dont tu nous a parlé. Sauf que, pour nous, tous autant que nous sommes, nous savons où elles se trouvent. Car un jour de notre vie, nos amis nous ont montré les lieux où ils les avaient posées.
- Mais grand-mère Fantine, comment vous est venu cette idée, il y a eu un élément....
- Oui, un élément déclencheur. Je vais te raconter ! Nous étions beaucoup d'enfants dans l'école de notre village, endroit stratégique pour se retrouver, tu sais un peu comme dans "La guerre des boutons" sans les bagarres. Des affinités se créent et hop des amitiés naissent. Par la suite, certains vacanciers se sont greffés à notre petit cercle d'amis. C'est devenu "Les Vadrouilles", une belle amitié de cinquante ans. Nos principales sorties se faisaient à vélo ,nous partions pique-niquer, chercher des champignons dans les bois aux alentours ou pêcher. Nous voulions être ensemble quoi ! Par monts et par vaux, nous étions en communauté.
- Ah tin ! Très ressemblant avec l'esprit cistique çà ! Se retrouver, faire des choses ensemble, passer de bons moments ! Et alors les trésors comment.....
- Attends j'y viens! Je m'en souviens comme si c'était hier. Chat et Loutre, Loutre c'est moi, se tournaient autour depuis un moment déjà .Et ce jour là, nous nous sommes plus que rapprochés. Si tu vois ce que je veux dire ! J'avais 17 ans et lui juste 18. Ton grand-père pour immortaliser la chose a écrit une petite ritournelle de nos amours..
À ces mots, un sourire coquin pointe sur la bouche de Fantine ce qui fait venir le rouge aux pommettes de Joséphine.
- Enfin bon! C'était en 1962 à la fête des moissons, autour d'un feu. Chat, Loutre, Loup, Épervier, Buse, Héron, Sanglier, Ours, Lynx, Belette, Milan noir, Écureuil, Papillon, Fouine, Renard, Hérisson, Mésange, Castor, toute la communauté était réunie. Nous refaisions le monde, nous parlions d'aventures, de trésors, d'explorer des endroits inconnus. Et l'Ours, de sa voix inattendue, a dit: "Si vous deviez cacher un trésor vous correspondant où le mettriez vous ?" Nous nous sommes tous regardés dans l'instant et nous savions tous que nous avions adhéré à son idée. Ce jour-là cette simple question, sans le savoir, a renforcé nos liens d'amitié.
- Juste une phrase et vos boîtes sont nées après !
- Eh oui, juste une phrase ! C'est tout lui ça. Il parle pas beaucoup mais quand il le fait, il soulève des flots de discussions et de débats! L'Ours débloque les noeuds. Si tu as perdu et cherche le bout..du fil d'une pelote de laine...imagine...depuis une heure, lui arrive, met le doigt dedans et te donne le Graal. Lui c'est ça.
- Et un sacré cogneur aussi. J'en sais quelque chose les pipelettes, dit le Chat en rentrant dans la pièce.
Fantine et Josephine se regardent en souriant.
- Que d'un oeil ! disent-elles en duo et le Chat répond par un "MIAOU" retentissant.
- Et vous dîtes bien! Quand je suis rentré au pays après leur fête des ponts, j'avais un oeil en forme de patate marron.
Il se sert un café et constate qu'il faudra qu'il en refasse couler. Il s'assied et prend des boudoirs dans la boîte métallique qui est toujours sur la table. Il regarde les deux complices, s'attarde dans les yeux de son Amour et sourit.
- Grand-père! C'était une sacré rencontre avec le mangeur de miel, dit Joséphine en se moquant gentiment.
