chamix a écrit :spécialiste du noir...je ne connais que Pierre Soulages

je n'en attendais pas moins de toi .....
J'avais pensé aussi faire référence à l'ultra-noir de Soulages, mais ai finalement choisi malevitch avec son plus blanc que blanc ...
Bravo à Sioux pour la bonne réponse, il s'agissait bien d'
ART SPIEGELMAN..
Je trouve ce dessin magnifique et ne résiste pas à vous faire connaitre l'article suivant..
La couverture du numéro du 24 septembre 2001, premier numéro paru après les attaques du 11 septembre sur New York, mérite à elle seule l’achat de Bons Baisers de New York. Il n’est d’ailleurs pas sûr que le livre existerait si Spiegelman n’avait pas été l’auteur d’un tel tour de force. Le numéro en question ne comporte pas de cartoons humoristiques (la seule occasion précédente où cela était arrivé était le numéro consacré à Hiroshima). Spiegelman joua d’abord avec l’idée d’une image de New York avec un ciel d’azur sur lequel flotteraient littéralement les ombres des deux tours mortes, drapées d’un linceul noir, une sorte de « Christo en deuil ». Mais en cherchant à coller à la teneur émotionnelle de l’événement, le dessinateur, qui fait ses roughs sur ordinateur, assombrit progressivement le ciel, et se rendit compte qu’il fallait éliminer les immeubles environnants, que par conscience professionnelle de dessinateur il avait scrupuleusement représentés.
Finalement, les toiles noires ton sur ton d’Ad Reinhardt lui donnèrent la solution. La couverture du 24 septembre, lorsqu’on la voit à la devanture d’un kiosque, apparaît complètement noire. Ce n’est qu’en regardant le papier glacé sous différents angles qu’on voit la forme des tours jumelles, ombres sur la nuit. (Les tours sont imprimées à l’encre noire. Le fond noir de la page est obtenu, quant à lui, en superposant les autres couleurs d’imprimerie). Gageons que cette image « noire » restera comme l’un des cartoons politiques les plus forts du ou siècle. De façon significative, elle est suspendue entre art de masse (la couverture d’un magazine) et art muséal (l’abstraction). Mieux : elle rabat un pan entier de l’histoire de l’art sur le cartoon (le principe même de l’abstraction devenant par exemple une injonction de silence : devant l’horreur de l’événement, toute représentation paraît sacrilège). Par son parti pris esthétique de semi-abstraction, la couverture colle parfaitement à l’image du magazine et à son public, la classe moyenne instruite. Enfin, la couverture fonctionne comme un monument provisoire aux victimes du 11 septembre et à la ville martyrisée.
D'accord, pas vraiment des rectangles, mais pas loin .....
