Chanson chantée par l'oncle Georges
SUR LE BASSIN DES TUILERIES
Sur le bassin des Tuileries,
Yavait t’un joli p’tit bateau
Qui s’en allait gaiement sur l’eau
Tout le long des plates-bandes fleuri i es,
Sans matelot ni mousse ni patron
Chacun navigue à sa façon.
Dedans était une poupée
Ah! la bien folle équipée !
Dedans était une poupée
Avec un petit soldat en plomb
Qui disait non de mon pompon,
Que la promenade a du bon.
Et zim la boum et zon zon zon,
J’va vous conter l’histoire,
De la poupée mam’zelle Janneton,
Et du soldat en plomb.
La poupée était fort bien faite,
Et peinte de mille couleurs
Que c’était comme un bouquet d’fleurs,
Et très simple dans sa toile e tte,
Sans corsage ni robe ni jupon,
Chacun s’habille à sa façon.
Le soldat était un bel homme,
Ah ! non d’un petit bonhomme !
Le soldat était un bel homme,
Tout reluisant comme un miroir,
Avec un sabre terrrriiible à voir,
Même que ça l’génait pour s’asseoir !
Et zim la boum et zon zon zon,
Le petit militaire,
Lorgnait avec des yeux tout ronds,
La poupée Janneton.
Le soldat dit, j’suis militaire,
J’habite une belle boîte en carton
Et comme vous m’plaisez pour de bon
J’serais heureux si j’pouvais vous plai ai re.
La poupée… très flattée au fond,
Ne dit pas oui… mais n’dit pas non !!!
Hors ! pour l’embrasser il s’élance !
Ah ! la fatale imprudence !
Hors, pour l’embrasser il s’élance !
Mais dans précipitation,
Comme il avait l’derrière en plomb,
C’la fit sombrer l’embarcation !!!
Et zim la boum et zon zon zon,
Fallait pas qu’elle y aille !
Voilà c’que c’est mam’zelle Janneton,
D’écouter les garçons !
La poupée, une vraie sensitive,
En conçu t’un mal de langueur
Qui lui fit perdre toutes ses couleurs,
En s’en allant à la déri i ve,
Les bains étaient très certainement,
Contraires à son tempérament.
Le soldat s’en fut dans l’abime,
Ah ! prions pour la victime,
Le soldat s’en fut dans l’abime,
Faire une étude chez les poissons,
Et c’est sans doute pour cette raison,
Qu’il n’a pas rejoint sa garnison.
Et zim la boum et zon zon zon,
Nous s’rons jamais tranquilles,
Mesdames, Messieurs, tant q’nous aurons,
Des filles… et des garçons !!!