- Rigole ! C'était en Juillet 59. Des cousins de mes parents nous avaient invités pour les vacances. Je ne les avais vus qu'une fois quand j'étais petiot. C'est à cette période que j'ai fait la connaissance de l'Ours, leur fils, deux ans plus que moi. Et cela sur le moment, je ne le savais pas. Ce fut une rencontre musclée. Il faut dire que je l'avais un peu cherché en lui chantant un petit air moqueur . Çà faisait "miaulaient tous les chats, miaulaient tous les chats....."et je n'en dirais pas plus car cela devient grossier. Je ne suis pas allé bien loin dans ma chanson car VLAN sa grosse patte est venue me cueillir sur le coin de l'oeil. Nous sommes rentré dans une discussion PIF PAF PIF PAF, nos père nous en ont mis deux et nous sommes devenu amis. Les trois années suivantes, nous allions chez l'un chez l'autre sur deux mois. Deux mois de vadrouille avec ses potes puis les miens. Et c'est un peu pour ça que notre groupe c'est appelé les Vadrouilles. Toujours en partance pour ici ou pour là.
- Eh bin je vous reconnais bien là! Dis j'espère que la présentation avec ses potes n'a pas été du même gabarit qu'avec lui ? dit-elle en riant.
- Nan, eux du velours, les amis de mes amis sont mes amis. Un vrai réseau fait de copains et d'amis. Ça nous a permis de connaître tout notre département et de pousser plus loin.
- Comme je le disais à grand-mère, c'est très ressemblant avec le jeu "La piste des cistes".C'est le même esprit je pense, sauf que pour le côté copain ou ami çà vient après. À la base quand tu commences ce jeu tu ne connais personne. Nous, on l'a fait à l'envers....
- Oui mais vous les cisteurs vous avez un point commun, dit la Loutre en lui coupant la parole : votre jeu. C'est plus facile pour discuter et échanger. Tu sais avec les frères Lalande, au début, c'étaient railleries et quolibets. Julien et le Claude, ils n'étaient pas facile. Vers ses 14-15 ans avec son talisman autour de son cou, Claude se faisait appeler "le Killer". Pour moi, c'était "face de cul de chouette".
- Oh oui, c'était un sacré jeu pour vous deux, dit le Chat en riant.
- Rigole mais heureusement que tu étais là pour calmer le jeu, dit elle en regardant le Chat, ainsi que Papillon leur soeur avec qui...
- Papillon, c'est ?
- La femme de l'Ours, dirent en coeur ses grands-parents.
- Avec qui j'avais plus d'affinité. Par la suite, les choses se sont calmées d'elles même et maintenant l'amitié est là.
- Dîtes ses frères,ce sont les meuniers qui sont au sommet de la coll......,dit Joséphine innocemment.
- Eh je te vois venir avec tes gros sabots ma belle curieuse, dit son grand-père, en lui coupant la parole. Il ne m'étonnerais pas que tu veuilles les visiter. C'est la journaliste ou la joueuse qui parle là ?
- Un peu des deux, répond-elle en tirant un peu la langue.
- Ne t'inquiète pas, pour l'instant c'est l'eau à la bouche et après la matière à réfléchir. Bon je vais chercher les papiers, dit-il en se levant. Je les ai mis où déjà ?
- Dans le secrétaire, Chat perd la tête ! dit Loutre en riant.
- Non, je me réveille! J'ai l'esprit embrumé, lance-t-il en se rendant au salon.
- Joséphine! Pour les frères de Papillon, Claude le meunier réside sur la route, dit Loutre en montrant la direction. Sa maison est bordée d'ifs, c'est celle du gros rocher. Et Julien, lui, habite au-dessus. Ces deux là, le 03 Juillet 1968 jour de naissance de ta mère, nous ont offert les fameux livres d'Hugo et la planche, qui est à côté de la porte d'entrée, avec notre devise gravée dessus....
- Oui du beau travail d'ébéniste et fini par le feu ce qui donne le relief brûlé, dit en revenant le Chat.
- Un très beau cadeau d'amitié qui nous a comblés.Ca nous avait mis les larmes au yeux, renchérit la Loutre.
- Enfin pas autant que l'arrivée de ta mère, là c'était comme des madeleines. Très très fort sentiment, dit le Chat. Et si nous passions au salon. J'ai préparé quelques petites choses pour toi Joséphine.
Passage dans le salon.Le feu crépite dans la cheminée, devant la baie vitrée les canapés sont installés là depuis toujours. C'est le coin du rendez-vous familial pour la mémoire de la petite-fille. Sur la table basse du salon un tissu soyeux de couleur pourpre recouvre quelque chose. Tous les trois s'installent et regardent la grande photo au-dessus de l'âtre.
- Dîtes moi, sur la photo de votre mariage toutes les Vadrouilles sont présents ?
- Ceux de cette époque oui, répond Fantine. Mais il manque, bien sûr, les autres générations qui se sont greffées au groupe par la suite. Nous sommes nombreux maintenant, combien je ne pourrais te dire!
- Mais ce n'est pas votre maison que l'on voit derrière ?
- Non, c'est la maison de mes parents. Après notre mariage, nous avons habité dans une dépendance de la ferme pendant 6 ans. Ils nous ont logés gratuitement et ça nous a bien aidés ! Par la suite, nous avons pu acheter ce corps de ferme du Lutin, que nous avons retapé peu à peu. Papillon et Ours venaient souvent pour nous donner un coup de main. Ils sont tombés sous le charme et ont acquis la dernière demeure disponible.
Pendant que Grand-mère Fantine parle, Joséphine en profite discrètement pour essayer de lever cette étoffe opaque. C'est ce moment là qu'attendait le Chat.
- Pas touche la rouquine et repose-le. Attends un peu, ça vient, ça vient! dit-il à la souris prise au piège. T'as pas changé depuis que tu es petite et moi j'aime toujours autant te faire mariner.
Regards des deux protagonistes



Les deux complices amoureux s'apprêtent à parler.
- Attention roulement de tambour, le moment tant attendu....arrive, lance dramatiquement Joséphine.
Fantine prenant la parole, lui envoie une petite pichenette verbale.
- Et en plus cette bête là est devenu une championne de l'espièglerie, vingt et un ans que çà dure et ça le sera toujours, dit-elle en regardant son mari.
- Oh! Grand-mère....c'est une bonne qualité, dit la demoiselle.
- Qui n'est pas pour me déplaire car il y a du Chat en toi. À vous deux vous faites une sacrée paire de rigolos. Sourire des deux comparses.
- Bon Joséphine, depuis un certain temps les Vadrouilles et leurs trésors te fascinent. Tu nous as posé beaucoup de questions qui n'ont eu que des réponses évasives de notre part. Je comprends ta frustration et sache que nous l'étions aussi. Nous ne pouvions t'en parler tout de suite sans en parler au groupe. D'un commun accord les Vadrouilles t'offrent la possibilité, aujourd'hui, de voir nos boîtes.
- OH GÉNIAL ! s'exclame Joséphine.
Le chat se lève, saisit deux coins de l'étoffe. Puis d'un geste ample et théâtral retire le tissu pourpre laissant apparaître.....
- Oh !


- Ah la tête que tu fais .J'adore, c'est que du bonheur. J'te l'avais dit Fantine, oh rien que pour ça je suis content de l'avoir fait.
Sur la table de salon, des feuillets bien rangés, des livres et des cartes IGN de couleur bleues sont déposés. Loutre et Chat sont hilares et de les voir rire fait du bien à Joséphine qui se joint à eux.
La joie retombée, son grand-père explique :
- Comme j'ai dit, d'un commun accord, nous avons décidé de te les faire trouver cistiquement et ....
- Cistiquement et quand je rentre grand-mère qui me parle du jeu mais j'ai pas relevé.
Vous vous me cachez...
- ....rien du tout car nous allons te le dire. Depuis que tu nous parles de ton jeu, nous avons voulu voir par nous mêmes. Ça nous a bien titillé. Puis il y a quatre mois, lors de nos quarante-six ans de mariage, nous en avons parlé aux Vadrouilles. Tout notre groupe était là, ce fut le ......
- C'est pas vrai, c'est le jour de votre anniversaire que vous avez décidé de faire ça, dit-elle en montrant la table. Et je n'ai rien vu!
- Euh oui, c'était le bon moment! Nous leur avons parlé de ton projet nous concernant et en même temps de la piste des cistes. Et je peux te dire, ma belle, que c'est la seconde fois que je vois une telle adhésion de tout notre groupe à un projet. Une idée générale en est ressortie, c'est celle de te faire trouver nos boîtes qui sont devenues des cistes maintenant.
- C'est pourquoi tous ces documents seront là pour t'aider, rajoute Fantine. Nous savons bien que c'est l'apogée d'internet mais il te faudra surement consulter ces notes de souvenirs ainsi que ces cartes.
- Maintenant tu peux, dit le Chat.
Religieusement Joséphine regarde ses grands-parents avec amour. Des larmes pointent à leurs yeux. Elle se lève et part les étreindre en leur disant "Merci".
Le calin terminé le Chat lance :
- Bon bé moi après toutes ces émotions, je vais me reprendre un café. Quelqu'un en veut un ?
Amour, je sais que non ! Un thé peut-être ? dit-il en insistant bien.
- Je t'accompagne pour un thé et tu te fais ton café, dit-elle avec dégoût pour le liquide noirâtre.
- Je sais comme d'habitude. Joséphine café ?
- Non merci, j'ai matière à potasser, dit-elle en regardant les feuillets.
- Ok, amuse-toi bien, dit le Chat.
Elle regarde ses grands parents rentrer dans la cuisine. La porte, comme à son habitude, se referme toute seule à cause du ressort. Elle l'observe et se souvient. Elle avait 14 ans. Une nuit d'été lourde de chaleur, elle était partie chercher un verre d'eau. Elle avait franchi cette porte l'esprit ensommeillé et s'apprêtait à ouvrir le frigo. Et là VLAN et un MIIIIAAAAA retentissant qui la fit crier d'effroi. La porte s'était refermée sur la queue de White Socks.
Le lendemain véto, constatation : cassé, couic, moitié de queue. C'était un super chat joueur et câlin.
Joséphine sourit, elle est heureuse!
Elle part dans sa chambre et en revient avec un sac. Elle s'assied sur le canapé et sort son Mac pour s'enregistrer sur la piste des cistes des Vadrouilles. Mais......Toc toc toc......quelqu'un frappe à la baie vitrée. Ce sont Papillon et Ours. Malgré l'âge, il est toujours impressionnant avec ses 2 mètres et ses110 kilos. Elle leur ouvre.
- Bonjour comment allez-vous?
- Bonjour Jo, dit l'Ours. T'as découvert !
- Oui, Chat et Loutre m'ont fait une petite mise en scène !
- Très bien, belle Chrysalide! Je vois que nous arrivons un peu en avance, dit Papillon.
- Bon bé t'as plus qu'à ! Ils sont dans la cuisine,cawa ? dit Ours.
Joséphine opine affirmativement de la tête en montrant la direction.
- Malgré internet, j'ai quelque chose pour toi, ma belle. Tiens vois!
Papillon lui tend, un porte-document avec un grand dessin représentant une fée et un lutin, et en plus petit des animaux, parsemés de ci de là.
- Bon on les rejoint. Bonnes recherches, dit Papillon en souriant. Et toi tu devras lui parler, dit-elle à Ours tout bas.
- À tout à l'heure alors.
Joséphine repart s'asseoir sur le canapé et admire la fresque de la chemise qu'elle ne tarde pas à ouvrir.
Dedans quatre feuillets parcheminés, tout aussi bien décorés. Pour tous de magnifiques frises entourent un texte avec comme intitulé le nom de leur totem respectif. Dans ses mains "Épervier" "Balbuzard" "Papillon""Ours". Elle se saisit des feuillets vergés "Chat" "Loutre" "Écureuil",c'est du même artiste. Elle sourit, sept est un très bon chiffre...Et elle se lance dans ses recherches.
Deux heures ont passé. Elle n'a pas entendu sa grand-mère rentrer dans le salon, comme les deux autres fois d'ailleurs.
- Ça va ma Joséphine, tu te débrouilles ?
- Hum oui! Ça avance doucement mais sûrement. Toutes ces énigmes d'un coup, pendant une heure je n'ai plus trop su où donner de la tête .Je m'était un peu éparpillée! Maintenant ça va, je les fais une par une! Dis moi grand-mère, comment se fait-il qu'il n'y ait que sept feuillets alors que vous êtes si nombreux ?
- Tu sais le temps que les idées germent dans toutes les têtes, l'eau a coulé sous les ponts! Et puis nous n'avons pas tous des prédispositions .Papillon adore et elle s'est vite prise au jeu, quelle artiste! Tu les verras arriver au compte-gouttes. Dis moi maintenant, je vois que tu as des demandes à nous faire, dit-elle en regardant le calepin de Joséphine.
- Oui quelques unes! Pour toi, avec toutes les histoires que nous nous racontons, je suis sûre de l'endroit. Et j'ai....enfin je pense avoir fait une découverte! Dis moi, ta boîte elle n'aurait pas une petite ciste en voisine ?
- Vrai ! Nous l'avons découverte il y a peu de temps! C'était rigolo quand nous sommes tombés dessus avec Chat! "Maintenant elle n'est plus seule, elle a une copine" qu'il a dit. Tu vois quelqu'un d'autre que j'aimerai bien connaître est tombé sous le charme de l'endroit.
- Bien deux pour le prix d'une, ! Dis moi, je me suis penchée sur celle de ce rapace, je pense qu'il y a un rapport avec le coin de pêche de votre enfance.
Et je cro.....
- Oh oui ces moments là sont inoubliables !dit Fantine soudain rêveuse. Nous nous rejoignions sur le pont. Dans la descente, avec nos vélos, c'étaient des hurlements cheveux aux vents. Arrivés au chemin, nous les cachions dans le grand trou. En prenant la sente, nous chantions à tue tête jusqu'au rocher du chêne, où nous nous asseyions. Là est notre endroit de pêche et de nage, à côté des îles. En face le château et son grand arbre mort où s'est posé le balbuzard. Tu sais Joséphine, il l'a grimpé jusqu'en haut le.....
- Fantine, dit le Chat en lui coupant la parole. Tu parles trop tu vas lui gâcher le plaisir !
- Mais non! dit la Loutre penaude quand son mari l'étreind.
- Euh ! Un peu d'aide ça n'est pas de refus, tu sais. Dis Chat tu n'aurais pas le code de déchiffrage par hasard, car l'énigme de Papillon ce n'est pas de la tarte. Et celle de son mari, c'est simple, une petite phrase "sujet, verbe, complément", dit-elle tout bas.
- PAPILLON, OURS vous venez! s'amuse à crier le Chat.
Les deux appelés rentrent dans le salon bras dessus bras dessous d'un air réjoui !
- Bon, Ours, il faut que tu donnes plus d'infos à la demoiselle !
- Ouais, t'es sûr que je dois ? C'est assez ! dit-il taquin.
Jo se lève et part s'isoler pour entamer la discussion avec l'Ours. Elle dure un certain temps puis ils se lèvent pour aller manger une part de tarte aux pommes. Mais avant de s'asseoir dans le salon, Ours va chercher sa besace vieillie par le temps. Il en extirpe une chemise de même acabit que celle donné par sa femme.Mais celle-ci à un plus, elle est reliée en cuir cousue fait main.
En tendant cette nouvelle création à Joséphine, il dit:
- Tiens Jo, un petit cadeau...
- C'est encore ton anniversaire aujourd'hui !coupe son grand-père.T'es gatée dis donc,Deux chemises et dix feuillets du même artiste c'est rare çà!

Le rouge monte au joue de Papillon

- Un petit cadeau fait de nos propres mains et une le savoir professionnel du Renard.Garde les précieusement c'est inestimable.Avec les autres, ils te mèneront où tu dois aller.
- Merci beaucoup ! Je crois que je vais en faire un bon usage,précieusement, et après je vais tous les faires encadrer ! Visite gratuite dans ma futur petite galerie d'art à la gloire des Vadrouilles.

Tout le monde sourit de cette attention.
La rouquine ouvre la chemise et découvre une photo plus trois feuillets en velin au totem du "Renard" "Milan noir" et "Mésange" . La photo les présentes tout les trois en bonne camaraderie de Ours. Joséphine la regarde et la compare avec celle du mariage de ses grands-parents.
- Mais dites moi,il n'en manquerait pas les deux amoureux à votre maria....
- Tu as raison ! Est-ce fut bien dommage. Nous nous sommes rencontré,deux années plus tard, le jour de votre mariage,dit Fantine en regardant Ours et Papillon. Nous étions assis à leur table et c'était de bonne augure. La petite Mésange adore le patrimoine français et mondiale. Et sur celui de sa région,c'est une vrai encyclopédie. C'est un peu elle qui nous a donné le goût des voyages et des rencontres. Ils forment un couple très riche avec Haruni.
- Il est vrai ! Chacun à leur façon sont des artistes de la parole mais pas comme des politiques. dit Papillon en en regardant Renard et son homme sur la photo de mariage. Ce jour ci comme tous les autres jours, Hortense a veillé sur Haruni. Cinq jours plutôt, il a chuté mortellement de la falaise en voulant cacher sa boîte. Dans son malheur il a eut de la chance,il est tombé dans un arbre. Une épaule de déboitée, deux côtes de cassées et de multiples contusions.
- Après celà tu relativises tes moments de vie,dit Ours Un jour il m'a dit :"Cette chute m'a ouvert les yeux,je suis devenu le prénom que m'ont donné mes parents. "Dans sa langue maternelle Haruni veut dire "l'éclaireur". C'est un mystique là-bas.
- Et dans sa langue paternelle il est ..., plaisante Joséphine peu croyante. Répondant du tac o tac Ours renchérit:
- C'est un "scout"! C'est parent ont bien choisit,le passage de l'adolescence à l'âge adulte,du conscient à l'inconscient.
- Dans ma seizième année, dit Papillon, Haruni m'a renvoyé à l'image de ma personnalité et m'a montré celle que je pourrais être. Une projection de ton moi extérieur et de ton moi intérieur,très troublante sensation. Un électrochoc se transformant en une vague émotionnelle.Mais ce fut bénéfique de constater que mon âme n'avait point trouvé sa place. Je sais que beaucoup de Vadrouilles sont passés par lui et ont ressenti celà. Et je pense que la cohesion de notre groupe vient de là, car celà a resserrer nos liens et nous a ouvert à une autre perception de la vie, dit-elle en regardant son mari,Chat et Loutre. Ceux-ci hochent affirmativement de la tête et Joséphine commence à comprendre certaines choses de leur vie.
- Euh,je suis désolé de vous sortir de se moment de réflection,mais l'appel du ventre me dit: "il y a une bonne tarte aux pommes,ne m'oublie pas."dit Chat.
- L'appel du ventre pour pas changer,allez mangeons cette tarte qui fait saliver tes yeux,dit en rigolant Fantine.
- Mais c'est que j'avais d'autres questions et à propos de ....se fait couper Joséphine.
- Ne t'inquiète pas Jo! Nous trouvons que tu as beaucoup de recherches à effectuer et "dans un certain temps certain" comme dirait ta grand-mère d'autres arriveront,dit Ours.
- Patience Belle Chrysalide,la croisée des chemins avec les Vadrouilles ne fait que commencer,renchérit Papillon tout en accompagnant les quatres autres protagonistes autour de la table.
- Maintenant levons nos verres à ce petit moment mémorable,dit Chat. Et tous en coeur ils disent:
"AUX VADROUILLES ET À LEURS BOÎTES DEVENUES ÉTERNELLES
AUX CISTEURS AND CISTEUSES ET LEUR JEU DE VIE À LA FOLIE"